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Simone : « Sanctuariser le centre comme lieu festif »

Déjà guide touristique bien connu des Bordelais, Yves Simone veut désormais être leur maire. Battant la campagne sans descendre de vélo, il livre ses idées garanties 100% crédibles (ou presque), comme améliorer le miroir d’eau ou créer une Cité de la forêt…

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Simone : « Sanctuariser le centre comme lieu festif »

Yves Simone devant le Grand Théâtre, où le guide touristique espère revoir des opérettes (Photo SB/rue89 Bordeaux)
Yves Simone devant le Grand Théâtre, où le guide touristique espère revoir des opérettes (Photo SB/rue89 Bordeaux)

Rue89 Bordeaux : Pourquoi êtes vous candidat à la mairie de Bordeaux ?

Yves Simone : Cela fait 40 ans que j’y pense, et je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant, ce sera trop tard. Je le fais parce qu’on veut aller sur le terrain où les deux gros candidats vont pas, celui des choses simples, des évidences. On veut être très concrets, et jouer un rôle d’aiguillon. La victoire est possible, mais pas certaine.

Avez vous déjà milité  ?

Non. Mais j’ai un père communiste, je vote à gauche et je n’ai jamais eu de voiture. J’essaie d’avoir l’esprit civique, de travailler pour l’intérêt général. Depuis 35 ans que je suis guide, puis animateur sur TV7, je donne des idées à tout le monde, mais on ne m’écoute pas. Alors le plus simple, c’est de se présenter. Alain Juppé et Vincent Feltesse sont de bons administrateurs, la ville continuerait à tourner si je ne devenais pas maire de Bordeaux. Néanmoins, j’ai l’âge idéal, pile poil entre ces deux candidats : je n’ai pas la maturité de Juppé, et j’ai plus de sagesse que Feltesse.

Quelles sont vos propositions phares ?

Tout le monde cherche une grande idée dans le domaine de la culture. Cela ne sert à rien d’avoir un énième festival, tout le monde en fait et ça coûte cher. Evento n’a pas été une réussite. Comme il ne se passe rien en été, et qu’il faudrait attirer les touristes, on propose d’ouvrir le Grand théâtre pendant deux mois. Il y serait proposé de la musique classique jouée par des étudiants du Conservatoire, ce qui ne serait pas trop dispendieux, et de l’opérette.

Pourquoi de l’opérette ?

Le Reggae Sun Ska Festival à Talence, va attirer des jeunes rastas qui vont fumer des pétards au bord de la Garonne et manger trois sandwiches. Ça ne va pas faire vivre la ville. L’opérette, j’y connais rien, mais c’est kitsch, rigolo, et ça plait aux mamies : elles ont été désolées lorsqu’à son arrivée à la tête du Grand théâtre, en 1996, Thierry Fouquet a foutu l’opérette dehors. Les vieux, eux, feront tourner les hôtels et les restaurants. On est les seuls à défendre les restaurateurs dans cette campagne.

Comment cela ?

On veut sanctuariser le centre-ville pour qu’il reste un lieu festif. La ville est sympa quand les gens sortent et s’installent sur les terrasses.  On veut donc renégocier les heures de fermeture. Il y a assez d’endroits morts comme ça à Bordeaux. Que Stéphane Pusateri, président de l’association des riverains, et tous les citadins et bobos qui veulent s’installer à Bordeaux aillent à Cauderan, pas à Saint-Pierre ou Saint-Eloi.

D’autres idées pour le tourisme ?

Si nous avions un maire Landais, il aurait créé une Cité de la forêt, bâtie en pin, en même temps qu’une Cité des civilisations du vin… Je pense aussi qu’on peut améliorer le miroir d’eau, en l’élargissant de 4 mètres pour que toute la place de la Bourse s’y reflète. Et en creusant un tunnel pour faire passer les voitures entre la place et les quais, ce qui diminuerait les nuisances pour les visiteurs, et empêcherait de voir des embouteillages sur les photos des touristes.

Votre programme parle pas mal d’environnement…

On est écolos à fond la gomme. c’est bien que des bénévoles aillent nettoyer les plages, mais on devrait faire pareil en ville, en maniant la carotte et le bâton. On pourrait par exemple vraiment verbaliser les dégradations ou les abandons de déchets et d’encombrants, et  consacrer 20% du produit des amendes à l’ouverture des bibliothèques le soir et la nuit.

On propose aussi de végétaliser le cimetière de la Chartreuse pour en faire un grand parc en centre-ville, et de densifier le centre avec des immeubles plus hauts.

On veut servir deux repas végétariens par semaine dans les cantines, car si tout le monde bouffe autant de viande que les Français, il nous faudra trois planètes.

Vous préconiser aussi d’instiller une touche « néo-classique » dans les nouveaux quartiers de Bordeaux. Qu’est ce que cela signifie ?

Non, on ne veut pas créer des colonnes et des frontons triangulaires aux Bassins à flot ou à Niel, ça ne rimerait à rien. On trouve qu’il y a trop de normalisation de cette architecture, que ce qui se fait ici se trouve partout ailleurs en France et en Europe. Ce qui fait la beauté de l’architecture du XVIIIe, c’est les grands ensembles, les perspectives. On peut faire pareil, mais avec une architecture contemporaine, comme celle du tribunal de Richard Rogers.

Quel est votre objectif, au delà de ce coup de projecteur ?

On espère atteindre les 5%. Je veux surtout convaincre les Bordelais de la sincérité de ma démarche. Ce n’est pas une candidature à la Coluche, plutôt à la Boris Johnson, le maire de Londres, pour son côté trublion.

Et conservateur…

Ah bon ? Je le croyais de gauche. Enfin, on veut réveiller la Belle endormie, ou plutôt la belle Hélène, comme dans la chanson de Brassens.


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