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Deuxième étape, ou comment se refaire une santé dans un cadre de rêve

[+Vidéo] Clément Salzes attaque ce dimanche, 22 juin, la troisième étape : Roscoff/Les Sables d’Olonne. Il se fait à la course et améliore son classement. Désormais équipé d’un routeur, il compte bien figurer dans le Top 15.

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Deuxième étape, ou comment se refaire une santé dans un cadre de rêve

Une météo de rêve lors de la deuxième étape Plymouth/Roscoff, devant le rocher du Fastnet (DR)
Une météo idéale lors de la deuxième étape Plymouth/Roscoff, devant le rocher du Fastnet (DR)

J’arrive mercredi au petit matin. Lever de soleil et mes paupières qui n’en peuvent plus de rester ouvertes. Il est 5h35, je passe la ligne d’arrivée. Xavier – mon préparateur – m’attend sur le ponton pour plier le bateau, effectuer un grossier check-up avant d’aller nous coucher, enfin !

Depuis l’arrivée de Yann Eliès, premier de la flotte, les skippers arrivent au compte-goutte au port de Bloscon. Un steak-frite nous attend.

Cette course a été éprouvante, longue. Certaines zones de dévent et les DST (zones interdites à la navigation solitaire, NDLR), demandent une vigilance et une lucidité accrues. Peu de sommeil donc. Je n’ai toujours pas cet écran déporté qui me permettrait de voir ma position et ma vitesse par rapport aux autres sans aller jusqu’à la table à carte.

Flashback : on récapitule

Après un départ honorable, je me tiens dans les 15 jusqu’au Fasnet. J’enroule le rocher situé à 6 km au sud de Clear Island au Sud de l’Irlande. Avant d’entamer la Transmanche, je dois passer de nouveaux les Scilly. C’est là que ça se corse. Alors que je choisis d’aller prendre du vent à l’ouest, cette option ne s’avère pas payante, le vent rentre par nord-est et je suis un des derniers à en bénéficier. Je perds quelques places, me voilà 26e. Pas de quoi sauter au roof (plafond du bateau, NDLR), mais mise à part cette déconvenue stratégique, la vitesse du bateau est satisfaisante.

L’avantage, à cette époque de l’année, ce sont des journées à rallonge, et des nuits express, des couchers de soleil qui n’en finissent pas. À cela s’ajoute une météo de rêve.

Mardi soir et une quille de rouge

Je suis 26e. Seul à bord, sans téléphone portable, je suis presque seul au monde. Je m’apprête à vivre une des nuits les plus longues de l’année, le temps est clair et mon matossage (déplacement de matériel à l’intérieur d’un bateau dans le but de minimiser la gîte, NDLR) fonctionne. J’ai comme une envie de déboucher une quille de rouge. Mon équipe technique en charge d’intendance a pensé à tout et entre autres choses ma bouteille de rouge emballée dans du papier bulle. Après quelques minutes à tenter de me dépatouiller avec un tire-bouchon de poche et mes mains rougies, je savoure l’instant présent.

Si une hallucination en forme de Georges Clooney me demandait « What else ? », je répondrais sûrement : « Qu’est-ce que t’as tête d’ail, c’est si difficile à comprendre ? Une première place sur le podium bizuth, c’est quand-même pas compliqué ! » Mais bon, on ne peut pas tout avoir à la fois, ou peut-être bien que si !

Roscoff : vainqueur de la course de… paddle

Après une sieste de 12 heures non-stop en arrivant au port, puis une véritable nuit nous avons droit à une virée sur l’île de Batz et une course de paddle dont je suis l’anecdotique mais heureux vainqueur. Une intervention scolaire avec le skipper Paul Meilhat et Surfrider Foundation qui est l’un de mes partenaires.

Tour à tour nous répondons aux questions d’élèves de 6e et 5e. Entre autres interrogations, il y en a sorties droit d’un monde parallèle, des préoccupations enfantines nourries de séries télévisées et de jeux vidéo : « Comment fais-tu quand il y a un trou dans la coque ?… Comment faire quand le bateau coule ?… »

Moi, j’ai surtout tenté de les rassurer en leur disant qu’on anticipait de tels scenari en évitant de sortir en mer lorsque les conditions ne s’y prêtaient pas vraiment et qu’on ne courait pas forcément que pour des valeurs sportives, que personnellement, j’attachais autant d’importance dans le fait de réduire au maximum l’impact environnemental du projet et que cela passait par de petites choses notamment par la réutilisation de mes bouteilles en plastique.

Le prochain départ vers les Sables sera donné dimanche 15h30. En attendant, du repos et de la concentration. J’ai enfin la pièce manquante à mon puzzle : le routeur !

Romain (mon routeur donc) va analyser parcours, météo, vents et courants jour pour jour, quasiment seconde par seconde. Nous échangerons jusqu’à la dernière minute précédant le départ du ponton. Et même si la première marche du podium bizuth parait désormais moins facilement atteignable, je reste dans mon ambition de me montrer dans le top 15. Cap sur les Sables !

Le départ de Plymouth (vidéo Clément Salzes)


#clément salzes

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