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29e au général et la satisfaction de finir la Solitaire du Figaro

[+Vidéo] Clément Salzes termine la Solitaire du Figaro 2014 à la 29e place après une dernière étape parsemée de mésaventures. Ce qui reste à retenir est qu’il ait fait la course, parti d’un rêve devenu réalité sur la ligne d’arrivée. Tout pour remettre ça l’année prochaine.

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29e au général et la satisfaction de finir la Solitaire du Figaro

Clément Salzes sur son bateau (photo Xavier Goutel)
Clément Salzes sur son bateau (photo Xavier Goutel)

J’avais à cœur de finir en beauté, c’est loupé… Mais j’ai réussi à la faire cette solitaire !

Départ des Sables pour Cherbourg Octeville. Au programme météorologique ? 4 jours de navigation, une alternance de mole et de vent, de la pluie et, pour bien commencer, 25 nœuds et une houle de 2 à 3 mètres !

Un trou dans la voile

Peu avant le départ, je casse le hale-bas de grand-voile sur un empannage, la voile se déchire en frappant la barre de flèche. Dur ! J’hésite à affaler et à réparer pendant la procédure des 8 minutes précédant le départ mais le temps restant me semble trop court et je doute de réussir dans cette houle, ce vent, et 36 bateaux manœuvrant autour.

Je rafistole le hale-bas comme je peux et m’aligne pour le départ sans avoir eu le temps de rentrer les points GPS du parcours technique, ni analyser le plan d’eau. C’est un beau départ d’après le Comité, mais moi, j’ai toujours un trou dans ma voile…

A l’eau !

Sur le bord de près, mon spinnaker rangé dans le sac situé sur le balcon avant se fait la malle ! Le point d’écoute tombe dans l’eau. J’enclenche le pilote automatique et saute le récupérer avant qu’il ne soit trop tard.

Mon pilote, réglé pour le bord de portant fait de belles embardées, je perds des places ! J’enrage ! La rigueur ! Pourquoi ce spi n’était pas parfaitement fermé et sécurisé dans son sac ? Parce que je l’ai remis au dernier moment avant le départ, après mes réparations et parce que le moindre problème en solitaire prend des proportions inconsidérées.

Malgré un parcours technique moyennement réussi, ma première option est la bonne. La flotte va chercher une bascule à l’ouest, de mon côté, je reste plus près de la route et pointe dans les 10 premiers. Mon trou dans la grand-voile ne se déchire pas plus.

Un grain à 38 nœuds

La Bretagne sud se passe bien, je suis 1er bizuth et dans le bon paquet avant la Chaussée de Sein. La dépression pluvio-orageuse arrive enfin ! Un grain à 38 nœuds déboule alors qu’on est sous grand spi. Je pars au tas (le bateau se couche), affale le spi, perds de nouveau des places. Aïe ! C’est le début de la descente. Ouessant, Portsall, puis la Transmanche, je pars sous la route sous grand spi. L’écart se creuse !

Puis arrivé à Manacles – sud de l’Angleterre – le parcours est raccourci, on rentre direct à Cherbourg. 130 milles de près dans une vingtaine de nœuds. La sanction de trop ! Un peu comme les trois heures de colle le samedi matin alors qu’on a déjà trimé toute la semaine… Sauf que là, je l’ai voulu !

Où sont passés le lit, la côte de bœuf, le soleil et le rosé bien glacé ? Une odeur de cramé m’oriente vers le chargeur de l’écran déporté, oups ! Plus d’écran extérieur, comment gérer l’arrivée ?

La mauvaise option

Dernière option : l’arrivée dans les Anglo-normandes à contre courant. Où passer à Guernesey au petit matin ? Y a-t-il assez de vent aux environs de l’île pour étaler le courant ? Je suis au coude-à-coude avec Rich Mason pour la troisième place du podium bizuth. Je choisis finalement de m’écarter de l’île alors qu’il va s’abriter dans les cailloux.

Plus de 2 nœuds de courant au près, ma trajectoire est catastrophique, je n’arrive pas à me rapprocher assez de la route malgré le vent plus fort que sous le vent de l’île. Retour sur un bord bâbord amure et du rase-cailloux mais je croise derrière pas mal de bateaux. Encore une fois, j’enrage. Pourquoi cette décision d’aller au large ? C’était stupide, la fatigue n’aide pas à être pragmatique.

Rendez-vous l’année prochaine à… Bordeaux

Je termine donc 33e à Cherbourg. Le résultat sportif n’est pas là, mais je regarde en arrière : voilà à peine six mois que je connais mon bateau, à peine six mois que je me suis lancé dans la course en solitaire. J’ai réussi à le monter ce projet et à aller au bout, avec l’aide de mon équipe. Long parcours non sans embûche, d’abord une recherche de partenaires qui tombe à l’eau, puis l’envie d’en découdre.

Enfin toutes ces personnes qui me soutiennent. Mais avant tout, j’ai ciblé énormément d’axes de travail pour l’année à venir. Et les nombreux messages de félicitations sont autant d’encouragements à poursuivre cette aventure et montrer ce dont je suis capable.

Je répondrai présent à La Solitaire l’année prochaine, avec des conditions de préparation poussées et un départ sur l’Estuaire, à la maison quoi ! Là, c’est l’heure des grosses nuits, et dans quelques jours, le retour du bateau à Bordeaux.


#clément salzes

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