« Alain Juppé a entendu notre énervement par rapport au manque de concertation, et fait quelques petites avancées dans notre sens « , estime Emilie Houdent, parente « indépendante », élue au conseil d’école de Solferino. Ils étaient 5, dont des representants de la FCPE, principal syndicat de parents d’élèves, reçus ce mardi par le maire de Bordeaux et son adjointe à l’éducation, Emmanuelle Cuny.
Après une pétition signée par plusieurs milliers de bordelais et une manif-goûter le 25 juin devant l’Hôtel de Ville, ils espéraient faire évoluer l’application de la réforme des rythmes scolaires, dont ils disent avoir appris par la presse la version finale. Ils ont obtenu en partie satisfaction : les enfants de parents qui travaillent pourront rester manger à la cantine après la classe le mercredi midi, alors que le dispositif prévoyait de réserver ce déjeuner aux seuls enfants inscrits en centre de loisir l’après-midi.
« C’est financièrement impossible d’ouvrir la restauration scolaire à tout le monde, explique Emmanuelle Cuny. Mais les parents qui travaillent et ne peuvent pas récupérer leurs enfants pourront en faire la demande, et nous étudierons cela au cas par cas et en fonction des places disponibles. Nous allons tester cela lors des deux premiers mercredi à la rentrée, et ouvriront des places à la cantine en conséquence. »
Pas de garderie gratuite de 16h à 16h30
La Ville ne précise donc pas pour l’heure le nombre de places allouées. Les parents intéressés devront se manifester rapidement, dès la première semaine de la rentrée, auprès de la direction de l’éducation.
« Cela va être la foire d’empoigne », pronostique Emilie Houdent.
Elle salue toutefois une « vraie avancée » sur les tarifs du centre de loisir le mercredi, dont les conseils d’école avaient dénoncé la flambée, alors que ces centres ne fonctionneront plus que l’après-midi:
« Le maire a décidé d’une réduction des prix d’un montant correspondant au coût de la garderie en semaine, pour soulager les familles qui ont recours aux deux dispositifs. Les parents devront en effet payer une demi-heure de garderie après l’école trois jours par semaine, de 16h à 16h30, demi-heure dont nous demandions la gratuité. Mais Alain Juppé fait valoir le coût modéré de cette garderie, qu’il estime à 14,30 euros par an pour les familles les plus modestes. »
Quant au coût pour la Ville de la baisse des tarifs du centre de loisir le mercredi, Emmanuelle Cuny le chiffre entre 350 000 et 400 000 euros par an.
Un comité de suivi mis sur pied
En revanche, la mairie n’a rien voulu savoir sur les temps d’accueil périscolaire (TAP) pour les maternelles, maintenus à 1h30 par semaine quand les parents souhaitaient un retour au projet initial de la Ville, à savoir 3h par semaine.
« Alain Juppé est resté très droit dans ses bottes par rapport aux aspects budgétaires, et à la réduction des dotations de l’Etat, soulignant que toutes les associations bordelaises seraient touchées et qu’il avait dû réduire la voilure sur la réforme des rythmes scolaires, poursuit Emilie Houdent. Mais ce qui est positif, c’est que la concertation continue. »
En effet, la Ville mettra en place à la rentrée un comité de suivi de la réforme, auquel seront associé les représentants des parents, des associations de la Ville et les directeurs d’école. Et qui pourrait contribuer à faire évoluer les rythmes scolaires l’année suivante.
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