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Le tram aérien que Juppé voulait à Bordeaux est enterré

Le maire de Bordeaux et président de la Communauté Urbaine, Alain Juppé, annonçait vendredi 27 juin son envie d’équiper Bordeaux d’un SkyTran. Vendredi 11 juillet, le projet déraille.

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Le tram aérien que Juppé voulait à Bordeaux est enterré

Montage du SkyTran devant le stade Chaban-Delmas. Un réseau que l'on imagine au milieu des voies pour ne pas devoir couper les arbres ! (Rue89 Bordeaux)
Vision fantaisiste du réseau SkyTran devant l’entrée du stade Chaban-Delmas (Montage WS/Rue89 Bordeaux)

Une chose est sûre : les élus se sont accordés sur le tracé d’un transport en commun qui desservirait le futur pont Jean-Jacques Bosc, la future Grande Salle de Spectacle à Floirac, la Bastide, le pont Chaban-Delmas, et rejoindrait la gare Saint-Jean par les boulevards.

Une chose est moins sûre : on ne sait toujours pas par quel moyen le transport sera fait : tramway ou bus ? Les scénarios seront mis à l’étude en septembre.

La préférence d’Alain Juppé va pour le tramway. Mais le tronçon situé sur les boulevards pose deux problèmes. Premièrement, il n’est pas judicieux de réduire les voies d’accès au centre-ville pour les voitures et loger les voies du tramway. Deuxièmement, le tramway est un moyen de transport trop coûteux à construire : un kilomètre coûte près de 24 millions d’euros.

Le 11 juillet, quelques jours après avoir visité à Nantes les infrastructures de bus à haut niveau de service (les BHNS), le président de la Communauté urbaine déclare que cette option pourrait prévaloir dans un premier temps. Cela permettrait un franchissement plus rapide et moins coûteux du pont Chaban-Delmas, pour une desserte rapide – les BHNS roulent sur des voies dédiées, et s’arrêtent à des plateformes, comme les tramways.

Skytran, bon pour le ski

Interrogé par Rue89 Bordeaux sur l’hypothèse Skytran qu’il avait soulevé quelques jours plus tôt, Alain Juppé balaye ainsi cette option :

« Les nacelles ne pourraient embarquer que 2 ou 4 passagers maximum ne répondront pas aux besoins des voyageurs. Cela va pour le ski, pas pour une navette en ville ».

Le 27 juin 2014, Alain Juppé avait pris tout le monde par surprise en évoquant ce tramway aérien : le SkyTran.

« Ce nouveau système de transport, qui fonctionne avec un rail aérien sur lequel sont suspendues des nacelles, et relié à des pylônes, m’intéresse beaucoup », a-t-il déclaré.

SkyTran, késako ?

Le SkyTran est un PRT – comprenez Personal Rapid Transit – conçu par Douglas Malewecki, un ingénieur spatial. Une alternative entre le transport en commun et le moyen de locomotion individuel. Elle prendrait la forme d’une cabine aérodynamique propulsée par de puissants réacteurs, le tout suspendu à un monorail.

Dans ses descriptifs technique, le monorail possède l’avantage de la diminution de la friction. Ceci améliore l’efficacité des moteurs et rend le déplacement silencieux aussi bien pour les passagers que pour ceux aux alentours.

Autre arguement de taille : l’économie d’énergie. Jerry Sanders, PDG de SkyTran, affirme que ce procédé est peu gourmand en consommation d’électricité. Il se raccorde sur le réseau électrique existant, voire sur des panneaux solaires.

Mais l’argument majeur qui séduit est le coût : un kilomètre de tramway aérien coûte 7 millions d’euros.

Jerry Sanders, le pdg de SkyTran (DR)

Des réservations à l’aide d’une appli

A l’intérieur de la cabine, une console pour choisir sa destination (DR)

Les transports se font à la demande et les réservations à l’aide d’une application de smartphone. Les cabines s’arrêtent uniquement aux stations demandées que l’on choisit à l’aide d’une console de bord. Grâce à des rails de déviation, le voyageur effectue un trajet direct jusqu’à la destination.

En plus d’être programmable pour des déplacements sans arrêts, la vitesse de la cabine peut atteindre 100 km/heure. Il aurait été possible de relier la gare Saint-Jean au stade Chaban-Delmas en moins de 5 minutes, contre une vingtaine par le bus si la circulation est fluide et une trentaine de minutes par le tramway.

Une idée partie aux oubliettes

Lors de son point presse le 11 juillet dernier, Alain Juppé  a donc fait marche arrière. C’est vrai qu’on était loin du transport en commun.

Une cabine deux places avec un coffre pour les bagages à l’arrière (DR)

#Alain Juppé

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