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# 8 Bois

En attendant son départ, début septembre 2014, pour un périple en kayak qui doit le conduire d’Anvers à Pontoise, dans le sillage de l’écrivain Robert-Louis Stevenson, Donatien Garnier revient sur le texte de son illustre devancier, « Un voyage intérieur », et en profite pour se poser quelques questions sur le voyage, ce voyage, et quelques autres sujets croisés en route.

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# 8 Bois

Je suis dans la forêt domaniale de Somail, dans les hauts de l’Hérault, circulant entre les hêtres, les frênes, les douglas et les framboisiers sauvages. Je passe un petit pont en dalles de pierre grise. L’eau filant doucement parmi les aulnes et les osmondes me renvoie à mes kayaks en attente de baptême et de départ. Je pense au matériau de leur coque. A tous les efforts que nous avons faits pour éviter d’utiliser l’acajou, le prélèvement – même raisonné – d’un grand arbre de la forêt tropicale ; pour utiliser un bois local et abondant : le pin.

Sur le bassin d’Arcachon les fameuses pinasses ne tirent-elles pas leur nom du pinus pinaster/pin maritime/pin des Landes ? C’est qu’à l’époque du gemmage, m’avait expliqué Jean-Baptiste Bossuet, les bois gorgés de résine avaient une résistance au pourrissement qui les rendait performants pour la construction navale. Mais la collecte de la gemme a cessé et les bois exotiques, imputrescibles en même temps que dotés de propriétés mécaniques exceptionnelles, sont devenus incontournables.

J’avais cependant entendu parler d’une expérience menée dans un autre établissement du Bassin, le chantier Dubourdieu, par le consortium Above. Elle consistait à fabriquer du contreplaqué de pin collé à l’état vert. Ce procédé déjà testé avec succès dans la construction de bâtiments permettait de fabriquer des pièces très résistantes en économisant beaucoup de bois. Pouvait-il être utilisé pour la fabrication des fins panneaux dont j’avais besoin ? Je remercie les animateurs du consortium de s’être mobilisés autour de cette question. Et si nous n’avons pas encore réussi à faire l’enveloppe du kayak avec cette technologie, les quatre hiloires perçant le pont (le trou d’homme, le pied de mat et l’accès aux deux caissons étanches) ont été réalisées de la sorte.

Outre ces éléments, Les deux kayaks sont donc principalement en acajou avec des membrures en séquoia (red cedar), un liston en pin. Le succès n’est pas total mais l’idée de réaliser un kayak Bossuet modèle Stevenson entièrement Above est toujours dans les tuyaux… A propos, savons-nous de quel bois étaient faits l’Aréthuse et la Cigarette ? Stevenson le précise à la toute fin de sa dédicace : « Qui de cèdre, qui – ainsi que nous n’avions pu le constater que trop bien lors d’un portage – de robuste cœur de chêne anglais. »

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MalEn collaboration
avec La Machine à Lire
Librairie sponsor de
« Stevenson en kayak »

 

 


#Jean-Baptiste Bossuet

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