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Des drones survolent Blaye et d’autres sites nucléaires en France

En octobre, plusieurs sites nucléaires en France ont été survolés par de mystérieux « aéronefs assimilables à des drones » : 7 sites selon EDF, 10 selon Greenpeace, parmi eux, la centrale nucléaire de Blaye.

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Des drones survolent Blaye et d’autres sites nucléaires en France

La centrale de Blaye vue de Pauillac (Wikipedia)
La centrale de Blaye vue de Pauillac (Wikipedia)

Le 29 octobre, EDF a annoncé que de mystérieux « aéronefs assimilables à des drones » ont survolé des centrales nucléaires au cours du mois d’octobre : sept sites dont la centrale de Blaye. Greenpeace déclare que trois autres sites ont connu des survols. Elle assure y être pour rien et fait part de son inquiétude. On ne sait toujours pas qui est derrière ces survols, « sans conséquences » selon EDF, « un vrai problème » selon Greenpeace.

Des militants en contact avec des employés des centrales

Le site national d’information Rue89 a publié aujourd’hui une synthèse des informations disponibles sur ces survols. Ils auraient eu lieu entre septembre et octobre.

  • Le 14 septembre : Saclay (Essonne)
  • Le 5 octobre : Superphénix à Creys-Malville (Isère).
  • Le 13 octobre : Blayais (Gironde)
  • Le 14 octobre Cattenom (Moselle)
  • Le 19 octobre : quatre centrales distantes les unes des autres (ce qui suppose une opération « de grande envergure », selon Greenpeace : Gravelines (Nord), Bugey (Ain), Chooz (Ardennes), Nogent-sur-Seine (Aube)
  • Le 20 octobre : Bugey de nouveau (Ain)
  • Le 27 octobre : Pierrelatte -Tricastin

Joint par Rue89 Bordeaux Patrick Maupin, délégué Greenpeace à Bordeaux, a confirmé les dix survols signalés :

« Contrairement à ce que dit EDF, le dernier survol a eu lieu ce lundi. Nous avons des militants en contact avec des employés qui ont attesté ces survols que EDF ne veut pas reconnaître. »

« EDF a tardé à porter plainte sur certains survols »

Greenpeace a déjà utilisé des drones en 2012 au dessus de la centrale de la Hague et de Bugey pour dénoncer les failles de sécurité. Cette fois-ci, l’organisation dément toute implication.

EDF, qui a porté plainte, ne peut fournir aucun élément sur les auteurs de cette série et semble être « dans le potage » selon Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France. Ce dernier avoue cependant que son organisation n’a pas trop d’idées sur le sujet.

Patrick Maupin ajoute :

« EDF a tardé à porter plainte sur certains survols, alors que les 4 survols du 19 octobre laissent supposer une certaine organisation et ne peuvent pas être une simple coïncidence. »

Si la piste terroriste n’est pas privilégiée, sauf s’il s’agit d’un avertissement, la piste d’une bande d’amateurs de drones qui se sont lancés une sorte de défi est étudiée. En effet, les drones utilisés ne sont pas les mêmes et leurs tailles varient « du très petit drone au drone de 2 mètres d’envergure » selon une source interne à EDF.

« Le retard dans l’information prête le flanc à toutes les hypothèses, précise Patrick Maupin. Il y a, comme toujours, une opacité autour de tout ce qui touche au nucléaire. »

Le ministre de l’intérieur veut « neutraliser les drones »

Malgré le communiqué d’EDF qui se veut rassurant en précisant que les drones « ne sont pas susceptibles d’endommager quoi que ce soit par leur chute ou tout objet qu’ils lâcheraient », Patrick Maupin pointe l’exposition dangereuse des piscines d’entreposage :

« Ces piscines sont situées en hauteur à côté des réacteurs. On y dépose des combustibles irradiés et ne sont protégées que par une enceinte en béton qui en fait le tour. C’est une cible idéale pour les drones ! »

Ce matin, sur France Info, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve a abordé rapidement le sujet :

« Il y a des dispositions prises à ce sujet. Il y a des enquêtes. Il y a des dispositifs de neutralisation qui existent. Ces dispositifs, je ne m’étendrai pas sur leurs modalités parce que je n’ai pas à le faire. »

Le délégué de Greenpeace à Bordeaux rappelle la facilité avec laquelle un pilote avait survolé la centrale de Blaye en juillet et invite à un rassemblement le samedi 8 novembre – déjà prévu avant ces survols – devant le Grand Théâtre pour réclamer une extension de la zone de sécurité autour de la centrale du Blayais.

[mise à jour vendredi 31 octobre]

Un drone a été aperçu jeudi vers 21h au-dessus de la centrale nucléaire de Golfech, à 25 km d’Agen. Au même moment, la centrale nucléaire de Penly en Seine-Maritime a également été survolée.

[mise à jour samedi 1er novembre]

Des drones ont survolé cinq centrales nucléaires vendredi 31 octobre entre 19 heures et minuit : les centrales de Penly (Seine-Maritime), Flamanville (Manche), Saint-Laurent-des-eaux (Loir-et-Cher), Dampierre-en-Burly (Loiret) et Fessenheim (Haut-Rhin).

Le gouvernement n’a toujours aucune piste sur les auteurs de tous ces vols.


#Bernard Cazeneuve

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