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Le mouvement Alternatiba déboule à Bordeaux

Un an après la première édition bayonnaise, Alternatiba a vu « fleurir » d’autres rendez-vous dans plusieurs villes de France. Le prochain se tient à Bordeaux, le 10, 11 et 12 octobre et a déjà fédéré plus d’une centaine d’associations qui travaillent sur « les petits gestes de l’écologie ».

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Le mouvement Alternatiba déboule à Bordeaux

Le tandem d'Alternatiba sur les quais de Bordeaux (DR)
Le tandem d’Alternatiba sur les quais de Bordeaux (DR)

Alternatiba Bordeaux, c’est ce week-end. Pendant trois jours, plus d’une centaine d’associations proposeront des alternatives pour un monde plus attentif à son climat et plus respectueux de la planète. Des alternatives « aussi bien rurale qu’urbaine », insiste Aurélie Schild du comité d’organisation bordelais, « c’est pour cela qu’on a voulu un Alternatiba “Gironde” ».

Même si l’événement se déroule à Bordeaux, des associations de tout le département seront au rendez-vous dans le quartier Sainte-Croix pour proposer des idées, des astuces et des produits en phase avec la nature. Des ateliers sur les modes de cuissons économiques – comme les cocottes norvégiennes – en passant par les disco soupes, des débats sur la difficile transition énergétique en passant par des idées pour mieux choisir sa banque, des initiatives diverses et variées vont se bousculer pour cultiver les nouvelles habitudes responsables.

« Nous, citoyens, nous sommes prêts »

Depuis le premier Alternatiba à Bayonne où des milliers de personnes s’étaient réunies dans des conditions festives, l’idée a fait son chemin et d’autres villes de France ont repris la même enseigne. Le mouvement est devenu un label et peu importe l’effet de masse. D’Agen où quelques dizaines de personnes étaient réunies le 13 septembre, à Nantes où un village s’était dressé le 28 septembre, sans oublier Lille et Gonesse (région parisienne), l’objectif est que le citoyen prenne son destin en main et relègue le politique au rang d’exécutant.

« Bien sûr qu’on voudrait que Alternatiba Bordeaux marque un coup et joue un rôle important dans la préparation de l’engagement de la France dans la Cop21 (le sommet international sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015). Mais on a juste envie de voir converger des initiatives, qui permettront de réfléchir sur des nouveaux modèles de société. On veut montrer que nous, citoyens, nous sommes prêts, que nous avons des idées sur les transports, l’urbanisme… et qu’on peut envisager le monde autrement, » poursuit Aurélie Schild.

Alternatiba n’a d’autres impératifs que de tirer l’alarme sur le changement climatique et dénoncer les catastrophes écologiques. Un Alternatiba se prépare dans les Pyrénées basques à l’échelle d’une communauté de communes, il donnera de toute évidence une nouvelle dimension aux préoccupations de la société.

Des passerelles entre militants

En plus de donner la parole à toutes les catégories de société, Alternatiba fait naître une nouvelle génération de militants. C’est souvent la première mobilisation pour beaucoup d’entre eux, et pour certaines associations.

« Les motivations sont diverses. Il y a surtout une volonté commune pour construire un nouveau projet. Ce mouvement a réuni des gens de tout bord qui ont aussi réussi à construire des passerelles entre leurs organisations. Il y aura un avant et un après Alternatiba dans les milieux associatifs, » ajoute Aurélie Schild.

Le projet bordelais a démarré quelques jours après l’événement de Bayonne. L’association des Amis de la terre qui avait participé à la première édition a aussitôt embrayé avec une première réunion en novembre 2013.

« Il y a des associations qui venaient juste de participer à Bayonne, mais il y a aussi des assos qui sont venues spontanément : des assos sociales, politiques, écologiques… Toutes étaient motivées pour un changement de paradigme. »

D’où vient cet engouement ?

« Nous avons d’abord sollicité les organisations qu’on connaissait. Nous avons été surpris de voir d’autres associations répondre à l’appel de notre première réunion : il y en avait 25 ! Il y a une nouvelle forme de militantisme concret, différend de celui connu dans les partis politiques ou les syndicats. »

Le politique à distance ?

Cette approche du militantisme local et la promotion de la production de proximité donne parfois des idées à l’extrême droite. L’édition de Lille a ainsi connu quelques remous, des organisateurs ayant été accusés d’infiltration par des groupuscules indésirables.

A Gonesse, c’est la participation d’un conseiller municipal étiqueté Front national, Karim Ouchickh, qui a perturbé la fête : il y participait au nom de la contestation du projet Europa City d’Auchan. A Bordeaux, les organisateurs assurent avoir pris leurs précautions.

« Nous avons fait en sorte de se dégager de la récupération politique. Pour les signataires, Nous avons voulu des organisations et des entreprises qui sont purement citoyennes. Nous avons exclu les partis politiques et cela a été respecté. Nous avons évidemment reçu des soutiens politiques, et il y aura aussi des élus et des hommes politiques qui participeront à nos tables rondes, mais nous avons veillé à ce que l’équilibre politique soit respecté. »

Si la ville de Bordeaux a permis à Alternatiba d’occuper le quartier Sainte-Croix et une partie des quais, elle a également apporté une logistique technique :

« La mairie nous a accordé le soutien qu’on espérait. Elle nous a aussi permis de transformer le quartier et de lui donner une autre image. Nous avons également eu le soutien du Conseil général, du Conseil régional et de la Cub, mais tout cela s’est fait loin des intentions politiques », ajoute Aurélie Schild.

Pour tout savoir sur le programme du week end, c’est ici.


#Alternatiba

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