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Coup de force de la CIP Gironde à Pôle emploi

Dans le cadre de l’action nationale des collectifs intermittents, précaires et chômeurs, la CIP Gironde a occupé ce mardi les locaux de la direction régionale de Pôle emploi.

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Coup de force de la CIP Gironde à Pôle emploi

La banderole de la CIP Gironde déployée sur la façade des locaux de Pôle Emploi Rive droite (DR)
Les banderoles de la CIP Gironde déployées sur la façade de la direction régionale de Pôle Emploi (CIP)

La CIP Gironde lance une offensive dans les bureaux de la direction régionale de Pôle emploi pour rappeler encore une fois que la nouvelle convention Unedic 2014 et les droits rechargeables lèsent tous les chômeurs.

L’association chargée de la gestion de l’assurance chômage en France a minimisé l’impact de la nouvelle convention en précisant qu’elle pénalisait « que [sic] 30 000 demandeurs d’emploi ». La situation est bien plus dramatique selon la CIP :

« Nous recensons sur tout le territoire les centaines de milliers de cas de personnes flouées par cette nouvelle convention. »

Pôle emploi n’informe plus correctement les chômeurs

L’action menée à Pôle emploi avait pour but de dénoncer le manque d’informations fournies aux chômeurs sur leurs droits :

« Pôle emploi dématérialise les dossiers pour mieux radier, multiplie les contrôles, suspend abusivement les allocations, bloque les dossiers des chômeurs en interprétant abusivement le droit », dénonce la CIP Gironde.

Les revendications de cette action se concentrent sur l’importance d’informer : la mise à disposition d’interlocuteurs compétents et spécialisés en annexe 8 et 10 dans toutes les grandes villes d’Aquitaine (aujourd’hui un seul interlocuteur est disponible le lundi matin tous les 15 jours), et l’installation d’un panneau d’affichage pour que les associations puissent y afficher leur actualité.

En l’absence du directeur de l’agence, les membres de la CIP Gironde ont été reçus par le directeur adjoint, Dominique Leroyer, et le responsable de la communication, Vincent Roux. La rencontre a pris fin avec l’arrivée des représentants locaux des syndicats SUD et CGT, venus soutenir l’occupation des bureaux, aussitôt confrontés au service de sécurité.

Devant l’insistance de la CIP Gironde à associer les syndicalistes à la réunion, les deux représentants de Pôle emploi ont quitté la table des négociations après avoir concédé un panneau d’affichage dédié aux associations et assuré ne pouvoir rien faire pour augmenter le nombres d’interlocuteurs comme l’exigeait la CIP.

Recueillir les témoignages de chômeurs en difficulté

Par ailleurs, la CIP a mis en place une adresse mail pour recueillir les témoignages des chômeurs et les problèmes rencontrés dans les agences pôles emploi :

« Nous menons une action collective qui recense les centaines de milliers de situations de personnes flouées par cette nouvelle convention à travers la diversité des situations : droits rechargeables, basculement d’annexe au régime général, activité reprise, obligation d’aller à l’épuisement des droits ouverts, etc.

 

Nous avons créé un adresse mail pour recueillir et transmettre aux médiateurs régionaux, au médiateur national, au défenseur des droits, toutes les doléances, inquiétudes, protestations… appels au secours dont nous sommes destinataires. »

Et, apparemment, les témoignages se multiplient. « Je dois vivre avec un peu plus de 600€/mois, sachant que j’entraîne toute ma famille dans cette situation de grande précarité (2 enfants 7 ans et 18 mois) », précise cette danseuse professionnelle qui se voit forcer de déclarer ses contrats de danse en heures de régime général. Tout comme ce « musicien dans la merde » qui voit son dossier repoussé par Pôle emploi jusqu’à la date de la réforme où il ne pouvait plus prétendre à un régime d’intermittent pour les 516 heures déjà cumulées.

L'occupation de l'agence Pôle emploi de la rive droite (DR)
L’occupation de la direction régionale de Pôle emploi (DR)

« La lutte paie ! »

Une délégation des CIP sera reçue par la ministre de la culture, Fleur Pellerin, le 3 mars où il sera rapporté les conclusions des « tables de concertation » que l’association avait organisées le 11 février 2015.

La persévérance de la CIP est motivée par leur bilan publié lors des actions d’aujourd’hui.

« Il semble important de rappeler que depuis le début du mouvement :
• Les annexes 8 et 10 ont été sauvegardées au détriment de ce que souhaitait le Médef. Nous restons prudents et vigilants !
• Le différé d’indemnisation sera pris en charge jusqu’en 2016.
• Une mission intermittence a été mise en place et vient de rendre ses résultats.
• En décembre, les organisations syndicales et la CIP ont eu accès aux chiffres de l’Unedic. Il a été calculé que le modèle que nous défendons n’est pas plus onéreux que celui actuellement en cours. Il peut même être plus économe en plafonnant le cumul indemnités/salaires.
• L’accès aux congés maladie et maternité vient d’être assoupli pour les salariés en emploi discontinu. Le décret qui entre en vigueur au 1er février abaisse à 150 heures par trimestre (contre 200 auparavant) le nombre d’heures travaillées nécessaires pour avoir droit aux congés maladies, maternité, invalidité et paternité. »

Preuve pour les membres mobilisés que « la lutte paie ».


#Coordination Intermittents & Précaires 33

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