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Gironde : l’impôt foncier augmente au nom de la solidarité

Le département va augmenter de 3,5% le taux d’impôt foncier, qui pèse sur les propriétaires girondins. Objectifs : faire face à des dépenses de solidarité (RSA, allocations handicapés…) en forte hausse, et continuer à investir.

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Gironde : l’impôt foncier augmente au nom de la solidarité

Jean-Marie Darmian, vice-président en charge des finances, et Jean-Luc Gleize, président du conseil départemental de Gironde (SB/Rue89 Bordeaux)
Jean-Marie Darmian, vice-président en charge des finances, et Jean-Luc Gleize, président du conseil départemental de Gironde (SB/Rue89 Bordeaux)

Jean-Luc Gleyze veut « faire mieux avec moins ». Alors que les dépenses de solidarité de la Gironde ne cessent de grimper et que l’État réduit sa participation financière (représentant moins de 40% d’un budget de 1,6 milliard), le nouveau président du conseil départemental se donne deux leviers d’action : d’abord, la baisse des frais de fonctionnement – de 9% en 2014 – va se poursuivre, avec des économies par exemple sur les factures de consultants, grâce à l’internalisation de certaines études. Mais pas sur la réduction des effectifs du département, écartée pour l’instant.

Ensuite, le conseil départemental se prononcera ce jeudi sur une augmentation de 3,5% de l’impôt foncier. Cette taxe, payée par les seuls propriétaires (30% des Girondins), est actuellement la seule recette sur laquelle le département dispose d’une marge d’action.

« Cela portera son taux à 16,02%, soit deux points de moins que la moyenne des départements métropolitain, qui est de 18,68%, relativise Jean-Luc Gleyze. Nous avons voulu éviter un choc fiscal aux Girondins. Cette hausse représentera 16 euros par an en moyenne. Mais ce sera beaucoup moins pour le propriétaire d’une petite maison à Castillon-la-Bataille, et beaucoup plus pour celui d’une résidence secondaire au Cap Ferret ».

Le RSA coutera 230 millions d’euros

Symbole de sa « ligne politique fondée sur les solidarités humaine et territoriale », et de sa volonté affirmée de se démarquer de son prédécesseur Philippe Madrelle, le président socialiste a d’ailleurs convié la presse à la MDSI (maison départementale des solidarités et de l’insertion) de Bordeaux Saint-Jean :

« Outre le couloir de la pauvreté dans les communes rurales, la précarité est très importante dans la métropole ».

Et pèse lourd dans le bilan de la Gironde : le revenu de solidarité active coûtera en effet 230 millions d’euros en 2015, contre 199 millions l’an passé. A titre de comparaison, l’impôt foncier rapportera 293 millions d’euros à la Gironde, et ne suffira donc pas à lui seul à couvrir le RSA et la prestation de compensation du handicap (PCH).

« A cause des accidents de travail, la PCH a augmenté de 8,3% et représente 72 millions d’euros », signale Jean-Marie Darmian, vice-président en charge des finances.

« Pas qu’une affaire d’assistanat »

Globalement, ces dépenses de solidarité prises en charge par le département (allocations aux personnes handicapées et aux personnes âgées, petite enfance…), qui représentent 50% de son budget, augmentent de 4,8% par an. Sans compensation adéquate par l’État…

« 36 millions d’euros de dépenses supplémentaires sont venus plomber notre budget 2014, signale Jean-Luc Gleyze. Ce n’est toutefois pas seulement qu’une affaire d’assistanat, de pauvreté et de versement d’allocations. C’est aussi de l’insertion professionnel, du développement social, et de la protection de l’enfance. »

Et de l’emploi : les allocations de solidarité génèrent 40000 emplois directs en Gironde, dans l’aide à la personne ou la santé.

AA-

A côté de ces dépenses incompressibles, de solidarité et de fonctionnement des services collectifs (36% du budget), le conseil départemental affiche l’objectif de maintenir ses investissements de l’ordre de 200 millions d’euros par an (14% du budget). Mais en ciblant davantage les aides en fonction de « diagnostics co-construits avec les territoires », plutôt que de verser des crédits sans distinction, annonce Jean-Luc Gleyze :

« Certains secteurs ont besoin qu’on mette l’accent sur la mobilité, pour avoir une liaison entre Captieux et Langon, par exemple. D’autres ont plus de demandes sur le logement – l’augmentation de la précarité à Langon rend nécessaire la réhabilitation du centre-ville. »

Le département veut par ailleurs maintenir sa gestion « rigoureuse », selon Jean-Luc Gleyze, notée AA- par l’agence Standard & Poor’s, soit le quatrième échelon sur 23. Le conseil départemental doit aussi approuver ce jeudi le compte administratif 2014, dernier exercice de la mandature Madrelle.


#conseil départemental

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