Ce n’était pas une marche silencieuse, loin de là. 1000 à 1500 Bordelais sont partis en fanfare de la place de la Victoire jusqu’à la colonne des Girondins pour protester contre les projets de Monsanto pour une agriculture intensive, génétiquement modifiée et dépendante des pesticides.
Ainsi Bordeaux a répondu présent à cet appel mondial entendu dans plus de 430 villes dans le monde et lancé en France par le collectif Les Engraineurs et l’association Combat Monsanto.
« Vous connaissez Monsanto ? »
Dans les rues qui mènent à la place de la Victoire, des groupes munis de banderoles et d’affichettes convergent vers le lieu de rendez-vous. Sur leur passage, les curieux se retournent et se demandent de quoi il en retourne :
« Vous connaissez Monsanto ? C’est du poison dans notre assiette. On manifeste contre eux, venez ! »
A la Victoire, l’ambiance bon enfant laisse place à un discours de contestation sous le regard satisfait de quelques élus écologistes – Delphine Jamet, Marc Morisset ou Pierre Hurmic – venus distribuer des semences bio. Dans le porte-voix, une militante s’adresse à la foule :
« Combattre Monsanto, ce n’est pas sortir manifester de temps en temps. Combattre Monsanto, c’est boycotter ses marques et ses produits tous les jours. »
A 14h30, la marche est en route. Les manifestants empruntent le cours Pasteur où la circulation des tramways a été suspendue. Sur les banderoles on peut lire : « Ma santé avant Monsanto », « Monsanto veut notre peau », « Round up, Hold up »… La foule scande : « Monsanto, on en veut pas », « Monsanto assassin »…
« Nous sommes de Peyrehorade »
Devant le musée d’Aquitaine, venue voir l’exposition Félix Arnaudin, une famille landaise scrute l’arrivée des manifestants avec, en tête du cortège, des clowns et des saltimbanques.
« Ah, c’est contre Monsanto ! Nous sommes de Peyrehorade. Nous avions une manifestation ce matin chez nous devant leur usine. Il y avait beaucoup de personnes aussi, mais très peu de la commune. Vous savez, c’est une usine qui a créé beaucoup d’emplois. Même ceux qui la critiquent sont contents d’y avoir un boulot. »
La commune de Peyrehorade est l’un des deux sites français où la firme américaine effectue des recherches et participe également à la production d’organismes génétiquement modifiés, comme le tournesol, le maïs et le colza. Depuis mars 2014, Monsanto investit dans la commune pour construire des usines et installer des nouveaux équipements.
Tout au long du trajet, les passants s’interrogent sur les revendications de la manifestation. Deux femmes âgées plissent les yeux pour lire les cartons brandis au loin :
« C’est bien, ils ont raison, dit l’une d’entre elles. Y en a marre des OGM. Heureusement que les jeunes sont là pour le dire. »
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