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Le parc Lescure attise toujours les passions

La reconversion du parc Lescure n’en finit pas de mobiliser les Bordelais. Alain Juppé a tenté d’éclaircir la situation ce lundi durant le très attendu conseil de quartier de Saint-Augustin de ce lundi. Pas certain que les remous s’apaisent.

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Le parc Lescure attise toujours les passions

Alain Juppé s'est cramponné ce lundi face à une salle comble lors du conseil de quartier de St Augustin. (ML/Rue89 Bordeaux)
Alain Juppé s’est cramponné à la réhabilitation du parc Lescure ce lundi face à une salle comble lors du conseil de quartier de St Augustin. (ML/Rue89 Bordeaux)

Le parc Lescure regroupe à la fois le stade Chaban-Delmas, ses annexes et une plaine sportive. La modification de la zone, très appréciée des clubs sportifs et des riverains, fait débat depuis des mois, alors que le projet n’est pas encore validé.

Alain Juppé, venu expliquer la démarche qui sous-tend le projet, a mis les points sur les i dès le début de son intervention, face à l’emballement des habitants du quartier et usagers du parc Lescure.

« Je souhaite qu’on arrête de divulguer des informations infondées, je vois ici est là qu’on veut bétonner les sites de Lescure, qu’on va supprimer les équipements sportifs pour les remplacer par des immeubles. Ceci n’a pas de sens, il n’en est pas question », a martelé le maire de Bordeaux.

Retour sur le déroulement du projet

L’appel à projet dépend d’un cahier des charges, préalablement défini avec les riverains et les associations. Ces acteurs ont également été représentées aussi dans le jury qui a sélectionné les équipes amenées à faire des propositions. Sur quatre, trois ont été jugées insatisfaisantes.

« La quatrième était intéressante car elle avait pour objectif de maintenir tous les équipements sportifs de proximité, mais en les redistribuant peut-être de manière plus efficace. Elle prévoyait aussi de dégager le long de la rue Albert-Thomas un espace sur lequel on pourrait construire quelques logements en déplaçant le gymnase qui est sur la rue de l’autre côté », s’explique Alain Juppé.

L’équipe Adim (qui fait partie du groupe Vinci) en collaboration avec l’architecte Ferret, a remporté les suffrages. Mais rien n’a pour l’instant été définitivement validé. Reste à voir si le projet est conforme sur le plan financier et juridique. La phase de vérification de la validité devrait se terminer à la fin de l’année.

« Si ça tient la route, on mettra un comité de pilotage dans lequel seront représentées des associations, des habitants du quartier, tous les partenaires possibles. Nous mettrons avec vous les plans sur la table. Suivra l’élaboration du projet qui rentrera dans la phase d’urbanisme », promet Alain Juppé.

Le début des travaux est prévu à l’horizon 2017-2018.

Comité de pilotage

Jean-Louis David, maire adjoint du quartier Saint-Augustin/Tauzin/Alphonse Dupeux, a insisté sur la « démarche participative » de la mairie de Bordeaux :

« Rendez-vous à la  fin du mois de décembre pour avoir les conclusions des études juridiques. L’ensemble des associations, des habitants investis peuvent y venir, les représentants des clubs utilisateurs de la plaine des sports, les commerçants ont aussi été invités. On a trois mois pour formater le comité, à partir de septembre, de façon à ce qu’il soit le plus représentatif possible. »

La nécessité de la réhabilitation du parc Lescure, inauguré en 1938, ne fait pas de doute selon la mairie. Le refus du projet de la part du comité de pilotage induirait un nouvel appel à projet, voire l’annulation de tout projet.

« Si l’offre est recevable mais qu’elle ne vous convient pas, le projet tombera à l’eau et nous ne ferons peut-être rien sur le stage Chaban-Delmas. Nous garderons un stade qui n’est pas aux normes et pas accessible aux handicapés », s’agace Alain Juppé face à la défiance de la foule.

Querelle de chiffres

À la fin de l’exposé, un ancien élève de l’école Albert-Thomas et usager du stade interpelle le maire.

« C’est un lieu qu’il faut moderniser, c’est une évidence. Mais il ne faut pas troquer cet appareil sportif contre 400 logements. »

La réponse d’Alain Juppé est virulente :

« Inexact. C’est une imagination, c’est faux, d’ailleurs rien n’est décidé. C’est vrai que nous envisageons de construire quelques logements, il n’y a aucun chiffre puisque le dossier n’est pas encore validé. »

L’urbaniste Aurélien Rol-Tanguy apporte quelques précisions qui agitent la foule :

« Je confirme qu’il n’est pas fait état de 400 logements. On est plutôt autour de 200 à 300 logements. »

Une autre intervention pointe la complexité du projet qui mêle aménagements et logements, soit une partie publique et une partie privée. Les propositions fusent : pourquoi ne pas séparer le projet initial en deux projets distincts, ce qui faciliterai le traitement juridique et financier ?

Une clarification pas très claire

« Je ne peux pas vous donner plus de précisions aujourd’hui sur le projet pour la bonne raison qu’il n’est pas arrêté. Nous avons engagé des discussions, quand l’offre aura été précisée, nous viendrons devant vous, à la fin de cette année, vous la présenter », s’explique une énième fois le maire de Bordeaux, irrité par l’impatience de la foule.

À la sortie du conseil, les suppositions vont bon train. Même si la Ville de Bordeaux s’est engagée sur la continuité de l’accueil des matches de rugby disputés par l’Union Bordeaux-Bègles, dans un premier temps écarté, certains usagers des équipements du parc Lescure disent ne plus y croire.

« S’ils diminuent le nombre de places dans le stade, ce ne sera pas suffisant pour les matches de l’UBB, il va y avoir des transferts de match », imagine un amateur de rugby du quartier.

L’empressement autour du sujet a attiré l’attention de ce nouvel habitant du quartier. À l’issue du conseil, celui-ci se dit déçu.

« Je venais pour avoir une vision globale du projet. Là on m’a juste dit de ne pas m’inquiéter. Je veux qu’on me dise pourquoi et comment. Or, le fait d’être aussi vague, j’ai trouvé ça plus inquiétant qu’autre chose. »


#Adim

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