Les experts en assurance examinent ce mercredi un ilot du quartier Ginko à Bordeaux-Lac. Ils sont à pieds d’œuvre depuis qu’un balcon s’est effondré la veille, s’écroulant du 4e au 2e étage. Si par chance personne n’a été blessée, l’incident fait grand bruit.
Les plaintes pour malfaçons dans le quartier sont légions : infiltrations, chauffages défectueux, montants de fenêtres qui s’affaissent… Depuis l’arrivée des premiers habitants en 2012, ces dysfonctionnements ont maintes fois étaient dénoncées dans l’éco-quartier construit par Bouygues Immobilier.
Du monde politique au balcon
Dans le même temps, le sujet devient plus politique. Trois socialistes – la députée Sandrine Doucet et les conseillers départementaux Philippe Dorthe et Corinne Guillemot – dénoncent, par voie de communiqué, une politique municipale qui « laissera des traces catastrophiques pour des décennies » :
« Prendre la décision de laisser sa ville en pâture à la spéculation immobilière, essentiellement axée sur le profit au détriment de la qualité ne peut qu’entrainer ce triste résultat. »
Philippe Dorthe demande « un moratoire » sur tous les programmes immobiliers de la ville et réclame « une pause [dans ces chantiers] pour analyser cette politique ». Il vise plusieurs projets en cours sur la commune : Euratlantique, Bassins à flot, Ginko et Brazza.Cette réaction politique choque Nathalie Delattre, maire-adjoint du quartier Bordeaux Maritime :
« Je suis confondue de la tentative de récupération par le PS de Gironde de l’incident à Ginko », réagit-elle sur son compte twitter parlant d’indécence
« Je ne fais pas de politique politicienne » ajoute Didier Cazabonne, adjoint au maire qui s’est rendu sur les lieux :
« La cause n’est pas encore connue. L’expertise est en cours. Ce n’est pas mon domaine, mais les avis que j’ai reçu me disent qu’ils n’en tombent pas tous les jours, mais plus qu’on ne le croit. »
Des barrières ont été mises pour empêcher l’accès sous les balcons. Chacun d’entre-eux sera étayé par des colonnes et des poignées de porte ont aussi été retirées pour empêcher l’accès sur les balcons.
« On peut se tromper »
La nuit de l’incident, près d’une dizaine de personnes a choisi d’être hébergée à l’hôtel ou au centre communale d’action sociale selon Didier Cazabonne. Tout en minimisant l’incident, il avoue attendre le rapport d’expertise avec impatience :
« On a raconté qu’il y a une fissure dans le sol et sur le mur mais ça n’a rien à voir, ce n’est pas la cause. Ce bâtiment a besoin d’un coup de peinture, ça c’est vrai. Après, on peut se tromper et quand il faut rectifier, il faut le faire. »
Il estime aussi que tous les appartements et les deux parkings seront ré-ouverts dès ce jeudi soir. Contacté par Rue89 Bordeaux, le maitre d’œuvre Bouygues Immobilier n’a pour l’heure pas donné suite à nos sollicitations.
Aller plus loin
Sur Rue89 Bordeaux : Ginko, l’écoquartier qui essuie les plâtres
Le site de Bouygues Immobilier sur les Berges du lac
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