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« Zones d’ombre » sur la fan zone de l’Euro 2016 à Bordeaux ?

Après des inquiétudes de Matthieu Rouveyre sur le coût et la sécurité de la fan zone à Bordeaux, la mairie de Bordeaux publie un communiqué taclant sans le nommer l’élu socialiste sur son « inexpérience bien éloignée de l’exercice des responsabilités ». Celui-ci persiste et relève encore des « zones d’ombre ».

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« Zones d’ombre » sur la fan zone de l’Euro 2016 à Bordeaux ?

Schéma de la fan zone présenté sur l'appel à candidature de Bordeaux Métropole (DR)
Schéma de la fan zone présenté sur l’appel à candidature de Bordeaux Métropole (DR)

Dans un texte publié sur son blog ce jeudi, Matthieu Rouveyre a interpellé Alain Juppé sur le coût et la sécurité de la fan zone prévue à Bordeaux pour la retranscription des matches de l’Euro 2016 de football qui se déroulera du 10 juin au 10 juillet 2016. L’élu socialiste reprochait au maire de la ville d’être « singulièrement silencieux sur le sujet ».

Coïncidence ou réponse indirecte ? Arielle Piazza adjointe au maire de Bordeaux chargée des sports et Michel Héritié maire d’Ambarès-et-Lagrave, conseiller métropolitain chargé du soutien à la programmation culturelle dans les territoires, signent un communiqué de presse pour préciser plusieurs points.

Ils apportent des réponses à l’opposant PS sans jamais le nommer et considère son approche révélatrice « d’une inexpérience bien éloignée de l’exercice des responsabilités, qui nécessite recul et attention sur des thèmes sensibles et difficiles ». Contacté par Rue89 Bordeaux, Matthieu Rouveyre relève toujours « des zones d’ombre » et n’est pas totalement convaincu par les précisions de la Ville.

Le coût de la fan zone

Le communiqué mentionne un coût total d’aménagement de la fan zone sur la place des Quinconces, de son fonctionnement, de son animation et de sa sécurisation : il est de 4 millions d’euros pour un mois complet d’ouverture. Matthieu Rouveyre craint en particulier que « la facture soit pour une très grande partie supportée par l’argent public ». Il regrette par ailleurs que, en 30 jours, « on dépenserait l’équivalent de la construction de deux gymnases ou d’une piscine » :

« On reconnaît finalement que le coût est de 4 millions d’euros alors que la délibération du Conseil de métropole du 29 mai 2015 estimait le coût de cette fan zone à 3 millions d’euros, réagit Matthieu Rouveyre. Après avoir obligé le contribuable bordelais à financer le stade, les travaux de desserte, et maintenant la fan zone, je trouve que l’UEFA se moque du monde en cédant seulement 2 millions d’euros à la ville. Il ne serait pas incongru qu’Alain Juppé renégocie ces conditions. »

Sur le budget global de la fan zone, Bordeaux Métropole assure un financement de 2 millions d’euros. Le reste est à la charge de la société Girondins Event, titulaire du marché en association avec l’agence Côte Ouest. Celle-ci prendra à sa charge les 2 millions d’euros restants grâce à des partenariats privés – toujours pas connus – et surtout grâce aux recettes des prestations proposées sur place : « animations sportives diverses, des concerts, des espaces de convivialité, de restauration et de promotion du territoire ».

Une moyenne de 25 000 spectateurs est attendue par match et, lors des matches de l’équipe de France, jusqu’à 60 000 personnes.

La sécurité du site

A Matthieu Rouveyre qui dénonçait « un dispositif de sécurité inconnu » après les attentats de novembre, le communiqué répond en faisant de la question « une priorité ». Précisant même que la quasi moitié de la participation de la métropole « sera exclusivement consacré à la sécurité des usagers ».

« Les villes hôtes de l’Euro 2016 et l’État n’ont pas attendu les tragiques attentats du 13 novembre pour prendre en compte la sécurité de l’événement, annonce le communiqué. Alain Juppé, en tant que président du club des villes hôtes, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur et Jacques Lambert, président d’Euro 2016 SAS […] ont décidé de traiter ce thème sensible en concertation et en cohérence et d’agir ainsi en pleine responsabilité, excluant toute exploitation politicienne. »

Le dispositif des fans zones est donc considéré comme une solution pour proposer aux populations « un espace sécurisé, fermé, contrôlé et pouvant permettre la mise en œuvre anticipée de moyens de prévention de secours et d’intervention », sans pour autant délaisser « le déploiement éventuel de rassemblements diffus et non sécurisés ».

Un test grandeur nature

Les fans zones seront entièrement fermées, sous surveillance vidéo et dotées de détecteurs de métaux. Avant d’entrer, chaque visiteur devra se soumettre à la palpation et aucun bagage ou sac ne sera permis à l’intérieur.

« On est à trois mois de l’événement, rétorque Matthieu Rouveyre. On va devoir mobiliser énormément de vigiles en faisant appel à des sociétés privées ? Lesquelles ? Quand va-t-on les former ? Un test grandeur nature devait être programmé et toujours rien. »

Le conseiller municipal PS se pose également la question des moyens « quand il faudra gérer le public des matches qui auront lieu au Matmut Atlantique, en même temps que le public de la fan zone, et aussi celui de la Fête du vin les jours où elle aura lieu ».

Par ailleurs, le communiqué précise qu’un accord de principe a été trouvé pour renforcer la sécurité « avec un financement complémentaire partagé entre les villes, l’État et l’UEFA ». De nouvelles conclusions sont attendues le 22 mars 2016 lors d’un nouveau comité de pilotage réunissant les ministres de l’intérieur et des sports, l’UEFA et l’ensemble des villes hôtes.


#Euro 2016

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