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Sur la réforme du travail, Alain Juppé crie au voleur !

En marge de son point presse avant le conseil municipal de Bordeaux, Alain Juppé a accusé le projet de loi sur la réforme du travail du gouvernement socialiste de « piquer des idées à droite ».

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Sur la réforme du travail, Alain Juppé crie au voleur !

Alain Juppé, lors de sa déclaration à la presse (WS/Rue89 Bordeaux)
Alain Juppé, lors de sa déclaration à la presse (WS/Rue89 Bordeaux)

Sans détour, le maire de Bordeaux, Alain Juppé, s’est offusqué de l’ « inspiration libérale » du projet de loi sur la réforme du travail de Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social du gouvernement socialiste actuel. Le candidat à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle 2017 a jugé le projet « totalement improvisé, mal préparé et mal équilibré ».

Il déclare aux journalistes et aux nombreux correspondants de la presse nationale :

« Ce gouvernement semble pris d’une sorte de frénésie de législation, essayant d’ailleurs de piquer des idées plutôt à droite qu’à gauche. En effet, ce texte n’est pas d’inspiration socialiste plutôt d’inspiration libérale ! »

Un projet « très insuffisant »

Non seulement Alain Juppé crie au voleur mais il juge le projet « très insuffisant ». Dans sa déclaration reprise sur son compte Facebook, il lui reproche de ne rien envisager « sur le compte pénibilité, rien sur les seuils sociaux, rien véritablement sur les 35 heures qui sont simplement contournées par un système d’heures supplémentaires. Enfin, ce texte ne concerne pas vraiment les PME qui sont pourtant en première ligne pour la création d’emplois ».

La maire de Bordeaux s’en prend au « coût du travail qui mine la compétitivité de nos entreprises, rigidité et instabilité du droit social qui entravent leur développement, poids de la fiscalité et de la norme qui découragent l’initiative… » :

« Les acteurs économiques de notre pays ont besoin de retrouver la confiance. Ils attendent une simplification du Code du travail et peu de choses sont prévues à ce titre. Il faut aller vers un CDI sécurisé à la fois pour l’employeur et sécurisé pour le salarié. Qu’est ce qui se passe réellement si l’entreprise est obligée à licencier pour des raisons économiques ? Quelles sont les raisons économiques qu’on peut faire valablement valoir et qu’est ce qui se passe en termes d’indemnisation du salarié ? C’est la proposition que je ferai et ce n’est pas ce que prévoit ce texte. »

Rétropédalage sur le 49-3

Alain Juppé a critiqué par ailleurs le recours éventuel à l’article 49-3 que faisait planer Myriam El Khomri. Pendant ce temps, la ministre, en déplacement ce lundi à Mulhouse avec le Premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, revenait sur ses propos en affirmant que ce recours n’était « ni souhaitable, ni nécessaire », comme le rapporte Francetvinfo.

Le projet de loi prévoit un assouplissement du code et du marché du travail. Il doit être présenté lors du conseil des ministres du 9 mars. Le texte revoit entre autres, les conditions de rémunération des heures supplémentaires, la durée quotidienne du travail effectif par salarié, l’adaptation du temps de travail, le licenciement économique, les indemnités prud’homales…

Bien que ces idées semblent satisfaire la droite et le patronat plutôt que la gauche, Alain Juppé y voit un « signe d’une nouvelle improvisation extraordinaire de ce Gouvernement et d’une absence totale de consultation ». Il en profite pour glisser un mot doux à l’adresse des Français :

« Quand on leur en laisse les moyens, les Français aiment entreprendre et y réussissent pleinement. Ces talents doivent se déployer, à condition de créer ce qui existe ailleurs : un écosystème réglementaire, fiscal et social, favorable non seulement à la création d’entreprise, mais aussi, et peut être surtout, à leur développement. »


#Alain Juppé

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