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Dégradations à la fac de Bordeaux, un témoin raconte

Dans la nuit de mercredi à jeudi, lors de l’occupation du l’amphithéâtre Broca, les murs ont été tagués et du matériel dégradé. L’Université de Bordeaux porte plainte. Le mouvement de jeunesse contre la loi travail se désolidarise. Un témoin de cette nuit parle pour Rue89 Bordeaux.

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Dégradations à la fac de Bordeaux, un témoin raconte

Les murs du bâtiment Broca de la fac de Bordeaux ont été tagués (XR/Rue89 Bordeaux)
Les murs du bâtiment Broca de la fac de Bordeaux ont été tagués (XR/Rue89 Bordeaux)

Celui que nous appellerons Camille en a gros ce jeudi après-midi. Mercredi, après la manifestation contre la loi travail, il se retrouve en assemblée générale à l’amphithéâtre Broca. Comme Rue89 Bordeaux le racontait, les manifestants ont dû se résoudre à ce choix puisque le lieu initial – le site Bordeaux-Segalen – était bloqué à son entrée par les policiers.

« Casser de plus en plus de choses »

L’AG réunie décide d’occuper l’amphi pour en faire un lieu de réflexion et d’action pour la mobilisation. Le nombre d’occupants décroit, passant de plus de 1000 à près d’une centaine en une heure. Qu’importe, boissons et nourritures sont rapportés pour rester la nuit. Des groupes se forment pour assurer le blocage des entrées. Des relèves sont effectuées. Camille décrit la nuit passée :

« Les premières heures ont été assez calme et organisées avec quelques départs progressifs. Pendant la nuit, une grande partie du groupe s’était mise devant la porte ou était partie dormir. Des gens se sont mis en petits groupes à casser de plus en plus de choses sans être vus car le bâtiment est grand. »

Il est trop tard quand les militants se rendent compte du saccage perpétré par cette « dizaine de personnes » selon Camille. Des tags sont sans équivoque : « On ne veut plus rien. Nous prenons, volons, pillons tout. » Des salles d’étude pour les psychomotriciens ont été mises à sac. Des mannequins ont été marqués de croix gammées. Du matériel a été aussi volé ou dégradé (rétroprojecteurs, matériels informatiques…) et un ascenseur saccagé indique-t-on à l’Université de Bordeaux.

La pilule est dure à avaler pour Camille :

« Ceux qui avaient commis les dégâts ont fui les premiers. Les autres en constatant les dégâts ont décidé de partir, de laisser le bâtiment pour ne pas risquer une intervention de la police et qu’ils payent des dégâts qui n’étaient pas de leur fait. »

Les déchets de la veille sont au mieux entreposés dans des sacs, au pire jonchent le sol. Les chaises et tables ont été laissés en vrac pour bloquer certaines portes. L’Université de Bordeaux porte plainte. La remise en état prendra plusieurs semaines affirme son président, Manuel Tunon de Lara.

« Ce n’est pas représentatif de la manif »

Le préfet de Gironde condamne ses actes donnant sa version des faits :

« Un groupe d’environ deux cents personnes, composé d’étudiants mais aussi de militants extrémistes et notamment des anarchistes, s’est introduit brutalement dans les locaux de la faculté pour y tenir une assemblée générale (…) Les policiers n’ont pas pu immédiatement pénétrer dans les lieux pour mettre fin à cette occupation. »

L’assemblée générale organisée à Bordeaux III ce jeudi a décidé de se désolidariser de ces dégradations rapporte Camille. Le mouvement lycéen, porté par de nombreuses organisations, les condamne. Il parle d’un « fait divers scandaleux » et espère que l’opinion publique comprendra que « ce n’est pas représentatif d’une manifestation de plus de 20000 personnes où des idées et des contacts se sont forgés ».

Mais déjà ces dégradations ont fait passer au second plan les deux manifestations du jour où les retraités d’un côté et les chômeurs et salariés de Pôle Emploi de l’autre se sont rassemblées place Pey Berland. Le syndicat étudiant l’Unef a par ailleurs appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 17 mars.


#loi travail

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