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La Gironde veut le très haut débit pour tous

Avec son « Plan Haut Mega », le conseil départemental veut déployer très haut débit à l’ensemble de la Gironde, soit 410000 foyers. Alors qu’à Bordeaux Métropole l’arrivée de la fibre est financée par Orange, les 650 millions d’euros nécessaires viendront surtout de fonds publics.

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La Gironde veut le très haut débit pour tous

Jean-Luc Gleyze, mardi au conseil départemental (SB/Rue89 Bordeaux)
Jean-Luc Gleyze, mardi au conseil départemental (SB/Rue89 Bordeaux)

Vendredi dernier, Bordeaux Métropole a signé avec Orange une convention pour le déploiement de la fibre optique, visant le raccordement de 90% des habitants de l’agglomération d’ici 2017 (contre 30% en 2015). Si la métropole facilite les démarches auprès des syndics et bailleurs sociaux, les investissements sont à la charge de l’ex France Télécom, qui prévoit d’investir 3 milliards en France pour fidéliser ses clients.

« L’État a décidé de confier l’investissement dans les zones rentables aux opérateurs privés, c’est le cas dans le département de Bordeaux Métropole et de Libourne, qui ne verseront pas un centime, analyse Matthieu Rouveyre, vice-président du conseil départemental en charge des accès numériques. Mais rien n’est imaginé pour que les Girondins aient tous accès à l’internet très haut débit. »

Un plan Haut Méga a donc été présenté lors d’une conférence de presse ce mardi au département, à Bordeaux, affichant un objectif ambitieux : raccorder au très haut débit (30 mégabits par seconde) l’ensemble des 410000 foyers girondins d’ici 10 ans.

« Nous ne voulons pas d’une Gironde à deux débits, renchérit Jean-Luc Gleyze. Internet est un  facteur d’attractivité, il ne faut pas qu’il soit l’apanage des milieux urbains et bénéficie également aux villes secondaires et au tissu rural. »

Un réseau de 23500 kilomètres

Le président du conseil départemental rappelle que les usages augmentent de 30% chaque année :

« Le Plan Haut Méga élèvera le débit partout en Gironde pour rompre les distances et répondre à certaines préoccupations des entreprises et particuliers : le viticulteur qui fait sa promotion commerciale comme les sociétés de la Route des Lasers au Barp, les grands-parents qui veulent converser avec leurs petits-enfants par Skype comme les chômeurs qui en ont besoin de suivre leur dossier Pôle Emploi ou les salariés qui se déplacent grâce au covoiturage… »

A travers la société d’économie mixte Gironde Numérique, le conseil départemental va investir cette année 3,2 millions d’euros pour désaturer les réseaux de 25 communes (leurs noms ne sont pas encore connus), concernant 12 à 15 000 foyers. 2,8 millions seront aussi débloqués en ce sens en 2017.

Mais le plan Haut Méga est d’une tout autre ampleur : raccorder les 410000 foyers girondins à la fibre (ou au cuivre, à l’hertzien voire au satellitaire dans les régions les plus isolées) représente un réseau de 23500 kilomètres, et un investissement de 650 millions d’euros. D’où viendront-ils? En bonne partie de fonds publics.

« Nous ambitionnons notamment d’obtenir 46 à 53 millions d’euros de la Mission très haut débit de l’Etat », indique Jean-Luc Gleyze.

Un marché à décrocher

Pour le reste, la région et les communautés de commune devraient mettre au pot – bien que bénéficiant de l’intervention d’un opérateur privé, Libourne contribuera par exemple au raccordement de toute l’intercommunalité.

Le département compte aussi sur une participation des opérateurs privés, qui peuvent y voir une occasion de glaner des abonnés.

« On va lancer une délégation de service public concessive, indique Matthieu Rouveyre. Nous voulons trouver un opérateur d’opérateurs qui, sous la surveillance de Gironde Numérique se chargera de déployer la fibre optique jusqu’à l’usager et de répondre aux besoins des fournisseurs d’accès à internet. On ne saura quelle est la part investie par le privé qu’à l’issue de de cette procédure de marché public. »

Qui va payer le très haut débit ? Le débat reste entier.


#Bordeaux métropole

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