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ZAD du golf de Villenave : « il y a eu mise en danger de nos vies »

« Vendredi dernier, quelque chose de grave est arrivé sur la plantation ; il y a eu mise en danger de nos vies. » Alexandre Mahfoudhi parle au nom des occupants de la ZAD (zone à défendre) du golf de Villenave-d’Ornon lors d’un point presse à l’Utopia ce mardi. « L’action consistait à ralentir les travaux, explique le …

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ZAD du golf de Villenave : « il y a eu mise en danger de nos vies »

Les travaux de terrassement ont débuté dans la zone Natura 2000 (SB/Rue89 Bordeaux)
L’incident a été provoqué par le conducteur de ce type d’engin (SB/Rue89 Bordeaux)

« Vendredi dernier, quelque chose de grave est arrivé sur la plantation ; il y a eu mise en danger de nos vies. » Alexandre Mahfoudhi parle au nom des occupants de la ZAD (zone à défendre) du golf de Villenave-d’Ornon lors d’un point presse à l’Utopia ce mardi.

« L’action consistait à ralentir les travaux, explique le porte-parole. Le principe est le même, si nous sommes sur le terrain, il y a obligation d’arrêter le chantier. Ce 24 juin, alors que les engins se préparaient à intervenir sur le chantier, neuf d’entre nous se dirigent vers un tractopelle. Le conducteur de l’engin a accéléré en faisant tournoyer sa grande pelle. Il a peut-être voulu nous faire peur mais il a pris des risques considérables. On a frôlé la catastrophe. L’un de nous a porté plainte le jour même. Lundi, deux autres qui ont voulu faire de même ont été refoulés par les policiers. »

Contactés par Rue89 Bordeaux, les services de police confirment l’instruction de la première plainte et disent ne pas avoir connaissance des deux autres plaintes refusées.

Ce mardi matin, une visite d’huissier a eu lieu sur le site pour notifier aux occupants un ordre d’expulsion imminent.

« Détruire un milieu naturel »

Le projet du golf de Villenave-d’Ornon sur le site de la Plantation est ralenti depuis l’installation d’une ZAD le 18 juin. En plus de parcours de 9 et 18 trous prévus pour fin 2018, les 80 hectares vont accueillir un Club House, un hôtel, des résidences-services, mais aussi des bureaux, des commerces, des centres de séminaire et de bien-être.

Christophe Guenon, de la Confédération Paysanne, est maraîcher et éleveur bio installé sur un terrain voisin qui s’étale sur les communes de Léognan et de Cadaujac. Il s’étonne de voir disparaître une zone sur laquelle l’agriculture pourrait être encouragée et l’élevage réintégré :

« On fait valoir des études où l’on constate un manque de 8000 maraîchers pour alimenter la métropole. Pourquoi sacrifier ce terrain alors qu’on est aux portes de Bordeaux ? A côté, je n’ai même pas le droit de construire une serre, ni de toucher à la terre, la retourner ou la réensemencer. Et là, on va détruire un milieu naturel classé Natura 2000, construire des bâtiments et installer une pelouse qu’il va falloir traiter avec des pesticides et arroser tous les jours ! »

Un recours devant la commission européenne

Selon Olivier Sigaut, enseignant en sociologie et politiques publiques de de l’environnement dépendant du ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, et participant à la ZAD, « l’étude sur l’impact du projet sur la faune et la flore a été totalement bâclée » :

« Les bureaux d’études qui ont fait ça sont du côté des entrepreneurs. On se demande comment un dossier aussi pauvre est passé ? Non seulement cette zone est très importante pour la régulation des crues de la Gironde, mais elle contient des espèces protégées dont deux prioritaires. »

Les zadistes, soutenus par Philippe Poutou candidat NPA à la présidentielle 2017, exigent la mise en place d’une consultation locale sur le projet et comptent déposer un recours à la commission européenne dans les prochaines jours.


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Photo : SB/Rue89 Bordeaux

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