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De grands travaux au Grand Parc jusqu’en 2021

Des logements et équipements réhabilités, la construction d’un parking en silo, un parc revu et corrigé, le quartier Grand Parc de Bordeaux en a pour 5 ans de travaux.

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De grands travaux au Grand Parc jusqu’en 2021

« La plus belle réalisation de Jacques Chaban-Delmas ! » L’élue d’opposition Michèle Delaunay n’a pas peur d’en faire trop en commentant ce lundi au conseil municipal le projet de rénovation du quartier du Grand Parc, qui est il est vrai lui aussi dans le périmètre classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Le prédécesseur d’Alain Juppé avait créé 4000 logements, dont 90% sont aujourd’hui des logements sociaux, dans ce quartier sorti de terre entre 1960 et 1978. Sur 60 hectares, il réunissait près du centre-ville tous les principaux services publics.

Si le temps a fait son œuvre, les destructions des tours ne sont plus à l’ordre du jour. Les  11000 habitants espéraient toutefois que le quartier soit sérieusement rénové.

Génération innovante

Une bonne partie des opérations sont en cours. La nouvelle crèche ouvrira en janvier prochain, la Salle des fêtes refera du bruit dès 2018, dans l’opération (GHI) Génération d’habitat innovant prend fin dans les barres de logements sociaux Gounod, Haendel, Ingres. Après plus de deux ans de travaux, des jardins d’hivers ont été greffés aux bâtiments, offrant de la lumière et 30m² en plus. Le coût global de l’opération grimpe à 34,2 millions d’euros et prophétise une baisse de la consommation énergétique.

Vue depuis les immeubles réhabilités de Grand Parc (Twitter/ )
Vue depuis les immeubles réhabilités de Grand Parc (Twitter/@Aquitanisoph)

Le reste des travaux, dont la majeure partie sera accomplie dans les deux ans à venir, vise à rendre au quartier ses « qualités urbaines effectives pour lui redonner une grande attractivité », explique l’architecte urbaniste Lionel Wheeler. Le chef de projet du cabinet Leclerc a donc suivi le plan guide et ses quatre axes.

La réhabilitation des logements, l’ajout de loggias, de balcons vont pouvoir casser l’homogénéité actuelle. Les trottoirs seront élargis, l’offre de stationnement sera renouvelée (un parking en silo ouvrira début 2019). La place de l’Europe – qui a tout d’un parking sauf les jours de marché – sera rendu (en partie) aux piétons.

Enfin, les espaces verts qui, centraux, donnent son nom au quartier, seront revus. Une plaine des sports, un espace de jeux, des jardins collectifs seront mieux définis et reliés par les nouvelles allées du parc. Après les études en cours, un marché de maîtrise d’œuvres sera lancé d’ici la fin de l’année. D’ici 2021, le quartier verra aussi la construction du pole solidarité et la restructuration de la CPAM.

Génération abandonnée ?

La présentation n’a pas fait grand débat sur le fond au conseil municipal de Bordeaux. L’écologiste Delphine Jamet s’est inquiètée de ne pas voir de pistes vélo dans le parc. Le plan guide est « bien avancé mais vivant », l’a rassurée Elizabeth Touton adjointe à l’urbanisme.

Place de l'Europe (Capture d'écran/Cabinet Leclerc)
Place de l’Europe (Capture d’écran/Cabinet Leclerc)

Jacques Colombier (Front National) a reconnu que le projet est « bon », avant d’évoquer l’insécurité du quartier. Réponse d’Anne-Marie Cazalet, maire adjointe du Grand Parc : les statistiques de la délinquance y sont deux fois moins importantes que dans la moyenne de la ville.

Seule Michèle Delaunay peste contre un projet qu’elle juge tardif. « Ce n’est qu’au cours de votre 4e mandat – 22 ans après votre élection – que nous voyons la présentation de ce projet », a-t-elle lancé à Alain Juppé. Elle énumère une piscine fermée pendant 10 ans, une impression d’abandon de la part des habitants, des espaces verts entretenus mais « ni rénovés ni aménagés ».

Quand la maire de quartier, Anne-Marie Cazalet rappelle que la piscine est ré-ouverte depuis 2008, Alain Juppé prévient qu’il s’abstiendra « à répondre à ces attaques absolument misérables »… Mais il précise quand même qu’à l’élection municipale de 2014, sa liste est arrivée en tête avec 50% à 59% des voies dans les bureaux de vote du quartier : « Les électeurs ne se sont pas vraiment sentis abandonnés. » Dont acte.


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