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Une centaine de Bordelais dénoncent la rétention de 11 demandeurs d’asile

« Liberté, humanité, dignité », « Humanité envers les réfugiés », « Non à la rétention », arborent les pancartes confectionnées par les manifestants. Ce vendredi midi, ils sont une centaine rassemblés devant la préfecture de Gironde pour protester contre l’enfermement de 11 demandeurs d’asile au Centre de rétention administrative de Bordeaux.

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Une centaine de Bordelais dénoncent la rétention de 11 demandeurs d’asile

A l’appel de plusieurs associations, syndicats et partis politiques (dont le Réseau éducation sans frontières, La Cimade, Accueil Réfugiés Talence Solidarité, Ensemble !…) ils réclament la libération de ces réfugiés, 10 Soudanais du Darfour et un Erythréen, enfermés pour certains depuis 3 semaines.

Ils souhaitent également le traitement de leur demande d’asile en France, plutôt qu’en Italie où ils doivent être expulsés. En vertu de la procédure Dublin, ils doivent en effet réaliser toutes leurs démarches dans le premier pays européen où ils ont été enregistrés.

« La France est le pays des Droits de l’Homme, et pour moi ce n’est pas humain ce qui leur est fait là, estime Lise Floret, 19 ans, qui brandit une pancarte « Stop à la torture psychologique ». Cela fait plusieurs mois qu’ils sont en France, ils ont fait l’effort d’apprendre le Français, et veulent vivre ici. »

« Enfermés comme des criminels »

« La police a profité du fait qu’ils doivent pointer tous les mois à la préfecture pour les arrêter et les enfermer comme des criminels, alors qu’ils n’ont rien fait de mal », abonde son amie Manon, assistante maternelle de 23 ans.

Manifestation contre les rétentions administratives devant la préfecture, ce vendredi 19 mai (SB/Rue89 Bordeaux)

Les deux jeunes femmes ont rencontré 3 des Soudanais retenus par l’intermédiaire d’une amie, bénévole au CAO (centre d’accueil orientation) de Mérignac, également présente sur place. Jusqu’à la fermeture de ce centre géré par le Diaconat, début mai, 48 personnes y ont vécu.

« 13 d’entre elles, passées par la case Calais, ont pu choisir le pays de demande d’asile, et entrer depuis en CADA (centre d’accueil des demandeurs d’asile), explique Sylvie Cassou-Schotte, adjointe au maire de Mérignac en charge de l’action sociale.  Les autres n’ont pas pu être « dédublinés » ; ils vivent à Bordeaux Ravezies et doivent pointer à la préfecture. Mais ils ne sont pas dans une dynamique de fuite, et 11 d’entre eux se retrouvent enfermés ! Vous imaginez la honte des 150 bénévoles qui ont travaillé au CAO de Mérignac, et se sentent aujourd’hui complices d’une procédure qui les dépasse. »

Famine

Une délégation de 3 personnes représentant les manifestants a été reçue par la directrice de cabinet adjointe du préfet de Gironde. Elles ont demandé un réexamen de la situation des personnes en détention, en faveur desquelles circule une pétition.

« Et au pire, qu’elles ne soient pas gardées en rétention, mais laissées libres de rester à Ravezies en attendant leur expulsion vers l’Italie », explique Sylvie Cassou-Schotte, qui a pu échanger avec la préfecture. Elle souligne l’attitude « bienveillante » de celle-ci, même si aucune décision n’a été pour l’instant arrêtée.

Selon les militants qui les soutiennent, les 11 migrants déclarent avoir été contraints de donner leurs empreintes en Italie, où certains disent également avoir subi des mauvais traitements et/ou de violences.

Les réfugiés du Soudan et de la Corne de l’Afrique fuient une région du monde qui connaît actuellement une des pires famines des dernières décennies, selon les Nations unies.


#solidarité

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