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Une brigade veut chasser le sexisme hors les murs de Bordeaux

En février 2017, un collectif s’est créé pour dénoncer les affiches publicitaires à caractère sexiste qui s’étalent sur les murs de Bordeaux. Son but : stopper la diffusion de ces publicités sur le réseau municipal.

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Une brigade veut chasser le sexisme hors les murs de Bordeaux

Un foulard rouge noué à hauteur des yeux, les membres de la Brigade anti-sexiste se sont rassemblés pour une nouvelle action, ce jeudi 1er juin à 22 heures, sur la place de la Victoire à Bordeaux. Marie-Lou, étudiante de 22 ans, déballe une pile d’autocollants qu’elle distribue aux douze participants venus représenter la Brigade. Sur fond rouge, le mot « sexiste » y est inscrit en capitales.

Fondée en avril 2016 à Paris, la Brigade anti-sexiste est un collectif né du constat que de nombreuses publicités véhiculent une image dégradante, discriminatoire ou hyper-sexualisée de la femme.

Leur action est simple et pacifique : défiler à travers les rues en quête de ces panneaux publicitaires pour y apposer l’autocollant « sexiste ». En un an, le collectif a recueilli 4500 likes sur Facebook, compte 860 abonnés Twitter et 200 brigadièr.e.s.

Séduites par le principe, les deux étudiantes Marie-Lou et Malcy ont décidé de créer une extension du collectif à Bordeaux, quatre mois après la naissance du collectif de la capitale.

« En découvrant la Brigade anti-sexiste de Paris via Facebook, l’idée nous a immédiatement plu. Le temps de la mise en place et de la commande des autocollants, la Brigade de Bordeaux s’est constituée fin février 2017. Nous en avons parlé autour de nous et elle a tout suite connu un grand succès. On se rend compte qu’il y a une envie de réagir face au sexisme quotidien, celui qui passe presque inaperçu », détaille Malcy, co-fondatrice du collectif.

Susciter la réflexion des passants

Avec l’auto-collant « sexiste », la Brigade souhaite attirer l’attention des passants sur les stéréotypes véhiculés par la publicité (MD/Rue89 Bordeaux)

De vitrines de magasins aux abris-bus, la brigade inspecte les panneaux publicitaires qui jalonnent les rues. Femme blanche, taille 34, visage sans ride, dénudée, pose arrangée : autant de critères choisis par les publicitaires qui, selon Malcy, « engendrent des complexes chez les femmes et perpétuent l’inégalité des sexes« .

Devant ces images, les « brigadiers » débattent quelques minutes, le temps de juger si celles-ci méritent d’être estampillées de l’autocollant « sexiste ». Un terme, clair et efficace, précisément choisi pour que les passants remettent en question ces images qui leurs sont imposées quotidiennement.

« Ce message permet de provoquer une réaction, de soulever des interrogations. Parfois, les gens qui nous surprennent en train de coller, s’interrogent sur notre démarche, nous félicitent, rient ou sont perplexes. Ces publicités sont si banales et intériorisées qu’elles sont devenues une norme qu’on ne questionne plus. Notre but, c’est qu’on soit plus nombreux à réfléchir à ces injonctions », affirme Marie-Lou.

Paris interdit les pubs sexistes, et Bordeaux ?

À terme, l’objectif de la Brigade anti-sexiste serait une interdiction de toute publicité de type sexiste ou discriminatoire  sur le réseau municipal d’affichage de Bordeaux.

Après les villes de Londres et de Genève, cette mesure a été mise en place par la commune de Paris, le 28 mars dernier, laquelle a chargé le groupe mobilier urbain d’information JP-Decaux de s’assurer « qu’aucune publicité à caractère sexiste ou discriminatoire ne puisse être diffusée sur le réseau municipal ».

Contactée par Rue89 Bordeaux, la direction de l’urbanisme du patrimoine et des paysages de Bordeaux Métropole affirme que la question des contenus publicitaires n’est pas réglementée à ce jour. Le Règlement local de publicités intercommunal (RLPI), tel qu’il est régit aujourd’hui, codifie uniquement le format, le nombre et les lieux autorisés à comporter des affichages publicitaires.

Par ailleurs, les communes ont la possibilité d’interdire ou de retirer des publicités susceptibles de porter atteinte à l’ordre publique par arrêté municipal.


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