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Le stockage des énergies, un enjeu clé en Nouvelle-Aquitaine

La région Nouvelle-Aquitaine lance un cluster pour faire émerger une véritable filière industrielle du stockage des énergies renouvelables.  Alain Rousset voudrait voir se bâtir une usine européenne de batteries à Lacq.

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Le stockage des énergies, un enjeu clé en Nouvelle-Aquitaine

« On n’est pas chez Trump », martèle Alain Rousset ce mercredi dans l’hémicycle du conseil régional d’Aquitaine. Traduction :

« Face au défi climatique, nous n’avons pas de doute sur le sens de notre action (en faveur de la transition énergétique, NDLR). Le problème réside dans l’assemblage industriel : le premier qui parviendra à sortir des solutions de stockage d’énergies renouvelables à bas coût aura gagné. Si ce n’est pas la France, ce sera l’Allemagne, et si ce n’est pas l’Europe nous continuerons à importer 99% de nos capacités de stockage d’Asie du sud-est ».

C’est actuellement la proportion de batteries qui ne sont pas produites dans l’Hexagone. Aussi, Alain Rousset a dit sa volonté « de voir sortir en Aquitaine une usine européenne « , à l’heure où le gouvernement souhaite la fin des véhicules à moteurs thermiques, et alors que la capacité mondiale de production de batteries au lithium devrait doubler d’ici 2021.

La Nouvelle-Aquitaine mise notamment sur un projet d’unité pilote de fabrication de batteries chimiques à Lacq, grâce à un partenariat avec Hydro-Québec. Évoqué depuis deux ans, ce projet pourrait selon Alain Rousset enfin se concrétiser en septembre, par la signature d’un accord avec l’entreprise canadienne. Celle-ci serait suivie d’un tour de table réunissant d’autres industriels, dont Total et sa filiale Saft, fabricant de batteries.

L’annonce a été faite par le président de la région Nouvelle-Aquitaine en marge du lancement d’un cluster de stockage des énergies, qui a rassemblé plus de 200 représentants d’entreprises et d’organisations ce mercredi à Bordeaux.

Objectif :  « accélérer et renforcer le développement de la filière », en facilitant les échanges entre le monde de l’industrie et de la recherche. Le conseil régional jouera le rôle d’ingénierie, en partenariat avec l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, qui va prochainement lancer un appel à projets pour le stockage) et le CEA (commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives).

Fleurons industriels

Première région de France en termes de déploiement de la méthanisation et du photovoltaïque, la Nouvelle-Aquitaine peut s’appuyer sur quelques fleurons industriels. Par exemple, Stelia Aerospace vient de signer un partenariat avec l’équipementier automobile Faurecia pour la réalisation de réservoirs d’hydrogène. La filiale d’Airbus, basée à Salaunes (Gironde), espère pouvoir équiper ainsi 5 millions de véhicules électriques, mus par une pile à combustible.

Grâce à l’électrolyse, l’électricité produite par une éolienne ou un panneau photovoltaïque peut en effet être transformée en hydrogène, et être ainsi plus facilement stockable sous forme gazeuse ou liquide. C’est une façon de répondre aux problèmes d’intermittence des énergies renouvelables : lorsqu’il n’y a plus de vent ou de soleil, on peut utiliser l’énergie ainsi stockée.

La Nouvelle-Aquitaine va d’ailleurs accueillir un des 5 Hydrogène Lab imaginés dans le cadre de la Nouvelle France Industrielle, a annoncé ce mercredi à Bordeaux Florence Lambert, directrice générale du CEA Liten (laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux).

D’autres solutions que l’hydrogène sont possibles, notamment chimiques (les batteries électriques) ou thermique. Et les applications peuvent concerner la mobilité – Pragma Industries (Biarritz) développe des vélos à hydrogène -, ou les usages stationnaire, à l’image des systèmes de « smart grid » (réseaux intelligents) proposés par Bertin Technologies (basée à Tarnos, dans les Landes), par exemple pour remplacer les groupes électrogènes au fioul dans les secteurs isolés.

Et si ces applications visent d’emblée des marchés à l’export, elles s’inscrivent à plein dans la stratégie environnementale de la région Nouvelle-Aquitaine : pour atteindre son objectif de réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre, elle veut atteindre 32% d’énergies renouvelables d’ici 2021, contre un peu moins de 20% aujourd’hui.


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