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30/04/2024 date de fin
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10 raisons de s’exiler à Bordeaux en cas de Troisième Guerre Mondiale

Les manœuvres de l’armée russe en Europe de l’Est vous inquiètent ? Les essais nucléaires nord-coréens et la réaction de Donald Trump vous font froid dans le dos ? Alors venez à Bordeaux ! Notre nouveau blogueur lifestyle, Basile Morthymen, vous explique pourquoi.

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10 raisons de s’exiler à Bordeaux en cas de Troisième Guerre Mondiale

1 – On est bien protégés

D’abord, la région bordelaise est réputée pour ses châteaux. Si on y ajoute les bastides et les bunkers judicieusement construits sur le littoral atlantique par les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale, on tient là une ébauche de ligne Maginot.

Avec l’océan, les déserts médocains et landais, les camions espagnols sur l’autoroute, les bouchons sur la rocade, et la Garonne, à condition d’interdire la circulation des tanks diesel sur tous les ponts de Bordeaux, nous disposons d’autres précieux atouts pour freiner la marche des envahisseurs vers la rive gauche.

Enfin, si il est nécessaire de s’y retrancher, on dispose de quelques réduits en béton armés : la base sous-marine (merci la Wehrmacht, on ne le répètera jamais assez), la Caisse d’épargne de Mériadeck, le Conservatoire.

2 – On a une arme secrète

Si des occupants viennent jusque dans nos bras tenter d’égorger nos fils et nos compagnes, ils tomberont sur un os : le chien de Michèle Delaunay.

3 – On n’a rien à bombarder

Bordeaux n’est pas une cible stratégique prioritaire. Notre port est en déshérence économique (même la Rochelle fait mieux que Bordeaux, comme en Top14), et, à part la DARWIN BEER, nous n’avons aucune industrie vraiment utile, sauf si l’on se met à équiper de têtes nucléaires les catamarans Lagoon qui sortent de CNB.

Oui, je sais, vous allez me parler de Thalès, de Dassault et de la base aérienne, mais tout ça, c’est à Mérignac ou au Haillan, donc c’est loin (plus de 25 minutes à vélo de Pey Berland, tout de même). La centrale de Blaye ? Comme tout notre parc nucléaire, elle est conçue pour résister à une attaque aérienne, si on en croit les autorités françaises, et il n’y a aucune raison de remettre leur parole en doute.

4 – On sait reconstruire

Supposons que certaines parties de la ville soient tout de même les victimes collatérales de bombardements, pas de panique : nos architectes et professionnels du BTP ont déjà fait la preuve de leur génie lorsque, après la deuxième guerre mondiale, ils ont relevé des parties entières de Bordeaux, comme Mériadeck (ah pardon, on me fait signe dans l’oreillette que ce ne sont ni les Allemands ni les Alliés, mais un ancien résistant qui a rasé l’ancien quartier). Bref, en tous cas on sait construire vite et bien (enfin, vite, surtout).

5 – On sera bien dirigés

En cas de nouveau conflit mondial, Bordeaux sera sans doute candidate à l’accueil du gouvernement en repli, comme en 1871, en 1914 et en 1940. C’est une formidable opportunité de créations d’emplois directs dans l’administration, pour remplacer les salariés qui auront déserté ou pris le maquis, et d’emplois indirects, pour subvenir aux nombreux besoins des fonctionnaires et de leurs familles. Il faudra aussi créer des équipements utiles qui font cruellement défaut à la métropole, par exemple une ou plusieurs piscines olympiques.

6 – On a des capacités de rétorsion

Que les étrangers ne nous pompent pas trop l’air, la métropole pourrait définitivement interdire Airbnb et les vols low-cost, le CIVB cesser d’exporter les vins de Bordeaux, et, pourquoi pas, les vignerons mettre des produits chimiques dangereux dans leurs pinards.

7 – On sait collaborer

Jadis socialiste, le maire de Bordeaux Adrien Marquet est désigné en 1944 par se pairs « meilleur édile collabo de France », et ministre de l’intérieur sous Vichy. Pétain et Laval applaudissent son zèle, ainsi que celui des représentants du gouvernement de Vichy, notamment le secrétaire général de la préfecture de Gironde, Maurice Papon, à appliquer la politique de l’occupant (dont la déportation de centaines de Juifs).

L’entente serait elle aussi cordiale avec des Coréens, des Russes ou des Américains ? Ceux-ci pourront en tous cas trouver des dizaines de restaurants servant des burgers (depuis cet article, une nouvelle adresse s’est ouverte toutes les 457 minutes). Et on sert aussi de succulents bibimbaps à Bordeaux.

8 – On sait résister

OK, malgré ses 40 mois de prison après la guerre et sa condamnation à 10 ans d’indignité nationale, Adrien Marquet a soutenu en 1953 une liste qui a fait 29% contre Jacques Chaban-Delmas. Mais cette figure de la résistance est finalement réélue au Palais Rohan, qu’elle ne quittera pas jusqu’en 1995. Et Bordeaux s’est libérée d’elle même (enfin, grâce aux FFI) du joug allemand. Être Girondin, c’est forcément une garantie d’indépendance, voire d’insoumission.

9 – On a de quoi voir venir

Si la métropole bordelaise n’a qu’une journée d’autosuffisance alimentaire, elle a encore une ceinture verte et quelques ceps de vigne du côté de Pessac qu’il suffirait d’arracher pour faire pousser du rutabaga ou du topinambour, de vrais aliments pour tenir un siège.

Côté énergie, entre le solaire, l’hydrolien, la géothermie, les déchets verts, on pourra sans souci se passer du nucléaire, du charbon et du pétrole.

10 – On sait rebondir

Battu à la primaire, Alain Juppé citait « Les Vertus de l’échec », de Charles Pépin, et entretient le suspense sur une possible nouvelle candidature en 2020. Les Bordelais cultivent les exploits européens des Girondins, même si leurs footballeurs n’ont gagné aucune compétition continentale. Bref, on sait prendre la défaite avec philosophie. Idéal après une bonne guerre.


#atomic

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