Cela ne doit pas être rigolo tous les jours d’être préfet. Il y a quelques mois, le représentant de l’Etat dans la région Nouvelle-Aquitaine, Pierre Dartout, démontrait l’importance des emplois aidés pour les personnes qui, malgré la reprise économique (rayez les mentions inutiles : déjà là/frémissante/imminente), restent loin de l’emploi, comme les jeunes non qualifiés ou les seniors.
Un changement de majorité plus tard, le même préfet se doit de défendre le choix du gouvernement de diminuer les emplois aidés. Ce jeudi lors d’un point presse, Pierre Dartout renvoie ainsi aux analyses de la Cour des comptes, qui critique leur « coût important par rapport à l’insertion des personnes » concernées. Et justifie la réduction de la voilure par le dynamisme économique (« seulement » 9,5% de chômage en Gironde, en deça de la moyenne nationale).
Combien de personnes sont aujourd’hui concernées dans la région ? Le préfet est pour l’heure incapable de donner un chiffre précis, outre celui des CAE (contrat d’accompagnement dans l’emploi, qui concerne le secteur non marchand) : un peu plus de 20000 ont été budgétés en Nouvelle-Aquitaine en 2017, et 16000 ont effectivement été accordés ou renouvelés.
Des priorités
Tous ne disparaitront pas. Pierre Dartout promet « une évaluation des besoins » correspondant aux priorités définies par l’Etat : l’accompagnement des élèves handicapés dans l’éducation nationale, celui des personnes relevant du RSA dans le cadre des conventions entre l’Etat et les conseils départementaux, le « secteur de l’urgence sanitaire et sociale » (Banques alimentaire, Restos du cœur…), et les collectivités rurales en difficultés financières.
En fonction de cette évaluation, qui se déroulera dans les semaines à venir, « nous verrons quelles sont les marges de manœuvre », poursuit le préfet de Nouvelle-Aquitaine. Certains contrats pourraient aussi être préservés moyennant une baisse de leur durée du contrat ou de leur taux de subvention, indique-t-il.
Par exemple, des emplois de vie scolaire (les EVS, qui représentent 395 contrats supprimés en Gironde en cette rentrée), qui manifestaient ce mercredi à Bordeaux, pourraient donc être sauvés, mais pas tous.
« Pour les personnes dont le contrat n’est pas renouvelé, il faudra qu’avec Pole emploi et l’ensemble des autres partenaires on puisse trouver des solutions individuelles adaptées, répond Pierre Dartout. Pour les plus jeunes, cela pourra être de proposer une formation, un apprentissage, ou un service civique… »
Bon vent à eux.
Chargement des commentaires…