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Le FAB va faire fi des frontières

Le festival international des arts de Bordeaux Métropole commence ce jeudi. Jusqu’au 25 octobre, le FAB fera une large part aux créations – 27 sur les 30 spectacles au programme -, dont 12 premières mondiales ou françaises. Avec pour thématique « Paysages aux frontières », les œuvres au programme promettent de combiner audaces formelles et contenus percutants.

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Le FAB va faire fi des frontières

Un festival à tête chercheuse. Avec 27 créations à l’affiche de cette deuxième édition, dont 12 premières et 7 créations in situ, le FAB veut poursuivre la mission qu’il s’est fixé : donner « à voir, à entendre et sentir les agitations contemporaines », inviter « à penser autrement depuis ici en regardant là-bas », selon sa directrice Sylvie Violan.

Car tout en donnant une large place à la création locale – un tiers de spectacles proposés par des compagnies régionales, dont Haskell Junction ou The Jokers -, celui-ci se revendique éminemment cosmopolite, dans l’origine des compagnies invitées, comme dans la thématique abordée : les frontières. « Celles, internationales, devenues murs, devenues
danger, devenues cimetière et celles plus locales, devenues barrières sociales, économiques et culturelles », indique Sylvie Violan :

« La question de l’hécatombe des réfugiés à nos frontières est au cœur des préoccupations des artistes. Mais ils posent aussi la question des frontières entre la fiction et la réalité ».

Et de la meilleure manière de les dynamiter, en commençant par le mélange les genres (théâtre, débats, danse, documentaires, cirque, randonnées…).

Hospitalités est ainsi né de la proposition faite par le metteur en scène suisse Massimo Furlan à la mairie de La Bastide-Clairence, au Pays Basque : annoncer l’ouverture d’un centre d’hébergement de migrants pour faire baisser le prix des logements, devenus trop élevés pour les jeunes de la commune… Mais la farce, d’une féroce actualité, interprétée par de vrais villageois, a été prise au pied de la lettre par l’ancien maire et un collectif d’habitants, qui ont décidé d’accueillir des réfugiés.

Forum et objets

Faire œuvre politique, c’est l’ambition de Yan Duyvendak. Dans Actions, de véritables demandeurs d’asile  racontent leurs conditions de vie et d’accueil en France et en Europe, et en débattent avec des politiques, des militants, des journalistes, et le public. Du théâtre forum, mais du théâtre quand même, promet Sylvie Violan, soulignant que des conférences participatives, les FABlabla, sont aussi au programme.

Sur un thème similaire, Birdie est au contraire du théâtre d’objet : l’Agrupacion Señor Serrano propose « une performance multimédia avec de la vidéo en direct, Les Oiseaux de Hitchcock revisités, une migration de 2 000 miniatures d’animaux et trois interprètes manipulant ce monde en désordre avec humour, engagement et humanité ».

Birdie (Ariane Cuminale/DR)

« Un spectacle assez extraordinaire », d’après Sylvie Violan, qui recommande aussi la chorégraphie de l’artiste israélien Arkadi Zaides, inspirée par le projet Talos de protection robotisé des frontières, porté par l’Union européenne.

Des créations explorent d’autres frontières, comme celle établie autour de la zone contaminée de Tchernobyl, avec une pièce documentaire, Zvizdal, sur un couple d’octogénaire qui a préféré rester y vivre. La pièce Nous/Eux (Wij/Zij) s’intéresse quant elle des représentations :

« Deux enfants racontent ce qu’ils ont vécu lors de la prise d’otages d’écoliers à Beslan, en Russie en 2004, explique Sylvie Violan. Mais ils le font en rendant cette tragédie ludique, et en imaginant trois fins possibles – à l’américaine, à l’européenne et à l’asiatique ! C’est du théâtre jeune public, que les enfants vivent à fond. »

QG festif au Hangar 27

Les frontières de la métropole seront pour leurs parts explorées avec les Bal(l)ades aux confins, du plasticien belge Grégory Edelein, une randonnée participative dans trois coins de la métropole (Ambès, Villenave d’Ornon et Saint-Médard-en-Jalles). Ou encore à travers Far Ouest, de l’Opéra Pagaï, déjà présenté en 2013 et repris dans une version augmentée, pour s’interroger sur l’urbanisation galopante de la ville et ses effets sur les habitants.

Bal(l)ades aux confins (DR)

Plusieurs spectacles vont ainsi investir l’espace public, à commencer par l’évènement d’ouverture du FAB : la performance Traversées de la compagnie Volubilis (jeudi 5 octobre à 19h15 place du Palais Rohan), suivie d’ « El Plastico Con Que Vivimos » du collectif madrilène Luzinterruptus – illumination des sacs recouvrant la façade de l’ancien Virgin Megastore place Gambetta. Mais aussi un flashmob, ou encore les « installations de feu » par Carabosse aux Bassins à flot le 21 octobre. C’est dans ce quartier, au Hangar 27, que va s’installer le QG artistique et festif du FAB, piloté avec l’Iboat.


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