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Université Bordeaux-Montaigne : un blocage au nom de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles

La décision de bloquer une partie du campus jusqu’à jeudi a été votée en assemblée générale ce mardi 26 mars, alors que se déroule une semaine d’élections. Les étudiants exigent de la présidence de l’Université Bordeaux-Montaigne davantage de moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

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Université Bordeaux-Montaigne : un blocage au nom de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Assemblée générale à la mi-journée (LA/Rue89 Bordeaux)

C’est leur « dernier recours » pour faire réagir la présidence de l’Université Bordeaux-Montaigne. Indépendamment de syndicats et d’organisations, plus de 200 étudiants et étudiantes se sont réunis dans l’amphithéâtre Sirot, sur le campus de Pessac, pour une assemblée générale.

Un blocus d’une partie de l’université et de la Maison des Arts a été voté jusqu’à jeudi. Il intervient en pleine semaine des élections aux conseils centraux. Ces dernières concernent le renouvellement d’instances telles que le Conseil d’administration (CA) et la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU).

Contexte d’élections

Le blocage exige une meilleure prise en charge des violences sexistes et sexuelles (VSS) dans l’établissement, où des affaires ont secoué le département de philosophie à l’automne dernier.

À la suite d’une plainte déposée en juillet 2023 par la philosophe Barbara Stiegler, une information judiciaire pour viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel a été ouverte par le parquet de Bordeaux en février dernier. L’agresseur présumé, Valéry Laurand, ancien vice-président de l’université, a été suspendu pendant un an de ses fonctions d’enseignant à la suite d’une commission disciplinaire. Une sanction jugée « clémente » par des associations féministes, alors même qu’une dizaine d’étudiantes ont témoigné contre ce même professeur.

Prise en considération

Ce mardi, lors de l’assemblée générale, Clémence Delfaud, secrétaire générale de l’UNEF a exigé l’indépendance de la cellule de signalement vis-à-vis de la présidence pour « protéger les victimes » et demandé de « débloquer plus de moyens financiers ». Une étudiante, victime de violences sexuelles signalées auprès de la cellule, s’est exprimée devant l’amphithéâtre :

« Nous sommes en octobre et je n’ai aucune nouvelle. Je suis toujours obligée de demander de changer de classe de TD, pour ne pas être dans la même classe que l’homme qui m’a agressée. »

Le département de philosophie n’est pas le seul concerné par des cas de VSS. À la rentrée dernière, un collectif d’étudiants et d’étudiantes en archéologie avait alerté la présidence sur les agissements d’un professeur.

« Le blocage doit être reconduit jusqu’à la réaction de l’université, nous voulons une prise en considération des témoignages des victimes », explique Aïna, une étudiante.

Vendredi 29 mars, à l’issue des résultats des élections, une nouvelle assemblée générale doit se tenir. Un rassemblement devant le bureau de la présidence pourrait être à l’ordre du jour.


#violences sexuelles

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