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Chalmers : l’aigle de l’Union qui domine la touche

Le troisième ligne néo-zélandais de l’UBB est le meilleur preneur de ballons en touche du Top 14.

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Chalmers : l’aigle de l’Union qui domine la touche

Hugh Chalmers, le troisième ligne aile de l'Union, ici contre le Stade toulousain (photo Michel Capistra/UBB)
Hugh Chalmers, le troisième ligne aile de l’Union, ici contre le Stade toulousain (photo Michel Campistrau/UBB)

L’UBB a son surfer, Blair Connor. Son filou magnifique, Heini Adams. Son seigneur, Matthew Clarkin. Elle possède un autre joueur pas tout à fait comme les autres : Hugh Chalmers. Un rapace de la plus haute espèce, un milan noir, un circaète Jean-le-blanc, un aigle royal. Choisissez celui que vous voulez !

Regardez-le saisir la gonfle lors d’une touche. Il se déploie à une hauteur inouïe, avec une telle légèreté, capte sa proie et l’adresse à son filou de neuf. La touche, c’est du très grand art, une chorégraphie à nulle autre pareille, une geste sublime lorsqu’elle est parfaitement exécutée. Elle a trouvé en Chalmers son Nijinski.

Ceux qui craignaient que Purll n’ait pas de successeur en sont pour leur compte. Chalmers est l’un des plus prolifiques pourvoyeurs de balle en touche du Top 14. Un chapardeur de ballons hors-pair. Un voleur de haute lignée. Un aigle vous dis-je.

Mais, il ne se contente pas d’être maître de ballet, c’est aussi un troisième ligne de devoir, dur au mal, un redoutable plaqueur, un adepte du soutien permanent. Il est partout où il faut Chalmers, au four et au moulin, dans les grands espaces.

Pourtant, il n’est pas si taillé que cela ce grand échalas aux allures christiques. Le cheveux long, la barbe désordonnée et fournie, il oppose aux standards du beau gosse bien comme il faut, l’allure un peu dégingandée du hippie. On l’imagine en des temps révolus, qui à Woodstock, qui sur l’île de Man. Franchement, ce n’est pas pour nous déplaire. Il n’y a rien de plus ennuyeux que la norme. Chalmers tord le cou à bien des clichés, grâce lui en soit rendue.

Il importe sans doute peu à Chalmers de ressembler à tout un chacun. Il veille à être lui-même, avec infiniment d’humilité. C’est tout sauf un narcissique à l’ego bien trempé. Sur le terrain, son identité est au service exclusif du jeu, c’est-à-dire des autres. Un altruiste, comme seul le rugby sait en proposer.

Chalmers est natif de Rawene, un petit village côtier du Northland. Il commence le rugby à 4 ans, interrompt, en bon rebelle, sa scolarité à 16. Passionné d’histoire, il obtient son diplôme de journaliste à 17 ans, et officie à The Aucklander. Les London Irish lui font les yeux doux mais ont le portefeuille maigre. Retour en Nouvelle-Zélande. Il évolue chez les Stains, en championnat régional. Puis, c’est le départ à Montluçon, Bobigny où il entend rester si l’équipe monte en Pro D2. Par bonheur, elle échoue.

En 2008, Laurent Marti le convainc de rejoindre l’UBB. Chalmers est l’un des trois « ancêtres » de l’Union.

Hugh Chalmers appartient à cette tradition de troisièmes lignes intelligents, comme Jean Bouilhou, qui compensent leur manque de puissance par une lecture du jeu hors-pair. Un joueur atypique, racé, fin, élégant. Une star comme on les aime, sans tambour ni trompette.


#Hugh Chalmers

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