Média local avec zéro milliardaire dedans

Bluecub doit modifier sa publicité vantant une auto écolo

Le jury de déontologie publicitaire estime que Bluecub ne pouvait qualifier d’écologiques ses voitures fonctionnant à l’électricité d’origine nucléaire. Il demande à la société d’autos en libre service de retirer ses publicités diffusées sur son site internet. Le groupe Bolloré va s’exécuter, en attendant une certification « énergie renouvelable » d’EDF.

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Bluecub doit modifier sa publicité vantant une auto écolo

La BlueCub branchée sur sa borne de recharge (Wikipedia)
La BlueCub branchée sur sa borne de recharge (Wikipedia)

Le jury de déontologie publicitaire, instance de contrôle des annonceurs, a jugé « fondée » la plainte de l’Observatoire du nucléaire, dans son délibéré du 14 mars rendu public ce mercredi :

« Le Jury constate que la publicité litigieuse fait état du caractère “écologique” du service promu, sans le moindre élément de relativisation ou de comparaison. Les précisions qu’elle comporte quant à l’absence de bruit, d’odeur et d’émission de dioxyde de carbone ne permettent pas, à elles seules, de qualifier le service d’“écologique”, alors que l’utilisation des véhicules électriques, si elle apparaît moins polluante que celle de véhicules conventionnels, l’est davantage que d’autres modes de transport compte tenu notamment des sources d’énergie nécessaires à leur fonctionnement. »

En clair : la Bluecub du groupe Bolloré, qui roulent avec de l’électricité à 80% d’origine nucléaire, ne peut être considérée comme plus écologique que le vélo, la marche à pied, les transports en commun…

Dans ces conditions, poursuit le jury, « la publicité de la société Bluecub méconnaît le point 6/3 de la Recommandation “Développement durable” de l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité ) ». Selon celle-ci, « dans le cas où il serait impossible de justifier des formulations globales (ex : écologique, vert, éthique, responsable, préserver, équitable, durable…), la publicité doit les relativiser en utilisant des formulations telles que “contribue à” ».

Le jury de déontologie publicitaire demande donc à l’ARPP « de prendre toutes mesures de nature à assurer le non renouvellement de la diffusion de cette publicité ».

« Après avoir contraint Renault, Peugeot, Nissan, Mitsubishi, Opel et Bolloré de rectifier les publicités pour leurs modèles électriques respectifs, c’est-à-dire à retirer les mentions “véhicule propre”, “voiture verte”, “automobile écologique”, l’Observatoire du nucléaire vient de remporter une nouvelle victoire », se réjouit dans un communiqué l’association, présidée par le militant anti-nucléaire girondin Stéphane Lhomme.

Jointe par Rue89 Bordeaux, Julien Varin, responsable communication de Bluecub, indique que la société va se conformer à cette décision, « du moins jusqu’à la signature dans les prochains mois avec EDF d’une certification “énergie renouvelable”, garantissant une recharge des véhicules par de l’électricité d’origine non nucléaire ou thermique ». Une certification déjà obtenue par Bolloré pour Autolib à Paris, également avec EDF, et à Lyon avec la CNR (compagnie nationale du Rhône).

Julien Varin juge par ailleurs anecdotique ce débat sur l’origine nucléaire de l’électricité :

« Le cœur du sujet, c’est comment on donne accès à des véhicules électriques pas chers pour dépolluer nos villes. En cas de pic de pollution, nos voitures peuvent rouler sans émettre de particules fines. Et les études montrent que chaque véhicule en autopartage enlève 7 véhicules thermiques au bout de 4 ans. »

Sans compter bien sûr le pari industriel à 2 milliards d’euros du groupe Bolloré, qui ne peut se permettre toute mauvaise publicité.


#bluecub

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