« Les Combattants » de Thomas Cailley à la Quinzaine des réalisateurs, « Le challat de Tunis » de Kaouther Ben Hania à la selection de L’Acid, « Les fleuves m’ont laissée descendre où je voulais » de Laurie Lassalle à La Semaine de la Critique, trois des films que vous avez soutenus sont en compétition à Cannes. Quand l’avez-vous appris ?
On l’a su il y a environ un mois de façon totalement confidentielle quelques jours avant la conférence de presse. On devait s’efforcer d’être muets comme des carpes alors qu’on était fiers comme des paons ! En plus, être informés par les productions revêt de l’importance qu’on nous accorde. Nous ne sommes pas les passagers clandestins des génériques des films. Les équipes de films nous considèrent comme des partenaires à part entière et nous le montrent.
Comment ont-ils été sélectionnés ?
À chaque trimestre, nous organisons une session d’examen des projets. Ceux-ci sont présélectionnés au 1er tour par un comité de lecture avec des professionnels, puis par un comité d’expert avec un entretien des candidats. Nous recevons environ 60 projets par trimestre, 15 sont retenus par le comité de lecture et 3 ou 4 bénéficieront d’une aide de la Région dont un ou deux pour la production.
L’aide moyenne pour chaque long-métrage est d’environ 190 000 euros. Trois films à Cannes cette année, cinq l’année derniere, ces résultats préfigurent de la qualité de nos lecteurs et notre positionnement en tant que boussole pour la politique regionale.
Quel sera le rôle d’Ecla à Cannes ?
Cannes est une période extraordinairement chargée. C’est un grand barnum où les sollicitations sont permanentes. Nous y sommes présents comme nous sommes présents aux Festival International du Court Métrage à Clermond-Ferrand, aux États Généraux du Film Documentaire de Lussas, aux FIPA de Biarritz. Bref, partout où nous trouverons des gens qui ont besoin de nous.
Nous rencontrons des producteurs qui souhaitent nous présenter leurs projets et vérifier la compatibilité avec d’autres aides comme celle du CNC.
Aujourd’hui, suite à la réussite du projet mené avec Dublin Films et Abel Ferrara, nous souhaitons nous orienter plus sur l’international. La Région s’est longtemps appuyée sur la territorialisation du tournage mais il est temps d’informer les cinémas du monde que l’Aquitaine est à leur côté. Nous vivons une période difficile pour le financement des films cependant des territoires maintiennent leur implication dans le cinéma.
Justement, quelle est l’implication de la région Aquitaine dans la production cinématographique ?
Depuis plusieurs années, la région s’est engagée dans une politique volontariste de soutien à la création. L’aide à l’écriture, déterminante pour des auteurs, permet de consolider les dossiers de subventions.
Aujourd’hui, l’Aquitaine est devenue une terre d’élection du cinéma d’auteur. On ne vient pas ici par hasard. Il y a des éléments naturels certes et surtout une grande politique du Conseil régional à l’égard du cinéma d’auteur. Les subventions publiques sont indispensables pour ces films à petit budget.
D’autre part, l’Aquitaine a développé une aide aux entreprises qui a permis de régénérer le paysage audiovisuel avec l’implantation de société de production comme Dublin films, Sister production…
En quoi Ecla y contribue ?
En cinq ans d’existence, Ecla a développé un écosystème cohérent à toutes les étapes de la création à travers l’aide aux œuvres, l’aide aux entreprises (sociétés de production) et l’aide aux télédiffuseurs (partenariat avec TV7). Nous agissons comme un poisson pilote des professionnels vers les intsitutions et vice-versa en faisans l’interface avec les collectivités (région, département).
En tant que compagnon de route du cinéma et des métiers du cinéma, nous remplissons une misison d’aide et de conseils. C’est ce qu’on peut appeler une industrie du prototype. Nous portons la plus grande attention aux œuvres qu’on contribue à faire émerger. Par exemple, en familiarisant les salles de cinema avec les futurs films, en collaborant à des fasicules destinés au public ou à de petites tournées pour certains films qui n’ont pas rencontré un grand succès à leur sortie en salle.
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