Il y a, dans l’édition de « An inland voyage » que j’ai entrepris de relire et dont j’ai fait mention dans mon précédent billet, trois préambules.
Le premier, est signé F.V.de G.S. (Fanny Van de Grift Stevenson). L’épouse de Robert-Louis s’y montre curieusement distante, comme si elle parlait d’un homme qui déjà ne lui appartenait plus – et sans doute était-il déjà mort au moment de la rédaction –, semblant surtout animée par le souci d’ajuster le pli et de chasser quelque poussière au revers du costume de gloire. Mais le masque est mal attaché. L’émotion filtre entre les lignes. Comme filtre, dans le texte qu’elle présente, le désir croissant, l’impatience de moins en moins contenue, de retrouver l’être aimé, tout juste rencontré : elle-même.
La deuxième préface est la facétie élaborée d’un jeune homme au seuil de son immense et salvateur succès. Qui le soupçonne, l’entrevoit mais qui, ne pouvant en être sûr, s’amuse avec l’hypothèse du désastre.
La dernière introduction est une dédicace à son compagnon de route, le baronnet sir Walter Simpson que Fanny décrit comme « un homme réservé, précautionneux qui n’arrêtait aucune décision avant que la question n’eut été soigneusement examinée sous toutes ses faces. D’une scrupuleuse intégrité il jugeait les autres avec une extraordinaire bienveillance. » Avec cette précision étrange : « Il va sans dire que cette indulgence à l’égard des fautes d’autrui touchait presque aux bornes du cynisme. » Puis cette conclusion, adoucissant le croquis : « C’était un ami fidèle, et il possédait ces rares qualités qui font d’un homme un compagnon enviable. » Celui, précisément, que je recherche aujourd’hui.
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« Stevenson en kayak »
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