Il faudra bien que je quitte un jour le ressassement des préfaces et des annexes pour me lancer dans la viande du récit, le savon du voyage. Mais quelque chose, comme une inavouable superstition, me retient. Comme si relire le texte de Stevenson devait encore conduire à quelque atermoiement.
Je me suis bien aventuré, ce matin, dans le premier chapitre d’ « An inland voyage », ainsi que dans le petit commentaire que j’en avais fait en octobre dernier, trois semaines après avoir décidé de reporter une première fois mon départ, mais à la façon d’un bref plongeon dans l’eau glacée – surtout pressé de revenir au réconfort de la berge, à l’amont. Est-ce un effet de mon séjour prolongé dans la solitude boisée du chalet Mauriac, à Saint-Symphorien, Gironde, France ? J’ai, pendant cette incursion éclair entre Antwerp et Boom, évacué toutes les informations relatives à la navigation pour me concentrer sur la rêverie hamadryadique et les sous-entendus amoureux du jeune écossais.
Vite ébroué, je me tourne donc, une fois de plus, vers la dédicace à Walter Simpson, compagnon de route paré, pour l’occasion, de toutes les vertus. Mais cette fois, disons-le, avec un plaisir restauré : Je peux à nouveau glisser un nom amical en lieu et place de celui du baronnet ! Celui de Jean-Marie Huron, photographe à l’agence Signatures, résident marseillais et kayakiste expérimenté.
Selon mes propres auspices, si je ne provoque pas trop le sort, nous devrions nous retrouver le huit septembre prochain, sur les quai d’Anvers. Dans deux semaines.
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avec La Machine à Lire
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« Stevenson en kayak »
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