Média local avec zéro milliardaire dedans

Bordeaux, capitale du partage ? Un sou n’est pas un sou (4/4)

Les échanges de services, plus que les échanges payants, prennent dans notre dernier volet un sens différent et bien plus fort. Comment vivre dans un monde sans un sou ? Voilà la réponse.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Bordeaux, capitale du partage ? Un sou n’est pas un sou (4/4)

Le jardinage, un des services les plus proposés (DR)
Le jardinage, un des services les plus proposés (DR)

Troquer une heure de cours d’anglais contre la réparation de son robinet, ou un gâteau maison contre une session DJ, c’est le principe des SEL (systèmes d’échanges locaux). Ceux-ci fonctionnent parfois avec une monnaie, locale elle aussi, qui matérialise ces échanges. La bordelaise Krista Vandermeulen veut globaliser ce principe :

« La plateforme Scoovie va au delà des SEL car elle marche pour toute la France et la Belgique. L’avantage est qu’on n’est pas dans le donnant-donnant bilatéral, mais dans l’échange multilatéral. Ce n’est pas parce que je vais donner un cours de néerlandais à une personne que celle-ci va devoir me tailler ma haie. »

T’as pas 1 minute ?

Les abonnés peuvent convertir leurs actions en Scoovies (un Scoovie=1 minute), utilisable n’importe ensuite n’importe comment sur la plateforme.

« Aujourd’hui 400 personnes sont inscrites, surtout des Bordelais, ce qui est très encourageant car on n’a pas fait de publicité ni de marketing. Je le conçois comme un test grandeur nature. Mais je m’y consacre seule à plein temps depuis deux ans, alors que ça ne me rapporte rien et qu’il faudrait une dizaine de personnes pour le développer comme je l’entends. Je suis donc en train de préparer des dossiers pour des fonds d’investissements et des business angels, et des présentations prévues prochainement. »

Pour autant, Krista Vandermeulen, qui a été dans une vie précédente directrice commerciale à l’international, ne souhaite pas « marchandiser » ces échanges fondés sur la convivialité et la générosité des gens :

« C’est une chose qui m’a touché, beaucoup sont prêts à donner une Playsation dont ils ne se servent plus, ou d’organiser une soirée en anglais. Nous sommes très différents du Bon Coin, où les gens vont pour faire des affaires. »

Aussi, pas question de dissuader ces bonnes volontés, au contraire :

« Il y a actuellement un petit abonnement payant pour devenir membre de Scoovie, mais demain ce sera complètement gratuit. Car Scoovy proposera ses services à des institutions, des collectivités, des entreprises… Il y aura un tout autre modèle économique derrière. »

Une graine d’écologie

Vincent Bossuet n’a quant à lui pas l’intention de modifier le modèle d’yBeche. Cet informaticien passionné de jardinage fait en effet tourner son site web de façon totalement désintéressée. Objectif : faciliter les échanges de proximité.

« La bonne entente préside souvent aux relations entre jardiniers, qui s’échangent souvent leurs graines, par exemple. Mais ça se limite aux voisins que l’on connaît, alors qu’il peut y avoir à 200 mètres une personne avec laquelle on pourrait partager des choses sans le savoir. La géolocalisation permet de les rechercher, dans un rayon de 5 km, car on ne va pas faire 30 bornes pour un kilo de haricots verts ! »

Pour cela, yBeche regroupe des annonces de donnons.org ou du Bon Coin, qu’il s’agisse de vente, de don ou du troc, ce qui est assez peu courant. Aujourd’hui Vincent Bossuet aimerait continuer à développer le site, et aimerait aussi fédérer sur une future plateforme toutes les idées qui permettrait de faire avancer son cheval de bataille, l’écologie.


#consommation collaborative

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile