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Noël Mamère : « EELV est un syndicat d’élus »

Noël Mamère, est député-maire de Bègles, apparenté écologiste et vice-président de la Communauté urbaine de Bordeaux. Après avoir quitté l’an dernier Europe Écologie-Les Verts, il décoche quelques flèches contre son ancien parti, et indique quelles devraient être les priorités au niveau national (la transition énergétique) et local, la préservation de 55000 hectares pour la nature.

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Noël Mamère : « EELV est un syndicat d’élus »

Noël Mamère, aux côtés de José Bové pour son meeting à Darwin aux élections européennes (WS/Rue89 Bordeaux)
Noël Mamère, aux côtés de José Bové lors de son meeting à Bordeaux aux élections européennes (WS/Rue89 Bordeaux)

Rue89 Bordeaux : Avant leurs journées d’été à Bordeaux, comment jugez-vous l’état du parti ?

Noël mamère : Il y a toujours beaucoup de tendances et de courants, bref rien de nouveau sous le soleil. Je trouve qu’on n’entend pas suffisamment les écologistes aujourd’hui. Or qu’on soit membre d’EELV ou d’une ONG, nous avons un combat à mener sur la question de la transition énergétique, et je suis assez pessimiste.

Ce qui est présenté par le gouvernement comme une grande loi n’en porte que le nom, et n’est pas du tout à la hauteur ni du défi, ni de ce qu’attendaient les écologistes.

Nous avons près de Bordeaux, à Blaye, une centrale très ancienne, qui a failli être victime d’un grave accident en 1999. Et ce texte capitule devant le lobby nucléaire, en indiquant que c’est EDF, et non pas l’Etat, qui pourra décider de la fermeture d’une centrale ! On ne peut pas nous dire qu’on va en même temps maintenir la production nucléaire, développer les énergies renouvelables, et réduire notre consommation énergétique, déjà 20% plus élevée que celle des Allemands.

Le problème, c’est qu’il existe deux écoles chez les écologistes : celle incarnée par Denis Baupin, le député EELV qui a travaillé sur la préparation de la loi, qui invite à regarder le verre à moitié plein. Et l’autre, dont je fais partie.

EELV a donc peu changé depuis votre départ du parti, et le départ de celui-ci du gouvernement…

Ce petit parti de 10000 adhérents est devenu un syndicat d’élus et de salariés d’élus, qui en fait plus que du mécano politicien, et est toujours dirigés par ceux que j’avais appelé la firme.

C’est un PRG Vert (Parti des radicaux de gauche, considéré comme vassal du PS, NDLR), qui a pour mot clé le pragmatisme, un euphémisme pour parler de soumission. On s’est éloignés de la réalité de la société, malgré plusieurs alertes – en 2001 j’avais écrit un texte intitulé « retrouver la société ».

Vous êtes pourtant vice-président de la CUB, en charge des 55000 hectares de nature. Voyez-vous apparaître des tensions sur les sujets touchant à l’écologie, dans la cogestion avec la nouvelle majorité de droite ?

Non, car tout était sur la table. Même si nous ne partageons pas certaines orientations, comme le report le retour en régie de la gestion de l’eau et de l’assainissement.

Sur quels dossiers planchez vous ?

Nous voulons proposer un revenu en nature. Les Français partent de moins en moins en vacances, il faut leur offrir des lieux qui leur permettent de profiter de la nature. L’exemple typique, c’est Bègles-Plage où, se retrouvent des gens de toute la CUB pour passer la journée, qui devrait être considéré comme un équipement métropolitain d’intérêt général, afin que le coût de son fonctionnement soit mutualisé, tout comme les stades, si Moga devient le centre d’entraînement de l’UBB.

Je pense également aux jardins partagés qui se développent dans l’agglomération, même si celle-ci est très en retard par rapport à Strasbourg en terme de nombre d’hectares par habitant. Nous voulons encourager ce mouvement et y inclure davantage les plus modestes, qui en sont exclus, ou s’en excluent eux-mêmes, tout en sauvant de l’urbanisation des zones naturelles. Cela passera par la signature de chartes avec les bailleurs sociaux afin que chaque nouveau programme de logements réserve du foncier pour des jardins collectifs.

Enfin, on veut favoriser l’agriculture urbaine, car la CUB n’ a que deux jours d’autosuffisance alimentaire devant elle, en encourageant l’installation d’agriculteurs et les circuits courts. Si on veut réconcilier la ville avec la nature, il faut rapprocher l’agriculteur et le consommateur.


#Bègles

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