2014, encore plus que 2013, s’annonce une année exceptionnelle pour les champignons. La saison de la cueillette arrive et, avec elle, arrivent les intoxications alimentaires et les inquiétudes des autorités sanitaires.
L’été 2014, froid et pluvieux, a donné des idées aux vacanciers privés de baignade qui se sont découvert une âme de cueilleurs de champignons. Entre le 1er juillet et le 17 août, l’Institut de veille sanitaire a répertorié 240 cas d’intoxications liés à la consommation de champignons, parmi lesquels trois cas graves et un décès, principalement en Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’idéal est évidemment de partir accompagner d’un spécialiste, mais comme ce n’est pas donné à tout le monde, voici quelques conseils qui pourraient vous éviter de vous retrouver aux urgences après une poêlée forestière.
1- Je peux cueillir des champignons partout
Faux
Contrairement à une idée répandue, la cueillette des champignons n’est pas une activité entièrement libre. En effet, les champignons appartiennent au propriétaire du terrain sur lequel ils poussent. Avant de s’aventurer sur ses terres, il faut son autorisation. Pour les forêts gérées par l’Office national des forêts (ONF), il faut l’accord du représentant.
En pratique, dans les forêts domaniales et celles gérées par l’ONF, la cueillette familiale destinée à une consommation personnelle est admise. Mais de nombreux arrêtés préfectoraux interdisent ou limitent la récolte de certains champignons.
2- L’interdiction doit être signalée par un panneau
Faux
Premièrement, la mise en place de panneaux indiquant l’interdiction de récolter n’est pas une obligation pour le propriétaire. Deuxièmement, il est tout simplement interdit de pénétrer dans une propriété privée sans y être autorisé.
3- Un cueilleur non autorisé est passible d’une amende
Vrai
Que vous soyez sur une propriété privée ou dans une forêt domaniale, si vous ramassez sans autorisation, votre acte est considéré comme un vol passible d’une amende de 150 euros, montant qui sera porté à 750 euros si votre cueillette est supérieure à cinq litres. En outre, le propriétaire peut réclamer la restitution des champignons cueillis ou exiger le versement de dommages et intérêts.
4- Je peux ramasser des champignons sur le bord de la route
Faux
Le champignon est une véritable éponge et absorbe facilement les particules nocives provenant des gaz d’échappement des véhicules à moteur ou les métaux lourds issus des rejets industriels et même de certains engrais. Il est fortement déconseillé de cueillir des champignons au bord des routes ou des zones polluantes.
5- Les champignons ne poussent qu’en automne
Faux
Les champignons aiment généralement la chaleur. Des pluies d’orages précoces à la sortie du printemps et début d’été favorisent les premiers champignons comme les bolets. Viennent ensuite les espèces automnales qui sont les plus nombreuses. Elles poussent quand les pluies deviennent abondantes et que les températures du sol et du sous-bois restent chaudes. Par contre, certaines espèces plus tardives aiment bien avoir les pieds dans l’eau.
6- Une limace sur un champignon indique qu’il est bon à manger
Faux
L’idée que les champignons dévorés par les limaces sont comestibles est totalement fausse. Les limaces, comme les larves, raffolent des bolets satanas et des amanites phalloïdes (espèces toxiques) quand on sait que seulement 50 g de cette dernière espèce constitue une dose mortelle pour l’homme.
7- Il faut couper le pied du champignon avec un couteau pour permettre une prochaine pousse
Faux
Couper le pied et laisser la base dans la terre et la recouvrir donne l’impression qu’on favorise ainsi une prochaine pousse : C’est faux. Certains le font pour ne pas donner d’indices quand à la présence de champignons ! Arracher le pied n’est pas à faire non plus. Il vaut mieux une torsion à la base du pied qui permet de détacher le champignon sans endommager le mycélium.
8- Je peux mettre tous mes champignons dans le même panier
Faux
Il est fortement déconseillé de mélanger des espèces différentes de champignons dans le même panier. Un seul champignon toxique peut contaminer toute la récolte. Il est important aussi de ne pas utiliser de poche plastique favorisant la fermentation des champignons. Il est préférable d’utiliser des paniers en osier ou en écorce de châtaignier où on aura disposé des fougères ou des feuilles. Il ne faut pas entasser les champignons les uns sur les autres.
9- Je peux acheter des champignons les yeux fermés
Faux
Méfiez-vous surtout des vendeurs au bord de la route. Il existe en effet très peu de contrôles en France sur la vente des champignons sauvages sur les étals des marchés. Les vendeurs sont tenus de présenter un document officiel, pratique très rare !
10- Un pharmacien peut me dire si mes champignons sont comestibles
Vrai
Un pharmacien ou un mycologue peut vous rassurer sur la consommation de votre cueillette à condition qu’il soit confirmé. Attention, tous les pharmaciens ne le sont pas et peuvent refuser d’examiner la cueillette ! Par contre, il est impératif de tout montrer et non pas un seul champignon même si vous pensez que tous les autres sont de la même espèce. Certaines sont tellement similaires que vous pourriez bien vous retrouver avec des espèces toxiques ou mortelles que le spécialiste n’aura pas pu vérifier. Cueillir tout le champignon, y compris le pied, facilitera son identification.
11- Je peux tout manger dans un champignon comestible
Vrai
Dans les champignons comestibles, tout est bon. Il est recommandé d’éviter les parties qui sont attaquées par les vers dans les cèpes et de jeter leurs pieds quand ils sont trop fibreux.
12- Un empoisonnement par ingestion de champignons se manifeste vite, sinon tout va bien
Faux
Le délai d’incubation d’une intoxication est très important à considérer. Dans certains cas, plus les symptômes se manifestent rapidement et moins il y a lieu de s’inquiéter. Par contre, l’intoxication est à prendre très au sérieux quand elle se manifeste plus de 6 heures après. Dans tous les cas, appeler le Centre antipoison.
Liens utiles
Le site des forestiers privés
La législation relative aux champignons sur le site de la gendarmerie nationale
Le site du Centre antipoison à Bordeaux – tél : 05 56 96 40 80
Chargement des commentaires…