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Contre Ebola, le CHU de Bordeaux est paré

Si aucun cas n’a été pour l’heure été diagnostiqué en France, les moyens vont être renforcés au CHU de Bordeaux, établissement référence du sud ouest de la France, pour pouvoir soigner un malade porteur du virus Ebola.

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Contre Ebola, le CHU de Bordeaux est paré

Interventions de médecins en Sierra Leone, épicentre du virus Ebola (Photo Commission européenne/flickr/CC)
Interventions de médecins en Sierra Leone, épicentre du virus Ebola (Photo Commission européenne/flickr/CC)

Du fait « des relations historiques entre la France et l’Afrique », épicentre de l’épidémie, le CHU de Bordeaux se prépare à toute éventualité, selon son directeur général Philippe Vigouroux, qui s’exprimait ce lundi devant les journalistes au Club de la presse de Bordeaux. L’hôpital de Bordeaux pourrait d’ores et déjà accueillir 8 patients, indique-t-il. En cas de détection de symptômes de la maladie (forte fièvre, vomissements…) à l’aéroport ou ailleurs, la personne infectée serait transportée jusqu’à l’hôpital Pellegrin par le SMUR (service médical d’urgence) dans un véhicule étanchéifié.

Elle serait ensuite soignée dans le service de réanimation médicale, qui dispose « des compétences moyens, notamment d’avoir une chambre assez grande pour pouvoir travailler à plusieurs autour d’une personne ». Le service de maladie tropicale du docteur Denis Malvy pourrait lui accueillir 4 personnes.

« Le personnel est rompu aux rapports avec des patients contagieux, il en reçoit toute l’année, par exemple des malades de la tuberculose », ajoute le directeur du CHU. Il signale que seuls de médecins seniors (de plus de 35 ans) seront mobilisés si un cas d’Ebola se présente à Bordeaux.

600 tenues étanches au CHU

L’hôpital va en outre accroître les moyens consacrés au traitement des malades, très infectieux – le virus pourrait se transmettre par simple contact avec des objets manipulés par un porteur. Déjà pourvu de 150 équipements de sécurité (combinaison, masques…) destinés aux personnels soignants, l’hôpital, disposera prochainement de 600 tenues étanches.

« Il faut compter 50 tenues étanches par jour, car elles doivent être jetées après chaque utilisation, souligne Philippe Vigouroux. Il peut y avoir jusqu’à trois personnes autour d’un patient, et ils ne peuvent pas rester plus de deux heures dans ces tenues étanches comme des sacs plastiques. On s’y déshydrate, c’est épuisant et stressant. »

Pour informer l’ensemble du personnel sur ces mesures, le CHU de Bordeaux a édité une plaquette. Alors qu’un syndicat d’infirmier dénonce l’ « omerta » des pouvoirs publics sur Ebola, Philippe Vigouroux en fera état ce mardi en réunion intersyndicale, puis devant le directoire, et le conseil de surveillance.

La préfecture de la région Aquitaine a par ailleurs communiqué une fiche sur la conduite à tenir dans les services accueillant du public (CUB, CAF, CPAM, aéroport, conseil général, mairies, etc.) « dans l’hypothèse de cas suspect ». En cas de doute, un numéro vert est à la disposition des personnels, le 0800 13 00 00.

Le préfet Michel Delpuech souligne toutefois que que si l’épidémie frappe l’Afrique de l’Ouest, et que quelques cas isolés se sont déclarés en Espagne ou aux Etats-Unis, la situation est « maîtrisée » en France. Il « appelle chacun à la sérénité et à la rigueur. Sérénité car le système de santé de notre pays est parfaitement préparé au risque. Rigueur dans l’application des consignes pour garantir une réponse efficace et éviter toute réaction disproportionnée et infondée ».


#CHU de Bordeaux

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