Hier, le tribunal administratif de Bordeaux annulé les déclarations d’utilité publique (D.U.P.) du tram-train du Médoc et de la ligne D du tram signées par la Cub. Trans’Cub, Aquitaine Alternatives et le Comité de Caudéran, associations engagées contre ce projet, avaient invoqué l’insuffisance de l’évaluation socio-économique n’ayant pas permis au public d’apprécier l’utilité publique du projet. Ces associations ont gagné contre les Médocains sans jamais avoir essayé de les rencontrer !
Des moyens de transports indispensables pour le Médoc
Chaque jour, des milliers de Médocains quittent la presqu’île où les logements sont moins chers mais où les emplois sont rares pour aller travailler sur l’agglomération bordelaise. A Blanquefort et au Taillan, les embouteillages sont croissants et vont nourrir quotidiennement la congestion de la rocade.
Pendant plus de 15 ans, les écologistes médocains ont lutté contre le contournement autoroutier de Bordeaux et la pauvreté des infrastructures de transports sur la presqu’île. Dans le cadre associatif ou lors des élections, nous avons toujours présenté le développement des transports en commun comme incontournables. EELV Médoc milite évidemment pour une politique ambitieuse où les transports de masse, en site propre, sont complétés par des réseaux locaux interconnectés, des pistes cyclables, des parkings relais et des aires de covoiturage.
La ligne D et le tram-train sont indispensables pour le Médoc ! Ce sont des infrastructures nécessaires mais pas suffisantes. Elles doivent être le point de départ d’une réorganisation totale des transports privilégiant le rail à la route par le rabattement systématique du trafic vers les hubs stratégiques de Blanquefort, du Taillan mais aussi Parempuyre, Ludon, Macau, Margaux, Pauillac, Lesparre… Sans oublier le lien à renforcer avec le bac à Lamarque et au Verdon !
Une demande qui augmente face à un trafic croissant
Cependant, il faut reconnaître que leur mise en service améliorerait grandement le quotidien des habitants de Blanquefort, d’Eysines et de Bruges mais également des travailleurs, des étudiants et de l’ensemble du Médoc qui verrait ses échanges avec la métropole facilités. En particulier, le développement du tourisme et des activités de loisir, encouragées par la création du Parc Naturel Régional, exige le désenclavement grâce à des transports en commun denses et adaptés. Bien entendu, les aménagements futurs devront faire l’objet d’une large concertation auprès de tous les Médocains.
Il est urgent d’agir car la « demande » augmente : sur toutes les lignes du réseau Trans’Gironde, le trafic a augmenté d’au moins 200% en 2014 ; malgré un service de piètre qualité, les usagers du TER sont chaque année plus nombreux ; les embouteillages et une durée de trajet excessive (parfois plus d’une heure entre Blanquefort et Bordeaux) ne découragent pas tous ceux qui utilisent le réseau TBC pour éviter de prendre leur voiture… La densification de la population dans le sud-Médoc et la crise économique persistante aggraveront encore la situation !
Pour le confort de l’hyper-centre de Bordeaux uniquement !
Trans’Cub, association de Bordelais qui ne voient pas plus loin que les boulevards, uniquement intéressés par le confort de l’hyper-centre de l’agglomération, retardera certes l’arrivée du train-tram et freinera le tram D. Mais aidera-t-elle les Médocains à avoir des transports en commun cadencés, interconnectés et bon marché ?
En attendant, nous ne les avons jamais entendu demander la remise en état et le doublement de la ligne ferroviaire Bordeaux-Le Verdon ! Patrick Dufau de Lamothe, conseiller régional délégué au TER et membre éminent de Trans’Cub, n’a en particulier rien fait pour aider cet axe ferré en déshérence et dont l’état ne cesse de nous inquiéter. Bordeaux-Le Verdon subira-t-elle le sort d’Agen-Villeneuve-sur-Lot qui a été remplacée par des autocars depuis plus de trois ans ?
Une conversion écologique exemplaire
Les D.U.P. du tram-train du Médoc et de la ligne D du tram ont été annulées sous le prétexte fallacieux d’une rentabilité surestimée. Cet argument est choquant quand on parle du service public. Le rail, qu’il soit tram ou train, est la meilleure alternative aux embouteillages et à la route. A un an de la COP21, nous aurions aimé que notre région montre l’exemple de la lutte contre le réchauffement climatique !
Dès demain, EELV lancera une pétition pour la modernisation des transports en commun et multipliera les réunions publiques pour faire avancer la conversion écologique des déplacements Médocains.
En tant qu’écologiste, en tant que Médocain non-automobiliste, la question des transports en commun me tient particulièrement à cœur. C’est aussi une histoire de famille ! Mon grand-père maternel était cheminot et mon grand-père paternel était conducteur de tram à la TEOB. A la fin des années 1940, il y avait 200 km de voies de tram sur l’agglomération bordelaise, une ligne partait du cours de Tournon et rejoignait les centres de Blanquefort ou du Taillan…
Stéphane SAUBUSSE,
Secrétaire régional EELV Aquitaine,
militant actif contre le contournement autoroutier de Bordeaux,
usager quotidien du TER ou des transports Trans’Gironde et médocain depuis l’enfance.
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