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Michel Corajoud, le paysagiste des quais de Bordeaux, est mort

Le paysagiste et urbaniste Michel Corajoud, à qui la ville de Bordeaux avait confié le réaménagement des quais, est mort le matin du 29 octobre, suite à une longue maladie.

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Michel Corajoud, le paysagiste des quais de Bordeaux, est mort

Les quais, un lieu de promenade qui a réconcilié les Bordelais avec leur fleuve (WS/Rue89 Bordeaux)
Les quais, un lieu de promenade qui a réconcilié les Bordelais avec leur fleuve (WS/Rue89 Bordeaux)

Bordeaux et ses habitants lui doivent une fière chandelle : le paysagiste et urbaniste Michel Corajoud avait réussi à réconcilier les Bordelais avec la Garonne et les quais. Il est mort ce mercredi matin suite à une longue maladie.

Michel Corajoud avait réalisé un tour de magie avec la nouvelle place de la Bourse dont l’image se reflète dans un miroir d’eau de 3450 m2 créé en 2006 par le fontainier Max Llorca. Grâce à ses travaux de réaménagement effectués entre 2000 et 2008, les quais sont devenus le lieu de promenade préféré des Bordelais. Sur les quatre kilomètres de la rive gauche, cyclistes, skaters, joggeurs ou simples promeneurs, profitent d’un circuit allant du quartier Saint-Jean jusqu’au pied du pont Chaban-Delmas.

Le miroir d’eau à Bordeaux (WS/Rue89 Bordeaux)

Les Bordelais d’abord sceptiques

Avant sa réalisation, ce projet fut d’abord l’inquiétude de plusieurs Bordelais. L’idée d’un bassin de quelques centimètres de profondeur avait étonné et suscité les craintes de voir flotter des détritus dans si peu d’eau. Une fois terminé, le lieu est devenu une des places où se rendent des foules avec enthousiasme. Le miroir d’eau a aussitôt fait école en France et dans le monde jusqu’en Chine.

« Les gens l’ont adopté de façon assez phénoménale. On l’avait un peu anticipé, mais ça nous a dépassés. Ils en ont fait un lieu urbain comme il en existe peu », déclarait le paysagiste.

Les quais, jadis noirs et infréquentables, ont vu disparaître plusieurs hangars l’un après l’autre pour voir se dévoiler avec le projet de Michel Corajoud un « jardin des lumières » et des lieux où l’on se retrouve pour prendre l’air et vivre la ville au fil de l’eau.

Bordeaux a permis à l’urbaniste – formé à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris – d’accomplir un travail à la hauteur du grand prix de l’urbanisme qui lui a été décerné par le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire en 2003. Cette distinction confirme sa conception du « travail des paysagistes comme une forme introductive de l’architecture ».


#les quais de Bordeaux

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