Les syndicats ont en effet demandé – et obtenu – jeudi le report d’un comité technique sur le schéma de mutualisation, dernière étape indispensable avant délibération en conseil de Bordeaux Métropole. Une « boulette », un « bug » administratif, selon les élus du bureau de Bordeaux Métropole, qui décale de plusieurs semaines le lancement du processus, sans le remettre en question.
« Nous sommes quasi unanimement, à part l’avis négatif de Villenave d’Ornon, décidés à appliquer cette réforme, a martelé le président de Bordeaux Métropole, pleinement soutenu par son premier vice-président, le maire socialiste de Mérignac Alain Anziani. Nous avons 28 directions des achats, des ressources humaines, de l’informatique, il faut mettre en commun les moyens. On le fera dans le respect des agents mais il faut aller de l’avant ».
Quand Juppé défend les 35 heures
Sur le fond de la négociation avec les syndicats, le maire de Bordeaux maintient sa ligne : rapprocher les régimes indemnitaire – les meilleurs s’appliqueront – et le temps de travail des agents. C’est là que ça coince : les représentants des salariés de Bordeaux Métropole veulent le maintien de leur rythme plus favorable – 1547 heures par an, quand la durée légale – les 35 heures hebdomadaires –, s’élève à 1607 heures.
« J’ai dans ce dossier une position originale, celle de défenseur des 35 heures, sourit Alain Juppé. Cela représente 10 ou 12 minutes de travail en plus par jour et on va mettre sur la table certains éléments en échange, comme le nombre de jours de congés en vigueur à la mairie de Bordeaux. »
Dans un courrier adressé ce jeudi aux syndicats, le président de Bordeaux Métropole fait en outre valoir qu’il a accédé à plusieurs demandes, comme la non-régression des postes et l’accès à une mutuelle santé pour tous les agents. A l’arrivée, le coût de la mutualisation des services s’élève à près de 3 millions d’euros, plus de 1000 euros par agent transféré des communes à la métropole – ils seront 2100 dans ce cas lors de la première vague, dont 1400 provenant de la Ville de Bordeaux.
« Il faut compenser ce coût par le respect du temps de travail. Si la mutualisation nous oblige en plus à recruter, on va dans le mur », estime Alain Juppé.
Il aura l’occasion d’en débattre en direct avec les salariés de la Métropole et de la Ville de Bordeaux, qui ont prévu de manifester ce vendredi pendant le conseil.
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