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Fin de parcours pour les cadettes des Lionnes

Les cadettes du Stade Bordelais-ASPTT affrontaient Bayonne en quart de finale du championnat de France le week-end dernier. Récit d’une journée qui a marqué la fin du championnat pour ces Lionnes, mais promet de beaux lendemains.

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Fin de parcours pour les cadettes des Lionnes

L'équipe cadette du Stade Bordelais-ASPTT entre sur le terrain pour disputer le quart de finale contre les cadettes de Bayonne (DR)
L’équipe cadette du Stade Bordelais-ASPTT entre sur le terrain pour disputer le quart de finale contre les cadettes de Bayonne (DR)

C’est à Sainte-Eulalie en Born que les cadettes du Stade Bordelais-ASPTT (les Lionnes) disputent leur quart de finale du championnat de France. Deuxième de leur poule, derrière Périgueux pour un carton rouge récolté contre Saint-Albret, elles se sont qualifiées après une superbe fin de parcours.

Les calculs complexes et tardifs de la fédération ont déterminé leur adversaire : Bayonne. Stade bordelais-Bayonne, une affiche qui a des relents du rugby d’antan ! À la fin du XIXe siècle, c’est là que le rugby s’épanouissait dans ce Sud Ouest que l’on étire désormais jusqu’à Limoges.

Aux portes de l’équipe sénior

Cette rencontre marque la fin d’un groupe. De nombreuses joueuses vont, en effet, rejoindre l’équipe senior dès septembre. Les Maella, Chloé, Marie et quelques autres iront se frotter au monde des adultes. Dans le rugby féminin, passée 18 ans, on est senior.

Il y a trois ans, cette équipe cadette comptait une douzaine de pratiquantes au sein d’une entente comprenant le Bassin, le Médoc, Cadaujac et Libourne. On mesure le chemin parcouru.

À la qualité de jeu s’ajoute désormais la quantité. La petite poignée du début s’est étoffée. Une quarantaine de joueuses sont licenciées. Un travail de fond a été fait. Sous la houlette de Thomas et Alexis auxquels il faut ajouter Mathieu Codron.

Départ en bus pour le quart de finale

À 9 h presque pétantes, le bus démarre. Il mêle joueuses, entraîneurs (Thomas et Alex) et supporters. Après un arrêt à Marcheprime, la petite bande est complète. Direction le Born, sous le crachin et les plaisanteries de Jean-Michel. Jean-Michel est le prototype du bénévole. Il s’occupe de l’intendance, remplit les feuilles de match et distille sa bonne humeur à tout un chacun(e). C’est le père de Maella, une troisième ligne centre promise à un bel avenir. Elle est au pôle espoir de Toulouse.

Arrivée à Sainte-Eulalie. Il est onze heures. Le soleil joue au chat et la souris avec la pluie. La petite troupe s’apprête à un déjeuner frugal.

Le stade de Sainte-Eulalie sent bon le rugby des villages. Deux clubs de villes que l’on dit grandes se retrouvent ainsi sur le pré d’un terrain du Born. Les poteaux sont un peu rouillés, la tribune a de la bouteille, le stade jouxte un cimetière ceint d’un vieux mur de pierres qui ne manque pas de charmes. Le club house à été construit par le club. Une lettre de la mairie rappelle la nécessité de ne pas perturber la quiétude des riverains. Sainte-Eulalie évolue en quatrième série. Nous sommes au cœur du rugby de peu pour paraphraser Pierre Sansot. Alentour, il y a les clubs de Parentis, Mimizan, Ychoux, Labouheyre. C’est la frange landaise du comité de Côte d’Argent.

Une première mi-temps porteuse d’espoir

Il pleuviote. Le vent vient du proche océan. Le match débute à 15 h. Comme avant. Les Lionnes se préparent. Thomas et Alexis sont à pied d’œuvre. Il est 13 h. Les cloches de l’église sonnent. Les Lionnes viennent de recevoir un message de soutien avec photo de l’équipe 1 qui joue à Castres. Les Bayonnaises se sont rassemblées au centre de la pelouse. Bientôt les vestiaires, cet espace qui n’appartient qu’aux acteurs de cette après-midi débutante. Le vent s’est calmé, la pluie est intermittente, le soleil sera, peut-être, de la partie.

L’arbitre est du comité du Béarn. Il est sicilien d’origine : Cilluffo. Encore quelques minutes. L’ambiance est agréable. Sainte-Eulalie sait
recevoir. Les Lionnes entrent sur le terrain derrière leur capitaine, Célia, une joueuse intelligente, d’une rare maturité. Laure est arbitre de touche. Deux mêlées déjà. Bayonne domine légèrement. Une pénalité récompense cette suprématie. 3 à 0. Le match s’équilibre. Les lionnes égalisent par la botte de Carla, leur talentueuse demi-de-mêlée. La mi-temps approche. Les Lionnes jouent à 14 suite à un carton blanc. C’est la mi-temps. Tous les espoirs sont permis.

Fin de la saison

À la reprise, les Lionnes prennent le dessus. Elles sont à deux doigts de marquer un essai. Il n’y a pas d’arbitrage vidéo. Et pourtant, Alicia jurent ses grands dieux qu’elle avait aplati. Les Bayonnaises défendent comme des mortes de faim. Puis passent une pénalité. Et sur une longue séquence, elles franchissent la ligne de l’en-but. Avec la transformation : 13 à 3.

Les lionnes réagissent et inscrivent un bel essai par Océane la bien nommée. Sans le transformer. Il ne reste que trois minutes ! Le coup de sifflet final met un terme aux espoirs des jeunes bordelaises. Tristes, elles traînent leurs larmes sur le pré. Les Bayonnaises chantent comme savent chanter les Bayonnaises. Une bien jolie équipe, avec un encadrement de belle facture. Un peu plus joueuse, elles auront mieux négocié leurs temps forts.

Une saison prometteuse

Les lionnes applaudissent Leurs rivales d’un jour lorsqu’elles grimpent dans leur bus et leur souhaitent bonne chance en entonnant « Bayonnaises allez, allez, allez ». Ce n’est pas si fréquent et pour tout dire assez rare. Leurs éducateurs ajoutent à la technique et les exercices physiques, le savoir être. Beaucoup gagneraient à les imiter. J’ai pu constater en les suivant le long des rambardes, tout au long de l’année, qu’il y avait encore et toujours des excités de la gagne dont la bêtise le dispute à la stupidité.

Dans le bus, les parents applaudissent. Jean-Michel danse, suivi par Jessica, Laure, Manon, Maella… La vie continue. Et de belle manière. Sainte-Germaine se rapproche. Il est 19h30 quand le bus arrivé à bon port. La nuit apaisera les regrets.

Un quart de finale de championnat de France après trois ans d’existence, c’est déjà si bien. L’année prochaine, ce sera encore mieux. Les Lionnes ont tout l’avenir devant elles. La saison se prolongera par quelques matches amicaux. Histoire de ne pas se quitter et d’être encore un peu ensemble.

Dieu que ce rugby féminin apporte de fraîcheur à ce sport qui, décidément, ne sera jamais tout à fait comme les autres.


#rugby féminin

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