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L’équipe Ferret-Vinci choisie pour aménager Lescure

[Réactualisé le 3 juin à 10h55 avec réaction de l’association des Riverains de Lescure] La ville de Bordeaux a désigné l’équipe de l’architecte Pierre Ferret et du promoteur Adim, filiale de Vinci, pour réhabiliter le stade Chaban-Delmas, tout en leur demandant de retravailler leur projet. Les associations de quartier s’inquiètent de l’avenir de la plaine des sports.

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L’équipe Ferret-Vinci choisie pour aménager Lescure

Alors que Chaban fait régulièrement le plein (34000 spectateurs) pour le rugby, sa jauge sera baissée à 25000 spectateurs (WS/Rue89 Bordeaux)
Alors que Chaban fait régulièrement le plein (34000 spectateurs) pour le rugby, sa jauge sera baissée à 25000 spectateurs (WS/Rue89 Bordeaux)

« Décidément, du nouveau stade à l’ancien, c’est Veni, Vidi, Vinci à Bordeaux pour les multinationales du BTP ». Les élus écologistes réagissent ainsi à la réponse faite lundi en conseil municipal à une question d’actualité sur l’appel à projets sur l’aménagement du Parc Lescure.

L’adjointe au maire en charge de l’urbanisme, Elisabeth Touton, a alors annoncé que des quatre projets en lice, c’est celui de l’architecte bordelais Pierre Ferret et du promoteur Adim, filiale du groupe Vinci, qui a été retenu pour réhabiliter le stade Chaban-Delmas. Il devance donc ses concurrents, deux autres majors du BTP (Fayat et Eiffage) et un groupement public-privé (mandataire Icade – Caisse des Dépôts et Consignations).

Le projet lauréat sera prochainement exposé aux élus bordelais, s’est engagée l’adjointe. Des détails seront donnés aux habitants le 29 juin lors d’un conseil de quartier, indique-t-on à la mairie, où l’on précise que si le choix de l’équipe est arrêté, les contours du projet ne sont pas définitifs.

« Nous leur avons donné 6 mois pour le retravailler et apporter des aménagements, parallèlement au lancement d’une concertation », indique le service communication de la Ville.

Quid de la Plaine des sports

Quels aménagements ? Mystère, mais ceux-ci pourraient concerner le nombre de logements sur le site, ne dément-on pas côté mairie.

« Par des personnes qui ont eu officieusement accès au dossier, nous avons entendu que le projet Vinci-Ferret prévoyait la construction de 400 logements, s’inquiète Jean-Louis Rosenberg,  président de l’Association des Riverains du Quartier Ornano Gaviniès (ARQOG). C’est énorme, cela voudrait dire que s’ils peuvent conserver le stade,  tout ce qui est derrière – piste d’athlétisme, terrain de jeux et des trois cours de tennis… – disparaitrait ».

Mickaël Papaxanthos, de l’association des Riverains de Lescure, est au contraire plutôt soulagé : en tant que représentant de la société civile, il a pu assister il y a un mois à une présentation détaillée des quatre projets, et celui de Pierre Ferret, était, avec celui de la CDC, le plus respectueux du site :

« Le projet de Vinci ne heurte pas fondamentalement cet espace. Je n’ai pas vu 400 logements là dedans, il fait en sorte que la densification soit pas trop importante, contrairement à ceux d’Eiffage ou de Fayat. Tous les équipements sportifs sont respectés. Bref, il est consensuel, même s’il nécessite quelques aménagements, que je ne détaillerai pas ici. Nos remarques ont été prises en considération, mais on va continuer à mettre une petite pression indirecte pour que le résultat final corresponde à nos ambitions, à travers des consignes un peu plus directives ».

L’ensemble de près de 6,8 hectares en centre ville est une vraie mine d’or pour des promoteurs. Afin de compenser les coûts de reconversion du site, l’appel à projet de juillet 2014 les autorise donc à construire dans l’un des deux virages de Chaban, ainsi que sur la Plaine des sports qui jouxte le stade.

Sur cette dernière, indique ce document, « le développement d’un programme résidentiel est tout à fait envisageable, mais sera de faible densité, de faible hauteur, à l’échelle du site et en cohérence avec les typologies d’habitat du secteur : habitat individuel groupé ou dense. »

Une jauge à 25000 places max

Seules conditions imposées : l’ouverture sur le quartier, la « valorisation des équipements sportifs de proximité » dans les aménagements futurs, la  préservation des éléments de patrimoine reconnus, notamment les tribunes du stade, et le maintien de la pratique du rugby de haut niveau, dans une jauge limitée entre 20000 et 25000 spectateurs, soit 10 à 15000 de moins qu’actuellement.

Pour plusieurs observateurs, cette forte baisse du nombre de places viserait à obliger l’Union Bordeaux-Bègles, qui tourne à 28000 spectateurs de moyenne (plus forte affluence du Top14), à jouer ses gros matchs au nouveau stade, et à rentabiliser celui-ci… Ce qui fait déjà pas mal tousser Laurent Marti, président de l’UBB.

Pierre Hurmic, conseiller municipal écologiste, s’étonne lui aussi qu’on puisse démolir des gradins alors que 12 millions d’euros ont été investis en 4 ans pour renforcer leur structure en béton fragilisée. S’il salue la volonté de concertation de la ville – 3 réunions avec les riverains ont à chaque fois attiré 200 personnes -, il espère que celle-ci pourra préserver le site :

 « Alors que nous faisons le constat d’un manque d’équipements sportifs de proximité, surtout gardons la Plaine des sports telle quelle », plaide notamment l’élu EELV.


#Adim

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