Média local avec zéro milliardaire dedans

French Tech Bordeaux, un an plus tard

Un an après l’attribution du label French Tech à la métropole bordelaise, l’écosystème entrepreneurial et numérique s’est retrouvé ce lundi à la CCI de Bordeaux pour un premier anniversaire.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

French Tech Bordeaux, un an plus tard

Le "One Year French Tech Bordeaux" a réuni 1500 participants (WS/Rue89 Bordeaux)
Le « One Year French Tech Bordeaux » a réuni 1500 participants (WS/Rue89 Bordeaux)

Agnès Grangé, la papesse de la French Tech à Bordeaux, a vite fait passer le mot en haranguant la foule :

« Je veux un tsunami de tweets avec le hashtag #1YFTBX pour dire à Emmanuel Macron et Axelle Lemaire que nous sommes là. »

Pour le premier anniversaire du label French Tech attribué à la métropole bordelaise en novembre 2014, il eut certes des tweets, quelques discours, des chiffres à l’appui, un clip vidéo corporate, des powerpoints au cordeau, et un cocktail pour arroser ce bonheur numérique… mais il faut particulièrement souligner la première partie de la soirée : la « French Tech #Talents », un rendez-vous pour connecter les startups avec « les talents qu’elles ont parfois du mal à trouver ». Une première du genre.

150 offres d’emplois… et de stages

Un peu moins de cinquante entreprises, 48 au juste, attendaient dans le grand hall de la Chambre de commerce et d’industrie avec 150 offres d’emplois et de stages sous le coude. Dès l’ouverture des portes à 18h, étudiants ou demandeurs d’emploi s’engouffrent entre les mange-debout, avec le plan de la salle à la main, espérant décrocher un entretien avec les startups qu’ils ont repérées.

Chez Jobijoba SA, on recherche presque de tout : des développeurs, des créatifs, des webmarketeurs, des consultants et des commerciaux. Autour de la table ronde et haute, un responsable par secteur accorde 5 à 10 minutes à chaque candidat, tapant la causette à la bonne franquette de manière à la fois sérieuse et informelle :

« En fait, je ne m’attendais à rien, précise Olivier Thomazo, directeur commercial de Jobijoba. Je suis plutôt agréablement surpris. Il y a des profils intéressants et assez dynamiques. »

Du côté de ConcoursMania, la file est tout aussi longue. De jeunes adultes à la recherche d’emplois, de stages ou de contrats en alternance patientent avec leurs dossiers bourrés de CV :

« Je sais qu’ils ne recherchent personne pour le poste que j’espère, avoue Élodie. Je cherche un boulot dans la communication interne ou externe. J’ai entendu parler d’eux et je tente le coup. J’ai fait le tour des stands et la plupart recherche des stagiaires. De toute façon, avec la conjoncture actuelle, il faut tout essayer. »

« Une formule sympa »

Un brin timide et d’une voix douce, la jeune blonde, 20 ans à peine, se présente à Fabien Lameyre, directeur des ressources humaines de la startup bordelaise qui vient de fêter elle aussi ses 20 ans. Élodie a fait Sup de com, a travaillé quelques mois au Canada, puis un stage au Figaro… Elle finira par laisser son CV : « c’est bon signe », ajoute-t-elle optimiste.

« Je ne m’attendais pas à toutes ces propositions de qualité, déclare Fabien Lameyre. Il y en a beaucoup qui recherchent une première expérience et il y en a qui ont envie, qui sont intéressés par cet écosystème. Nous sommes sur un tout nouveau business et c’est encourageant. La formule est sympa, conviviale et beaucoup moins cérémoniale que les forums de recrutement. J’ai déjà une dizaine de CV en moins de 40 minutes. »

Même enthousiasme chez Julien Parrou, le fondateur et PDG de ConcoursMania, venu jeter un coup d’œil après une réunion à l’étage pour préparer le voyage d’une délégation bordelaise au WAQ – Web au Québec – du 6 au 8 avril 2016 :

« Je trouve génial de voir autant de propositions. Quelqu’un qui vient spontanément, on apprécie. C’est une bonne chose. Nous avons des besoins de recrutement permanents, aussi bien techniques que commerciaux. Des besoins sur tous les profils. On ouvre des portes à des profils variés. C’est comme ça qu’on crée une bonne alchimie. »

« Aujourd’hui on va chasser en meute »

Le ton est donné. Avec cette première heure de la soirée, les porteurs de la French Tech à Bordeaux ont voulu montrer que, au bout d’un an, l’écosystème numérique a passé la vitesse supérieure et contribue au marché de l’emploi avec du concret. Ses acteurs se targuent de fédérer, de développer et de faire émerger une économie sur laquelle on peut désormais compter.

« On a dit que l’effet French Tech allait retomber, constate Thomas Baudin, directeur délégué French Tech à Bordeaux Métropole. Regardez tout ce monde. On voulait une quarantaine de sociétés, on en a eu presque 50. Il y a 400 participants de plus que l’année dernière. »

Selon la Banque publique d’investissement, 19 startups ont reçu en 2014 un montant moyen de financement de 19 500€ par projet (soit 450 000 € de soutien en tout). En 2015, du 1er janvier au 9 octobre, 29 ont été sélectionnées pour un total accordé en subvention de 671 600 €.

« Les subventions ont été un levier pour découvrir la dynamique de la French Tech, commente François Goube, PDG de la startup Cogniteev et membre du comité stratégique des entrepreneurs de French Tech Bordeaux. Le plus important est que le secteur se soit structuré : on se voit, on se parle, on s’organise. Pour être présent sur les salons, on prend un stand à plusieurs. On mutualise. Aujourd’hui on va chasser en meute. »

Une meute qui n’a pas fini de montrer ses gros bras. En témoignent les 400 inscrits pour le tout nouvel annuaire qualifié des acteurs de l’écosystème lancé lors de la soirée (bientôt en ligne) et les 1500 personnes réunies (1100 l’année dernière). Une communion entrepreneuriale que beaucoup saluent, avec les mots de Julien Parrou, comme « une chance de vivre une révolution ensemble ».


#Économie

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile