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État d’urgence : les mesures dans la métropole bordelaise

[Mis à jour à 17h15] Suite aux attaques terroristes perpétrées à Paris ce vendredi 13 novembre, le président de la République François Hollande a déclaré la fermeture des frontières et l’Etat d’urgence sur l’ensemble du territoire. Dans la métropole bordelaise, de nombreux évènements, manifestations politiques, culturelles ou sportives, sont annulés ou reportés.

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État d’urgence : les mesures dans la métropole bordelaise

Samedi 14 novembre, des fleurs déposées devant Le Carillon dans le Xe arrondissement, en hommage aux victimes après la double fusillade de vendredi (Julien Martin/L'Obs)
Samedi 14 novembre, des fleurs et des bougies devant le bar-hôtel Le Carillon dans le Xe arrondissement à Paris, théâtre de la première fusillade vers 21h20 (Julien Martin/L’Obs)

Dans sa première déclaration vendredi 13 novembre à minuit, François Hollande a annoncé la mise en place de l’état d’urgence en France. Ce dispositif donne pouvoir aux préfets de département de prendre des mesures pour assurer la sécurité sur le territoire français.

« Ne pas céder à la peur »

Lors de son point presse, le préfet de Gironde et d’Aquitaine Pierre Dartout a expliqué la portée de l’état d’urgence et les mesures qui concernent la métropole bordelaise, tout en invitant « à ne pas céder à la peur, qui est l’objectif des terroristes » :

« Il y a une distinction à faire entre les départements de l’Île-de-France et les départements de province. Les niveaux de menace n’étant pas les mêmes, il n’y aura pas les mêmes mesures. Nous avons donné des consignes aux centres commerciaux et galeries marchandes pour qu’ils instaurent des fouilles systématiques. Nous avons établi des périmètres de sécurité autour de sites sensibles mais il n’y a pas de restriction de liberté de réunions. »

Cependant, « compte tenu du deuil national », des rencontres sportives ont été annulées. Sur la demande du préfet, des rassemblements prévus l’ont été également (voir plus bas). En ce qui concerne les rassemblements spontanés de solidarité et de soutien, le préfet a déclaré :

« J’appelle à la prudence compte tenu de la nécessité des conditions de sécurité les plus optimales. »

Au niveau de la « zone de défense » qui concerne la frontière avec l’Espagne, Pierre Dartout a ajouté :

« Nous avons renforcé le niveau de surveillance des frontières et mis en place des contrôles sur les voies routières. »

Une réunion avec les élus et les maires de plusieurs villes et communes est prévue pour étudier cas par cas le déroulement des prochains événements tel que les différents marchés de Noël.

Pierre Dartout, lors de son point presse (WS/Rue89 Bordeaux)

Le point sur les événements reportés ou annulés

Outre la suspension de tous les voyages scolaires ce week-end, annoncée par le ministère de l’Education nationale, la préfecture a demandé l’annulation de plusieurs manifestations à Bordeaux. C’est le cas de la manifestation prévue samedi 14 à 15h place de la bourse pour la défense du peuple kurde, tout comme pour le rassemblement prévu samedi 14 à 14h30 place Fernand-Lafargue pour dénoncer le braconnage des espèces protégées.

Le Rocher de Palmer a décidé de reporter à une date ultérieure tous les concerts et rencontres prévus ce week-end. A Mérignac, le concert de « Au pays des matins calmes » à la Médiathèque prévu à 15h30, ainsi que le concert de « Balthazar » et « Friends of Mine » ce soir à 20h au Krakatoa sont annulés. C’est également le cas, à Bordeaux, pour les manifestations prévues dans le cadre de la Quinzaine de l’égalité, de la diversité et de la citoyenneté.

Deux importants rendez-vous sportifs ont aussi été repoussés à la demande du maire de Bordeaux : le Trophée Bompard à la patinoire de Mériadeck, et le match de coupe d’Europe de rugby qui devait opposer dimanche au stade Chaban-Delmas l’Union Bordeaux-Bègles à l’ASM Clermont-Auvergne.

Le Festival du film d’histoire de Pessac, consacré cette année au Proche-Orient et qui devait débuter ce lundi 16 novembre, est reporté, ont annoncé Franck Raynal, maire de Pessac, et Alain Rousset, président de l’association organisatrice du festival, après concertation avec le préfet.

« Pour tous, la priorité reste d’assurer la sécurité des festivaliers. Le rassemblement de publics, notamment l’accueil des scolaires et la présence de personnalités nationales et internationales invite, dans ce contexte, à la plus grande prudence », précisent-ils dans un communiqué.

Pour sa part, l’université de Bordeaux a précisé que la fermeture des universités concerne l’Île-de-France.

« Nos campus restent donc ouverts pour le moment. Les cours et examens (y compris blancs) sont pour le moment maintenus. Plus d’infos seront à venir dans la journée suite au Conseil de défense national qui précisera les consignes de sécurité dans le cadre de l’état d’urgence. »

Les réactions politiques et la campagne pour les régionales suspendue

Dans un communiqué de presse, Alain Juppé a fait savoir que :

« Les Maires de la Métropole, le conseil municipal de Bordeaux et les élus métropolitains se joignent à moi pour s’associer à la peine des familles des victimes des attentats de Paris. Ce drame endeuille notre pays tout entier et impose que nous fassions tous bloc derrière les autorités de la France. »

Les décisions prises par la préfecture seront diffusées en temps réel sur les sites de la Ville et de Bordeaux Métropole. En attendant, le maire de Bordeaux déclare qu’ « il est prudent d’éviter tout rassemblement sur la voie publique ».

De son côté, Alain Rousset (PS) a réagi sur les réseaux sociaux en annonçant la suspension de sa campagne pour les régionales 2015 « jusqu’à nouvel ordre » :

« Effroi et émoi après les attentats qui ont touché Paris et causé la mort de plusieurs dizaines de personnes. Je partage l’inquiétude des Français et la souffrance des proches des victimes. L’heure est au recueillement et au rassemblement. »

Au même moment, Virgine Calmels (LR) fait de même :

« Campagne suspendue, la place est à l’unité. Pensées aux victimes, à leurs familles, aux forces de l’ordre et aux Parisiens, à nouveau meurtris. »

Tariq Oubrou, le recteur de la mosquée de Bordeaux s’est dit « effrayé et choqué ».


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