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Jean-Claude Guillebaud, la « sentinelle du désastre »

A l’invitation de l’association Les Bruits de la rue, Jean-Claude Guillebaud a tenu une conférence au Marché des Douves : « Comment lutter contre la violence du monde ? »

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Jean-Claude Guillebaud, la « sentinelle du désastre »

Jean-Claude Guillebaud devant une salle comble (WS/Rue89 Bordeaux)
Jean-Claude Guillebaud à Bordeaux devant une salle comble (WS/Rue89 Bordeaux)

Que ça fait du bien d’entendre Jean-Claude Guillebaud par les temps qui courent ! A la fin de sa conférence sur le thème « Comment lutter contre la violence du monde ? » tenue au Marché des Douves, ils étaient nombreux a afficher un sourire d’apaisement. Avec la bienveillance de l’orateur et sa vision pleine d’espoir, comment faire autrement ?

Dans un contexte de tension politique et d’inquiétude après les attentats du 13 novembre, Jean-Claude Guillebaud (dont la conférence était prévue depuis plusieurs mois) a fait un constat « sans démagogie » de toutes les raisons d’espérer allant jusqu’à rappeler que les guerres font de moins en moins de morts depuis des siècles, prenant pour exemple les victimes de la guerre au Vietnam ; un sujet qu’il connaît bien et sur lequel une série de reportage lui a valu le prix Albert-Londres.

« Les cyniques sont des crétins »

Seul, debout, tenant un discours aux allures d’improvisation devant plus de 200 personnes, il n’était pas question non plus de faire dans l’angélisme. L’ancien journaliste de Sud Ouest et du Monde, actuellement éditorialiste au Nouvel Observateur et chroniqueur à La Vie, a une vision très lucide de la société et du monde. Il ne manque pas de rappeler l’absurdité des dirigeants va-t-en-guerre qu’ils soient de gauche ou de droite, rendant au passage hommage à la campagne contre la guerre en Irak de la France de Jacques Chirac.

Il fustige la politique « qui a abandonné les classes pauvres aux idées de l’extrême-droite ». Il s’attaque aux médias qui se nourrissent des sujets « anxiogènes » et fait l’éloge des bonnes nouvelles. Il loue le travail « des bénévoles, des anonymes, des travailleurs sociaux et des associations qui comblent le déficit de l’État à prendre soin de ses citoyens ». Il dénonce l’attitude des dirigeants politiques et économiques, qui font fi des conventions morales, avec un lapidaire « les cyniques sont des crétins ».

Appelant à une société de « sentinelles du désastre » dans un discours de plus d’une heure suivi d’un échange avec le public, l’ancien reporter de guerre, journaliste et essayiste né à Alger, auteur entre autres de « Je n’ai plus peur » et de « Un autre monde est possible », a prôné la paix sociale en ces temps où la pensée pacifiste passe pour une utopie naïve. Avec force et courage, il a pris pour son compte la citation de Jean Jaurès : « L’affirmation de la paix est le plus grand des combats. »


#Halle des Douves

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