Aller visiter la basilique San Marco ou admirer la Puerta del Sol sera plus rapide en 2016 : l’aéroport de Bordeaux ouvre au moins dix nouvelles liaisons directes vers la France et l’Europe. Berlin (Allemagne), Barcelone (Espagne) et Marseille seront assurées par EasyJet, Alicante (Espagne), Split (Croatie) et Faro (Portugais) par Volotea, Hambourg (Allemagne) par ASL Airlines et Montpellier par Chalair Aviation.
Les deux dernières compagnies ont présenté en détail leurs liaisons lors d’une conférence de presse ce jeudi à Bordeaux-Mérignac. Chalair étend sa ligne vers Brest dès le 11 janvier, avec deux à trois allers-retours quotidiens semaine, et ouvre une ligne vers Montpellier le 25 janvier avec un à deux allers-retours quotidiens en semaine. Les bus Macron n’ont qu’à bien se tenir…
« On se renforce parce qu’on estime qu’on a un bon potentiel au départ de Bordeaux, explique son dirigeant Alain Battisti. Avec Montpellier, on connecte deux grandes régions qui ne l’étaient pas. La clientèle visée est plutôt économique, aussi bien des petites structures que des grandes entreprises, dans des univers différents comme l’agroalimentaire ou les nouvelles technologies. »
Comme il s’agit essentiellement d’un marché de niche et que les vols s’effectuent sur de petits appareils de 19 places, il faut tout de même compter entre 266 euros pour un aller-retour à Brest, bagage compris, et 285 euros pour Montpellier.
ASL Airlines France (anciennement Europe Airpost), qui est arrivé en 2015 à Bordeaux avec une liaison pour Vienne, ouvre en mai 2016 une ligne pour Hambourg, avec deux allers-retours le mardi et le jeudi.
« On s’est rendu compte qu’il y avait un réel manque de de desserte pour l’Europe et l’Allemagne de l’est », explique le président de la compagnie, Jean-François Dominiak, directeur général de la compagnie.
L’aller simple, bagage inclus, pourra se faire à partir de 49 euros.
Cinquième aéroport français en terme de trafic
Avec ces ouvertures de ligne, l’aéroport espère conforter les bons chiffres de l’année 2015 : +7,6% de trafic en un an, le cap des cinq millions de passagers franchis en décembre, 12 nouvelles lignes en cinq mois, un chiffre d’affaires de plus de 65 millions d’euros, c’est le cinquième aéroport français en terme de trafic et de croissance de celui-ci.
Cette bonne santé est due en grande partie au trafic international, et aux compagnies low-cost, qui représentent la moitié des nouvelles lignes ouvertes en 2015, et 65% de la croissance. L’aéroport a d’ailleurs installé deux nouveaux points de vente dans le terminal low-cost Billi. Le hall d’enregistrement, en revanche, a toujours un look de hangar tristounet, même Jean Quatremer de Libération le dit.
Bien que le low-cost constitue le principal moteur de sa croissance, c’est sur les deux principaux halls que l’aéroport va concentrer ses efforts, avec un salon dédié à « la clientèle haute contribution » et l’étude d’une nouvelle zone commerciale entre les zones A et B.
L’aéroport devra également se préparer à l’arrivée de la concurrence que représente la LGV.
« Les modèles ont changé, explique Pascal Personne, le directeur de l’aéroport. Avant, un trajet en train de deux heures, c’était dramatique pour l’avion. Mais il faut voir les trafics et l’efficacité : le vol vers Paris fait 50 minutes. Nous avons beaucoup travaillé avec Air France pour se préparer à la LGV. »
L’aéroport devrait aussi bénéficier prochainement d’une amélioration de l’accès routier, notamment au niveau des ronds-points, et de l’amélioration de la desserte, avec l’extension du tram A et la mise en place du bus à haut niveau de service au départ de Pessac Alouette. Pas sûr cependant que l’extension des transports en commun pour accéder à l’aéroport contrebalancent son bilan carbone.
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