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Premiers pas des conseillers régionaux à Bordeaux

Ce lundi s’est tenue la première séance plénière de la nouvelle région née de la fusion entre l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-Charentes, et l’élection de son président, Alain Rousset.  Si certains élus sont des habitués de l’Hôtel de région, d’autres y entrent pour la première fois, sans toujours être novices en politique.

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Premiers pas des conseillers régionaux à Bordeaux

Le conseil régional réuni en séance plénière le 4 janvier (AS/Rue89 Bordeaux)
Le conseil régional réuni en séance plénière le 4 janvier (AS/Rue89 Bordeaux)

Certains ont encore du mal à s’y retrouver dans le bâtiment : ils cherchent la salle, un peu perdus, tandis que d’autres se font tirer le portrait pour la traditionnelle photo. Normal, pour nombre d’entre eux, c’est la première rentrée.

Eux, ce sont les conseillers régionaux : depuis le 1er janvier, l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-Charentes ont fusionné. Bordeaux, anciennement capitale de l’Aquitaine, devient la capitale de la grande région, ce qui provoque quelques changements dans la vie des élus. Pour ceux des anciennes régions Limousin et Poitou-Charentes, l’Hôtel de région de la rue François-de-Sourdis est une nouveauté.

« A Limoges, il n’y avait que deux étages » justifie Françoise Beziat, élue Les Républicains de Corrèze, qui a d’abord siégé à Limoges quand son département faisait encore partie du Limousin.

3 heures pour Bordeaux-Ussel

Ceux qui avaient l’habitude de se rendre à Limoges ou à Poitiers vont devoir s’habituer à descendre plus au sud. Pour certains, cela veut dire plus de temps de trajet : il faut compter plus de trois heures de train pour rejoindre Bordeaux depuis Niort, dans les Deux-Sèvres, contre moins d’une heure pour se rendre à Poitiers, ancienne capitale de région.

Françoise Beziat explique que depuis sa commune d’Ussel, en Corrèze, il lui faut plus de trois heures pour arriver à Bordeaux. Mais dans certains départements, comme la Charente et la Charente-Maritime, les changements sont très réduits.

« Je mets un quart d’heure de moins pour aller à Bordeaux que pour aller à Poitiers, explique Benoît Biteau, élu PRG de Charente-Maritime. C’est même plus naturel en ce qui concerne les bassins de vie : on se tourne plus facilement vers Bordeaux que vers le nord. C’est différent dans le Limousin, dans les Deux-Sèvres ou dans la Vienne, mais ici on se sent proches de Bordeaux. Quand mes cinq enfants sont partis faire leurs études, ils ne sont pas allés à Nantes ou à Poitiers, mais à Bordeaux. »

Favoriser une tendance existante

Gérard Blanchard, nouvellement élu et vice-président à l’enseignement supérieur (AS/Rue89 Bordeaux)

Gérard Blanchard, élu de la société civile sur la liste PS de Charente-Maritime également, partage cet avis. Président de l’université de La Rochelle pour encore quelques semaines, il explique que dans le monde universitaire, des rapprochements s’opèrent entre Bordeaux et son université d’origine. La fusion des régions est donc un moyen de favoriser une tendance déjà existante.

Élu pour la première fois, et nommé vice-président à l’enseignement supérieur, il veut se consacrer essentiellement à son mandat de conseiller régional, ce qui pour lui ne représentera pas une charge de travail plus importante que la présidence de l’université, même s’il continue d’enseigner l’écologie marine et l’océanographie.

« A l’université, on a une certaine flexibilité pour organiser ses cours, on peut les regrouper sur deux ou trois jours. Ce qui est plus compliqué, c’est que je suis également vice-président de la conférences des présidents d’université, et dans ce cadre je passe deux jours par semaine à Paris. Avec le temps que je vais passer à Bordeaux, c’est autant de temps en moins que je passerai à La Rochelle. »

Françoise Beziat aussi multiplie les engagements : directrice générale de la fondation Jacques Chirac, qui gère des établissements pour personnes handicapés, première adjointe au maire d’Ussel, présidente de la communauté de communes Ussel-Meymac-Haute-Corrèze, présidente du Pays Haute-Corrèze-Ventadour, et membre de la Commission permanente à la région. Elle se demande comment le temps passé à Bordeaux et sur la route va se conjuguer avec ses différentes activités.

« Je vais probablement les diminuer. Si les commissions plénières ont toujours lieu le lundi, comme c’était le cas, cela veut dire arriver le dimanche soir sur Bordeaux, ce qui est une bonne chose : cela empiète sur la vie privée, mais pas sur les autres activités. »

Décentraliser les conseils régionaux ?

Françoise Beziat, élue Les Républicains de Corrèze (AD/Rue89 Bordeaux)

L’agenda des séances plénières et des séances de commission a été établi, mais l’organisation n’est pas encore connue.

« J’ai beaucoup de curiosité vis-à-vis du futur fonctionnement, précise Françoise Beziat. Je passe de la plus petite assemblée de France à ce qui ressemble à un parlement de province. Alain Rousset a fait vœu de bannir tout centralisme bordelais, mais chacun se demande la place qu’aura son département dans la région. Toutes les réunions se tiendront-elles à Bordeaux ? Je pense qu’il est souhaitable d’en décentraliser une partie. La visioconférence sera-t-elle envisagée à un certain stade ? Venir plusieurs fois par mois à Bordeaux, cela sera compliqué pour certains. »

Tout n’est pas négatif. D’abord, la plupart des conseillers vont bénéficier d’une indemnité, comme le relève Centre Presse. Et la fusion des régions donne l’occasion aux conseillers nouvellement arrivés de découvrir ou redécouvrir Bordeaux. Gérard Blanchard ne se sent pas étranger, lui qui a vécu huit ans et fait toutes ses études à Bordeaux, dont toute sa belle-famille est originaire.

Françoise Beziat admet que « c’est une ville agréable, ce qui gomme les aspects négatifs des déplacements », et qu’elle apprécie le centre ville où elle a eu l’occasion de se promener. Mais elle reconnaît qu’elle n’est pas encore très familière de la cité :

« Hier soir, nous avons du vérifier l’itinéraire pour accéder à l’Hôtel de Région pour ne pas être en retard ce matin, comme pour une rentrée à l’université ! »


#Alain Rousset

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