La nouvelle avait fait son effet : lors de la précédente mandature d’Alain Rousset, une motion proposant l’étude de faisabilité de l’expérimentation d’un revenu de base en Aquitaine avait été adoptée à la surprise générale lors d’une plénière en juillet 2015. Depuis, on attendait des nouvelles. Entre temps, l’idée a refait parler d’elle entre les deux tours des régionales en décembre : l’étude figurait dans l’accord de ralliement de la candidate écologiste Françoise Coutant à Alain Rousset.
Et depuis rien ! Jusqu’à ce lundi, où un comité de pilotage s’est réuni pour la première fois sous l’égide de Martine Alcorta, fraichement déléguée à l’innovation sociale et sociétale depuis deux semaines.
« Ça prend du temps ! J’attendais ma lettre de mission pour remettre les choses en route », avoue l’élue des verts à Rue89 Bordeaux.
Une feuille de route
En théorie, le copil doit représenter tous les groupes politiques de la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
En vrai, étaient présents : Martine Moga du Modem, Laure Nayach du PS, une collaboratrice PRG mais pas d’élus, un élu est promis à la prochaine réunion pour Les Républicains – Alexandra Siarri qui a voté la motion était absente –, l’UDI « n’avait pas donné de nouvelles » précise Martine Alcorta et le Front national « devait appeler pour voir et puis rien ».
Quand au Conseil économique, social et environnemental régional, qui avait manifesté un vif intérêt pour la question, il s’est excusé et a renouvelé son intérêt pour la prochaine réunion.
Devant l’assemblée, Martine Alcorta a présenté la feuille de route d’une proposition pour une étude prospective qui « doit être entendue comme une expérimentation d’action-recherche au sens universitaire du terme ». Celle-ci se déroulera en partenariat entre élus, membres de la société civile et chercheurs universitaires.
La démarche va s’appuyer donc sur deux instances : le comité de pilotage et le comité de réflexion, et s’articuler autour de plusieurs éléments : l’analyse et la restitution des entretiens dans l’objectif de remettre un rapport final pour juin 2017, qui déboucherait à une expérimentation. Cette démarche pourra inclure des conférences ou des séminaires de travail avec des intervenants et acteurs concernés par le sujet.
Avec Macron, le revenu de base en marche ?
D’ici là, trois rencontres sont déjà prévues autour de thématiques qui porteront sur trois axes : le concept de revenu de base avec des intervenants pour, ou contre, ou défendant différents types de revenu ; le financement du revenu de base et les conséquences sur la protection sociale ; les paramètres de l’expérimentation et quels publics viser (effectif, âge, situation territoriale).
« Il est clair que le Conseil régional ne s’engage pas à financer et à gérer les revenus de base nécessaires à l’expérimentation. Son rôle est d’assurer l’étude de faisabilité et d’en établir les paramètres », explique Martine Alcorta.
Le financement de la faisabilité se limite au déplacement et à l’hébergement des intervenants.
« Dans un deuxième temps, lorsque l’étape de conception sera terminée, il faudra établir un partenariat avec l’Etat et les Départements pour assurer la mise en œuvre de l’expérimentation tant du point de vue de son financement que de sa gestion », ajoute l’élue.
Pour ce partenariat, la conseillère régionale a demandé un rendez-vous avec le ministre de l’économie et des finances, Emmanuel Macron, « pour voir s’il est partant » et mettre ainsi le concept en marche.
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