Média local avec zéro milliardaire dedans

Brassens-Camus et Sortie 13 vont mixer les publics

Le pôle Brassens Camus est inauguré ce vendredi à Lormont, la Sortie 13 le sera le 1er juin à Pessac. Ces deux nouveaux équipements de la métropole bordelaise visent à faciliter l’émergence de jeunes talents, et le mélange des publics.

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Brassens-Camus et Sortie 13 vont mixer les publics

Le pôle Brassens-Camus de Lormont (DR)
Le pôle Brassens-Camus de Lormont (DR)

Champion de France et du monde de rap impro, Res Turner « freestylera » ce vendredi soir à Lormont pour l’inaguration du Pôle Brassens Camus. Il sera accompagné par 6 as du break-dance, dont Razy, champion d’Europe de la discipline, tandis que le dessinateur VILX, issu du mouvement graff, mettre la soirée en image. Les festivités se poursuivront samedi.

Ainsi, le nouvel équipement de la commune se place d’emblée sous le signe des cultures urbaines. Artistiques, donc, puisque l’espace comprendra des studios de répétition et d’enregistrement, mais aussi sportive, avec un « urban park » dédié au basket, au skate et au fitness, une « boîte à matos » pour prêter des rollers ou autre…

Le pôle, qui représente un investissement de 10,5 millions d’euros (financé par la commune, l’Europe, la Région, le Département, la CAF et l’Agence nationale de la rénovation urbaine – ANRU), ne se limite pas à cela : il accueille le centre social du quartier Génicart, le service municipal de la Jeunesse (avec un bureau d’information, un espace public numérique en libre accès…), une salle associative capable de recevoir 350 personnes, et le gymnase Brassens, homologué pour recevoir des rencontres de niveau national de handball et de basket, et doté de 200 places assises en gradins rétractables.

« C’est l’originalité de la démarche, souligne le maire de Lormont, Jean Touzeau. Plutôt que de reconstruire le gymnase Brassens, la salle des fêtes Camus et un centre social, nous avons coproduit un seul équipement. Cette mutualisation permet de dégager des économies d’investissement et le fonctionnement, grâce par exemple au partage du personnel d’accueil et de gardiennage. Nous avions fait la même chose avec la médiathèque du Bois Fleuri, à la fois pôle culturel et sportif. Dans les politiques publiques, l’avenir c’est de travailler sur la mixité des fonctions, donc des populations. Les familles du centre social côtoieront les jeunes pratiquant les installations sportive. Le mot fort, c’est le partage, l’échange, le mélange, c’est à dire la République. »

Trocs

L’ambition est poussée assez loin, puisque l’association D.I.D.E.E., qui pilote le centre social, veut lancer une « Auberge à trocs », projet d’animation axé sur la pratique et le partage solidaire d’activités, de services et de savoirs. Et un « Troc’quet », pour pouvoir boire un thé ou un café.

Axé sur les actions pédagogiques à destination des scolaires ou des habitants, Brassens-Camus n’aura en revanche pas de programmation de spectacles. C’est une des différences de cet équipement public avec un autre espace, porté lui par des fonds privés, la Sortie 13, qui sera inaugurée le 1er juin à Pessac. Mais celui-ci parie également sur la culture et le mélange.

« Dans les temps que nous vivons, la culture peut être un levier intéressant, estime son directeur Alain Igorra. Nous voulons y présenter les créations d’artistes émergents régionaux auprès d’un public le plus large possible. Cela peut contribuer à faire mieux connaître et comprendre l’art contemporain, en l’associant à la musique plus facile d’accès. »

Cette nouvelle salle de 150 places, dans le quartier Alouette, se propose en effet d’associer de jeunes artistes des musiques actuelles – le premier concert sera assuré par le groupe bordelais Bengale – et des arts plastiques, en faisant se mêler les deux disciplines lors de résidences et de performances live. C’est le concept novateur de ce nouvel équipement, poursuit Alain Igorra :

« Les musiciens travaillent de plus en plus avec des univers graphiques, à l’image de M. On veut créer des fertilisations croisées, comme la rencontre sur un morceau de Bengale avec l’artiste Elsa Lefebvre. »

Alain Igorra sur la scène de Sortie 13 (SB/Rue89 Bordeaux)

Lieux de vie

L’inauguration privée sera suivie le 3 juin par une soirée officielle d’ouverture, avec un groupe français qui monte, Radio Elvis, et l’exposition d’un collectif de 10 artistes. L’objectif de Sortie 13 est de proposer un concert tous les 15 jours, et d’accueillir des musiciens et des plasticiens dans sa salle et ses 5 ateliers le reste du temps.

Un bar et les espaces de réception seront louées à des entreprises pour financer le fonctionnement de ce lieu de 600 m2, doté de deux permanents, situé dans les anciens bureaux du journal de petites annonces « Carillon 33 », et propriété du fond de dotation Fondaco. Ce dernier est une émanation de SSTI (Service de santé au travail interprofessionnel), association pionnière de la médecine du travail.

« Grâce à une bonne gestion, nous avons accumulé un petit patrimoine, et décidé en 2012 de le consacrer à une activité dans la ligne de sa démarche humaniste », souligne Alain Igorra, par ailleurs président (bénévole) de SSTI.

Malgré son relatif enclavement, au delà de la rocade, entre le parc du Bourgailh, une zone d’activité et un quartier résidentiel, le responsable de Sortie 13 croit que la proximité du tramway, du campus de Talence et, justement, de la rocade, sont des atouts.

L’enjeu : faire de la salle, qui sera dotée d’un bar, d’un « café lecture » et d’une terrasse, « un lieu de vie, pas de consommation, où les gens pourront rester 2 ou 3h après avoir vu une exposition et en attendant un concert ».

C’est un point commun entre la Sortie 13 et Brassens-Camus, situés à deux extrémités de la métropole bordelaise : moins tape à l’œil que certains grands équipements, ces lieux veulent répondre à des besoins identifiés.

 


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