Parce qu’ils en ont leur claque du « Darwin bashing », les responsables de l’ « écosystème » ont pris la plume pour dénoncer les « préjugés » dont les occupants de la caserne Niel seraient les victimes. De « ils sont plein de pognon » à « ils se la pètent », en passant par les railleries sur le « bobo-hipster-land », Jean-Marc Gancille, cofondateur d’Evolution, répond aux clichés, ou les réfute.
Ainsi des subventions publiques qui pleuvraient sur ce coin de la rive droite de Bordeaux : elles représenteraient « moins de 4% de l’ensemble du projet, principalement sur des innovations écolos », et sur les initiatives citoyennes ou sportives, comme le skate park. « Darwin est justement observé et plébiscité bien au-delà de Bordeaux pour son faible recours au fonds publics », plaide Jean-Marc Gancille.
Les Darwiniens répliquent aussi à l’accusation d’être « maqués avec les politiques », fondée notamment sur une « indiscrétion » (d’un quotidien régional local du matin dont le siège est lui aussi rive droite), assurant que Philippe Barre roule pour Alain Juppé (ce que le cofondateur de Darwin s’était empressé de démentir). Mais Darwin sait rendre à César ce qui a appartient à César, faut pas pousser :
« Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, nous a toujours soutenus depuis l’origine du projet. Ses décisions ont été déterminantes à plusieurs reprises à des moments critiques du développement de Darwin. Nous lui en sommes très reconnaissants. Comme nous sommes reconnaissants au président de la Région Aquitaine, Alain Rousset, d’un autre bord politique, d’être le premier pourvoyeur de fonds publics de Darwin dans le cadre de ses compétences. Nous avons aussi accueilli des réunions écologistes, socialistes, communistes et libérale. L’enjeu est justement de stimuler le débat d’idées dont nous avons tant besoin pour revivifier notre démocratie. De là à faire preuve d’un esprit partisan ou d’un dessein politique caché, c’est mal connaître notre volonté d’indépendance et notre liberté de ton. »
« Salauds de capitalistes »
A Darwin, on s’agace aussi d’être taxés de « khmers verts », ou de « salauds de capitalistes » qui font du « greenwashing » :
« Là franchement on voit pas sur quoi peut reposer cette croyance. Si ce n’est de la malveillance. Darwin est justement réputé pour la mise en œuvre rigoureuse du scénario de transition énergétique “négaWatt” et présente des résultats écolos qualifiés de remarquables par ceux qui s’y intéressent sérieusement. »
Les auteurs de la tribune s’étonnent en outre qu’on puisse trouver cher le Magasin Général : les prix seraient « équivalents à ceux des restaurants conventionnels et épiceries bio de même catégorie », pour une « offre 100% bio, locale, avec des produits frais transformés sur place et recyclés à 80% », avec une formule à 8 euros au snack de l’épicerie.
La critique que semble le plus admettre (et regretter) les Darwiniens, c’est celle du peu de place faite aux femmes :
« C’est vrai que l’équipe à l’origine de Darwin est très masculine, trop même. C’est d’ailleurs un problème national, qui est le reflet d’une sociologie entrepreneuriale trop testostéronée. Mais en aucun cas une politique calculée. On essaie de s’améliorer. Mais Darwin ne se résume pas à ses fondateurs. Les premiers occupants du lieu étaient d’ailleurs “Bordeaux Aquitaine Pionnières” incubateur d’entrepreneuriat au féminin qui co-gère aujourd’hui la pépinière municipale. »
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