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La Manif pour tous évite le rassemblement contre l’homophobie

Un rassemblement anti GPA devait avoir lieu ce jeudi 16 juin à 19 heures place Pey Berland. La Manif pour tous l’a déplacé pour éviter une confrontation avec la « manifestation contre la haine homophobe ».

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La Manif pour tous évite le rassemblement contre l’homophobie

La Manif pour tous a mené jeudi 16 juin une "opération sentinelle". En se tenant debout devant un lieu de pouvoir, les militants montrent leur soutien aux députés (Manifpourtous33/DR)
La Manif pour tous a mené jeudi 16 juin une « opération sentinelle ». En se tenant debout devant un lieu de pouvoir, les militants montrent leur soutien aux députés (Manifpourtous33/DR)

Alors que les députés examinent ce jeudi 16 juin deux propositions visant à durcir la législation contre la gestation pour autrui (GPA), la Manif pour tous se mobilise à nouveau. Elle a lancé un appel à manifester dans plusieurs grandes villes de France. A Bordeaux, un rassemblement devait se tenir à 19 heures place Pey Berland. En réponse, une manifestation « contre la haine homophobe » était organisée au même endroit, à 18h30.

Venue à l’heure de la manifestation, pas une trace de la Manif pour tous…

« Nous vous demandons d’accepter nos excuses pour ceux qui se seront déplacés à 18h30, car hier très tard les forces de l’ordre nous ont conseillé de modifier son horaire (de 12h30 à 13h30) pour contrer les “esclavagistes” qui ont proférés des menaces à notre encontre », peut-on lire sur le site de la Manif pour tous.

« Les organisateurs, en lien avec la police nationale, ont décidé de déplacer la manifestation », rectifie la préfecture de Gironde.

« Ils ont peur d’une manifestation lycéenne spontanée », sourit Camille, organisateur de la contre-manifestation. « Cela prouve leur déclin. A l’époque du mariage pour tous, ils étaient des milliers, ce midi ils étaient une trentaine. Nous sommes plus nombreux qu’eux, avec des moyens financiers et de communication moindre », souligne l’étudiant en droit.

Une mobilisation lycéenne s’est formée place Pey Berland jeudi 16 juin en réponse à la Manif Pour Tous (AP/Rue89 Bordeaux)

Ils sont en effet plus d’une centaine devant l’hôtel de ville. Majoritairement des lycéens, venus défendre « l’égalité ».

« Nous avons tous le droit d’avoir un enfant, et les mères porteuses font ce qu’elles veulent de leur corps », insiste Emilie, 18 ans.

« Je suis aussi pour la légalisation de la GPA, avec un encadrement strict, ajoute Camille. Mais ce n’est même pas le sujet de notre manifestation. L’idée est de lutter contre l’homophobie. Quand la Manif pour tous s’oppose à la GPA, c’est en fait les couples de même sexe qui la dérangent. »

« Usines à bébé »

Une critique balayée par Marine Pascal, responsable de la Manif pour tous en Aquitaine :

« La GPA est aussi utilisée par les couples hétérosexuels. Ils n’ont pas compris qu’il n’y a aucun rapport entre se battre pour le respect des femmes et le droit des enfants à connaître leurs parents et l’homophobie. »

Pour la jeune femme, il est essentiel de durcir la loi contre la GPA afin d’empêcher les entreprises de proposer illégalement ce service à l’étranger.

« Ces usines à bébé facturent une GPA entre 30 000 € et 100 000 €. Elles se font de l’argent sur le dos de femmes souvent pauvres, enfermées et bourrées d’hormones. »

Si les propositions des députés n’aboutissent pas, ce qui est probable depuis leur rejet en commission, la Manif pour tous pourrait regagner la rue.


#Bordeaux

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