C’est une chanson « sur fond d’injures grivoises » précise le programme de l’Euro à Bordeaux. Après une première représentation de La Chorale des supporters qui s’est déroulée le vendredi 1er juillet sur la fan zone de Bordeaux, la direction des sports de la ville a demandé l’annulation des deux suivantes prévues ce mercredi et jeudi, 6 et 7 juillet.
Dans un mail reçu dimanche 3 juillet, le collectif Monts et Merveille apprend la nouvelle. Selon Nolwenn Leclerc du collectif, le mail, signé par un chef du service de la direction des sports, n’est pas tendre avec la chorale :
« Vendredi, on nous avait dit “à la semaine prochaine” ! On a bien vu la réaction du public, certains étaient étonnés, d’autres amusés. On a retrouvé des supporters belges qui nous ont dit avoir bien rigolé. Ça nous a surpris de lire dans le mail que notre prestation “a été unanimement reconnue comme infecte”. Il nous accuse de prendre les supporters pour des “décérébrés avinés”… »
« Ça n’a pas fonctionné »
Le collectif s’étonne de tels propos. Il rappelle que la présentation du spectacle était « très claire » et « les affaires culturelles de la mairie connaissaient parfaitement » le contenu.
Contacté par Rue89 Bordeaux, Fabien Robert, adjoint au maire en charge de la culture et du patrimoine, explique :
« Sur le papier, il n’y avait pas de problème. C’est un collectif que je connais, que j’apprécie et que la mairie soutient. Ils travaillent sur la performance du contraste. Cette chorale, présentée au public, ça n’a pas fonctionné. Il n’y a rien a dire de plus. »
Sélectionnée suite à un appel d’offres pour des propositions culturelles et artistiques dans le cadre de l’Euro 2016, la Chorale des supporters est un spectacle de 20 minutes qui a déjà été présenté à Bordeaux en 2015 avec 15 choristes. Sur la fan zone, il a été rallongé jusqu’à 35 minutes avec 25 choristes. Une subvention avait été accordée, dont 70% ont déjà été versés. Après l’annulation des deux dernières représentations, le 30% qui restent ne le seront pas :
« Nous revendiquons les mots grossiers que nous avons choisi dans certains passages de La Chorale de Supporters pour parler de la violence et du sexisme dans notre société, écrit le collectif Monts et Merveilles dans un communiqué. Mais il est des endroits sacrés aujourd’hui, où il vaut mieux ne pas appeler un chat un chat sous peine d’être censuré pour blasphème. Des endroits où l’on habille des jeunes filles en petite tenue pour faire vendre de la bière, des voitures et autres produits qui contribuent à l’éveil de la conscience. »
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